Après le rassemblement tranquille, la police en force contre des manifestants nassés devant le Centre administratif. Voir plus bas.

Rassemblement nombreux et coloré place de la République à Strasbourg contre le Contournement Ouest appelé aussi GCO.

Des discours, de la musique, des masques de bois mort ramassé sur les zones d’abattage des forêts comme à Kolbsheim et Vendenheim.

Une ronde a permis de cerner entièrement le parc sous les fenêtres de la Préfecture du préfet Marx (Jean-Luc).

Beaucoup de manifestants arboraient des branches d’arbres en signe de protestation contre la dévastation de l’Alsace par l’État-Vinci sous la houlette du préfet Marx (Jean-Luc).

Une performance s’est déroulée de façon originale où étaient dévoilés par des banderoles réversibles les noms des villages impactés par le GCO et les nouvelles dénominations froides par lesquelles Vinci remplace ces noms mémoriels.

A la suite du rassemblement, un petit cortège s’est rendu vers le centre ville. Il a été stoppé par une nasse devant le Centre administratif.

Des orateurs ont annoncé qu’ils entameront une grève de la faim d’ici quelques jours si le gouvernement ne bouge pas.

Par ailleurs une longue liste de noms d’élus pro-GCO a été lue, chaque nom suscitant des huées. Le record des huées est attribué bien entendu à Robert Herrmann, président de l’Eurométropole, suivi de près par le maire de Strasbourg qui a retourné sa veste, pourtant fort seyante de 2008, alors qu’il s’adressait, juché sur une ridelle de tracteur aux manifestants exprimant son refus du GCO. Si on était au 18e siècle, on n’aurait plus qu’à dresser la guillotine en place publique…

Dominique -Jacques Roth premier orateur le 6 octobre
(un problème technique fait que seul le son se trouve enregistré: DSL)

Version en image et son de Pascal Maillard

Le texte

Chers sympathisants, chers amis,

Nous sommes réunis pour témoigner d’un réel traumatique. C’est-à-dire qu’il y a du trou. Il y a des trouées dans les forêts de Kolbsheim et de Vendenheim. Il nous faut donc proposer une bordure symbolique à ces trous béants, à cet impensable qui se déploie sous nos yeux médusés!

On a pu lire récemment, qu’en Alsace 6700 hectares de zones agricoles ont été perdus en 12 ans au profit du béton que les forestiers lancent un cri d’alarme car la gestion des zones boisées ne cesse de se dégrader, que les véhicules trop polluants seront bannis et malgré cela, un quarteron d’élus entend sacrifier 300 hectares supplémentaires pour une autoroute payante, qui ne soulagera en rien le trafic pendulaire vers Strasbourg, qui ne favorisera en rien les nouvelles mobilités, qui ne diminuera en rien la pollution, mais transformera la plaine d’Alsace en un corridor à poids lourds qui nous asphyxiera.

Après le rejet du référé intenté par Alsace Nature, notre rassemblement est une manifestation d’indignation et de révolte citoyenne contre un arbitraire qui sévit sous les oripeaux d’un droit dévoyé !

A ce jour tous les moyens de résistance citoyens, pacifiques et légaux ont été mobilisés.

Face à cela, nous avons récolté le mépris d’une administration qui demande aux gendarmes mobiles de gazer la population et des élus.

Les avis consultatifs émanant d’instances étatiques et les expertises, ont été balayés d’un revers de main.

Alors que les juges ont explicitement reconnu qu’il y a « un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté contesté », ils ont aussi considéré que la suspension des travaux porterait « une atteinte d’une particulière gravité à l’intérêt général », « l’exécution des travaux préparatoires s’accompagnant de troubles à ordre public”, estimant que le motif d’illégalité, pouvait être « aisément régularisable par l’administration » même si les compensations envisagées, ont été jugées notoirement insuffisantes !

Comment ne pas voir là un jugement d’opportunité faisant fi du processus démocratique ?

Le principe de séparation des pouvoirs se trouve foulé aux pieds et la raison d’Etat, dans ce dossier, se confond avec la raison du Marché et nous pousse, une fois de plus… à troubler l’ordre public.

Vouloir le GCO suppose de l’ambition et des mensonges, mais refuser l’information toxique, exige des vertus. Est-ce donc cela qui porte atteinte à l’ordre public ?

N’est-ce pas plutôt la destruction d’espèces protégées qui trouble l’écosystème et menace la biocénose ?

Outre l’abattage d’arbres deux fois centenaire, mis à terre avec une rare sauvagerie, notre lutte contre l’Etat Vinci, met le projecteur sur la manière dont la norme est désormais définie par le secteur privé, à la place de l’Etat.

Dans ce dossier en effet, la confusion entre « ordre public » et « bien public » atteint son paroxysme.

Comme hier en l’île de la Réunion sous la houlette du Préfet Marx, notre résistance est provoquée par un projet néfaste dont l’intérêt public majeur se trouve contesté par des instances que le Gouvernement a créées lui-même… pour s’en passer !

GCO funeste que Monsieur Ries, signataire de l’infâme placard paru un jour avant l’audience publique dans les DNA, juge lui-même insuffisant pour remédier aux embouteillages sur l’A35, quand il existe de multiples solutions alternatives plus douces qui, même s’il les reconnaît, n’ont jamais été instaurées, alors qu’il avait autorité pour le faire !

Dans ces sombres moments où le droit est instrumentalisé, on en viendrait presque à regretter Louis XIV faisant embastiller Fouquet pour avoir osé rivaliser avec la puissance de l’Etat. Ainsi passe la gloire du monde car ce n’est certes pas le Président Macron, champion des Tartuffes de la Terre, qui fera enfermer Monsieur Huillard, PDG de Vinci.

Dans quel Etat vivons-nous quand la justice elle-même se renie en privatisant l’intérêt public majeur à titre exceptionnel ?

LA politique est le champ de la tyrannie du profit et de la dictature des marchés avec son cortège de violences légales.

Mais LE politique est ce qui se construit les mains nues, avec la seule ressource de notre parole.

Jamais, nous ne cautionnerons la rapacité complice et criminelle d’élus inféodés à la raison du Marché et si par malheur cet ouvrage devait se faire, nous dresserons un Monument de la honte à Kolbsheim, non loin de la sépulture de Jacques Maritain, pour que jamais, les générations à venir n’oublient l’ignominie de ceux qui porteront la responsabilité de ce désastre.

Contre la stupidité morbide, réunis pour manifester notre dégoût d’un néolibéralisme ravageur, nous redonnons ici à la conscience publique sa place légitime.

Ce rassemblement élève à la dignité d’une lutte de citoyens informés et lucides, la défense d’un enjeu public majeur, pour restaurer la raison des Lumières dans son sens originel.

Merci de votre écoute ! Merci de votre présence, merci de votre soutien !

Dominique Jacques Roth

Psychanalyste et auteur

Info ZAD du Moulin 19h11min – MISE AU POINT :

Les événements de ce samedi après-midi se sont produits peu après 17h. Les copains-copines parti en manif sauvage depuis la place de la République, se sont retrouvé à une vingtaine devant le centre administratif de l’Eurométropole, place de l’Etoile. Une affiche Vinci Immobilier a été symboliquement brûlé devant les marches du bâtiment. C’est en repartant que des renforts de GM se sont déployé et ont nassé le groupe au niveau de l’arrêt du tram « Étoile Bourse ». Au moment du nassage, une copine a été bousculé et isolé du groupe. Les raisons sont flous. Elle tenait une banderole. Est-ce dangereux ? Mystère. Le groupe est resté bloqué une heure. Des contrôles d’identité ont été demandé. Quelques personnes ont obtempéré, mais la plupart n’ont pas cédé à la police et au GM. Au bout d’une heure et quelques coups de téléphones ci et là, prévenir la presse, la nasse s’est ouverte. Le groupe est resté à quelque pas du lieu sous surveillance de la police et des GM.

10 fourgons de GM dont 5 au moment de l’intervention et 5/6 fourgons de police ont été déployé. Du moins pour la face visible du dispositif. L’Etat sait mettre les moyens pour soigner les défenseurs de la nature et peine ailleurs.








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