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« Le djihad, cette mauvaise foi »…

C’est le titre d’un commentaire de Dominique Jung, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce vendredi 11 janvier. Modeste contribution à l’islamophobie galopante en France, cet éditorial montre du doigt l’islam, dénigré dès l’entame.

L’occasion, c’est l’anniversaire de l’événement, un mois après seulement; car de nos jours on n’attend pas même l’année, ni dix, ni cinquante ans. On commémore un mois après, la tuerie de Cherif Chekatt. Piqûre de rappel dont on se demande si elle participe du deuil ou de la plaie vive qu’on remue.

En Alsace, en France, en Europe, il n’y aurait de bonne foi, au sens religieux, que dans le christianisme, et accessoirement, c’est assez nouveau, dans le judaïsme, associé dans ce bizarre « judéo-christianisme » qui intègre depuis peu des populations, jadis honnies, dès lors qu’elles participent désormais d’un Occident qui s’étend jusqu’à l’État d’Israël.

Oh lecteur, tu entends, l’islam c’est une mauvaise foi. Merci pour les croyants de cette confession. Cette foi pratique le « djihad » abusivement assimilé à sa seule version guerrière, donc terroriste.

Or, ce que chacun ne sait pas, c’est que le djihad, c’est d’abord et principalement l’effort du musulman, de la musulmane pour pratiquer sa religion en en respectant les préceptes. Et si vous entendez Allahu Akbar, pas la peine d’appeler le 17. « Dieu est grand », articule seulement le-la fidèle. Inch Allah!

Oui, M. Jung a raison d’expliquer que le djihadisme, au sens guerrier, n’a pas besoin de suivre une filière orientale. Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit d’un produit français, alsacien et même strasbourgeois. Ils font « la guerre à l’Occident » en effet. Mais pourquoi ne jamais parler de la guerre ancienne et toujours actuelle que l’Occident fait à l’islam, sunnite et chiite tout en conservant une alliance étroite avec l’Arabie saoudite, dont l’islam rigoriste a produit le terrorisme islamiste.

Ces expéditions coloniales et néo-coloniales ne datent pas d’aujourd’hui. Et ce n’est pas le massacreur Kléber dont le socle de la statue sert d’autel qui nous contredira.

« Dieu est grand et je ne suis pas petit », serait le sens de l’acte terroriste islamiste que Dominique Jung croit déceler. C’est ignorer que l’islam, c’est se soumettre là Dieu et suivre son prophète.

« Toutes les religions ont leurs extrémistes », en effet, mais pourquoi parler si rarement des catholiques intégristes, des évangélistes protestants, des colons juifs-religieux en Palestine?

On peut se demander en quoi la « haine aveugle » d’un seul individu à Strasbourg serait plus condamnable que les exécutions extra-judiciaires par drone que les USA et la France, sous Hollande, ont télécommandées et qu’ils mettent moins en avant.

Oui, les cinq morts de Strasbourg et les blessés sont des morts et des blessés de trop.

Mais laisser croire que l’Occident est tout à fait innocent nous expose à ne rien comprendre des événements passés et malheureusement à venir.

Note:

Deux articles du même journal sur son parcours scolaire, ses petites et grandes délinquances répétées et son cadre de vie permettent, non d’excuser mais au moins d’essayer de comprendre dans quelles conditions familiales et scolaires a vécu Cherif Chekatt et comment « le petit voyou de quartier » est devenu un assassin .

Et si au lieu d’avoir été abattu de 27 balles, puis exposé, mort, en gros plan, aux caméras télévisées, il avait été capturé vivant, son avocat aurait peut-être pu modifier son image auprès du grand public.

JCM