Les coulisses des cantonales.

Il y a des aspects de la campagne électorale que les électeurs ne connaissent pas du tout, et même les médias marchands ne s’y intéressent guère.

Un exemple, le système de stockage et d’acheminement du matériel électoral.

Autrefois, comme me l’a fait remarquer un mandataire, c’est à dire, une personne qui représente un ou des candidats, la mise sous pli des circulaires électorales, et des bulletins de vote, se faisait au Wacken ou même à la Bourse du Commerce à Strasbourg.

El on embauchait des des gens, chômeurs, retraités ou petits salariés au revenu insuffisant, pour mettre ce matériel sous enveloppe, et,c’était un petit revenu d’appoint, sur deux jours

Or, ce temps est fini. Le travail a été attribué à une entreprise privée, Data Mailing, située dans la ZI du Forlen, à Geispolsheim. Ici comme partout, la privatisation par la préfecture de ces tâches autrefois effectuées par des citoyens, est parfaitement symbolique de la société dans laquelle nous vivons. Et on s’étonnera ensuite du recul du civisme! L’État lui-même délègue au privé ce qui se faisait par le citoyen. Et m’est avis que financièrement, cela coûte plus cher!

Un peu difficile à trouver pour les béotiens, c’est un immense bâtiment dans lequel se trouvent, quand on y est entré pour la première fois, par l’arrière, afin de livrer notre matériel (le chauffeur de l’imprimeur s’étant cassé le pouce, on a dû, prévenu deux heures avant la limite, mardi à 18, à la fin de l’interview par Philippe Dossmann aux DNA, se faire livreur de documents électoral).

Une dame et 4 à 5 messieurs étaient assis au milieu du hangar autour d’une table, et attendait les derniers.

Puis le même jour, à 18h30, les mandataires ou les candidats ou remplaçants étaient convoqués pour la vérification des documents.

On monte un escalier, on croise Coordonnier l’identitaire, si ami de l’Islam qu’il se lève tôt pour réveiller les habitant, mais là il n’avait pas son muezzin poratble ce qui fait qu’on a raté l’heure de la prière, Elkouby, l’adjoint qui a mis le feu à des bennes à ordures un soir de blues, et Robert, et Rozenne, mes concurrents, Bourhis, ex Alsace d’Abord, recyclé dans l’informatique UMpiste, Claude Walter, l’écolo anti GCO, Dapote, la candidate qui a trouvé le truc pour que le Journal cause d’elle, et quelques autres, et on se retrouve entassé(e)s dans un étroit couloir kafkaien, dont la lumière s’éteint de temps à autre. Mais, contrairement au palais de Justice, où on attend beaucoup aussi, pas un seul banc, fusse-t-il en bois dur qui casse le cul.

L’électeur serait surpris de ce mélange de gens qui rompront des lances en des joutes oratoires, quoique les débats contradictoires se fassent quasi inexistant et ne concernent, comme d’habitude, sur Alsace-Vain, que les candidats baptisés de “grands” par rapport à la piétaille des autres qui se retrouvent étiquetés “petits candidats”, même s’ils font 1 m 89, par des médias qui s’occupent de pré-sélection sauvage, oublieux que ce sont les électeurs, et eux seuls, qui détermineront, au futur, la qualité respective des uns et des autres. Ah, mais!

Bref, le facho côtoie le gaucho, le Vert frôle le dissident et l’UDF, le néo-naze a quitté son barda réglementaire d’identitaire, ses chaussures cloutées, et ressemble à un vendeur de voiture, comme ses amis national-populistes d’Europe – son nom qu’on peut écrire Gauche/Echec ou Halt s’Goch! – ta gueule, ferme-là-, devrait réveiller celle-ci, mais faut pas trop demander. d’après son portait dans le Chournal hier, le même jiour que moi, le traiter de néo-nazi serait de la diffamation par un blogueuer – des noms!-. Mais le Karl(sbrau?) ne va pas jusqu’à déposer une plainte… Alors?

De temps à autre, comme dans le Procès de Franz Kafka, le livre, le film, la porte d’une salle s’ouvre, une dame appelle les cantons et leurs candidats ou mandataires, les uns après les autres, et comble de malchance, me présentant dans le 9e de Strasbourg, aussi numérotée canton 40, j’ai dû assister au défilé des ruraux d’abord, puis des cantons strasbourgeois avant le mien. Les plus mal lotis étant comme par hasard, ceux du 10, Neuhof-Port du Rhin, ce qui était jusqu’à peu aussi le lot des habitants, plutôt oubliés des pouvoirs publics, jusqu’à ce jour où, merci OTAN, des dits Black-Block ont incendié quelque murs qui devaient y passer pour cause de tram vers Kehl, y ajoutant en dessert, un hôtel, où dormaient, on s’en souvient, quelques keufs épuisés par la militarisation de Strasbourg. Merci, donc à eux qui ont fait dans la déconstruction-destruction sauvage, anticipant le travail des démolisseurs, et faisant gagner quelques € à la Ville de Strasbourg.

Un fois entré dans le saint des saints, des tables en ovale vous accueillent. Un certain nombre d’homme et quelques femmes aussi, on est le 8 mars tout de même, sont plongés(e) dans des dossiers qu’on vous distribue aimablement. Ils contiennent les professions de foi (laïques, en général) et les bulletins de vote dont il s’agit de vérifier la conformité aux textes.

Pour ce faire on a mobilisé des magistrats et quelques autres, peut-être membres de la Préfecture. En général ça va vite, les pros ont déjà fait la vérification avant qu’ion entre. dans mon cas – il faut toujours se distinguer – mais c’est pour la bonne cause écolo-financière, je n’ai fait imprimer que 15 565 bulletins de vote, alors que les autres candidats ont le double, pour que le bulletin figure à la fois dans l’enveloppe que recevra l’électeur et dans les bureaux de vote.

M’étant fixé, contrairement aux autres, une limite supportable (et durable comme disent les cons à propos de tout et n’importe quoi?) de 1500 €, (ça paraît beaucoup pour des smicards, mais c’est, tarif d’imprimeur oblige, le minimum incompressible dans une circonscription de 15 565 électeurs inscrits.

C’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi celle là. (Heureux habitants et candidats de la région de Saales, ou le canton ne compte que 3000 inscrits! Vous voyez la démocratie représentative où un conseiller général représente de 3000 à 55 000 citoyens, à Illkirch-Graffenstaden! Merci Pasqua!

Bon, où en étais-je? Tu peux pas faire court, Meyer?

Je peux aussi, mais tu vois, cher-chère lecteur-trice, c’est de l’écriture ici. Le plaisir du texte, et de l’inter –de Milan?ou deux mille ans! – texte! On fait ses gammes!

Adoncques disais-je, les organisateurs me demandèrent Was Tun, en langue de la République, et comment de ma moitié de bulletins? J’avais appris un peu avant que, faute de consigne du candidat, l’administration les plaçait tous, les bulletins, dans les bureaux de vote. J’avais choisi une solution à la Salomon ( c’est pas pour, rien que je m’appelle Schlomo en judéo-alsacien) d’avant la coupure, moitié-moitié, dans les bureaux de vote et dans les circulaires.

Ce qui fait cher électeur que si tu n’as pas mon bulletin de vote Mensch Meyer-Bouchama, faut pas t’inquiéter; il n’y a que les mamie, qui en général, survivent aux papis, qui transportent leur bulletin de la maison de retraite à l’école, surtout quand elles sont convoyées par des gens intéressés qui leur indiqueront le bon, c’est comme ça que l’UMP était très forte (et le PS ou PC, jadiss forte dans les bureaux de vote à proximité des maisons de retraite.

Il est 7h35, pause, car je n’ai pas encore pris mon petit déj. @+

Me voilà de retour, j’ai relu, ôté les coquilles, corrigé ça et là, mais d’autres tâches m’appellent (à tarte) que je vous narrerai, peut-être, si le temps ne me manque pas..