1. Issu d’une famille d’agriculteurs, Jean Clair — de son vrai nom De 1966 à 1969, Jean Clair occupe d’abord un poste d’assistant des Musées de France au Musée d’Art Moderne

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Jean Clair à Strasbourg

Jean Clair à Strasbourg
15 avr. 2011

critique d’art néo-con
Jean Clair : Ce que je crois effectivement, c’est que la culture –maintenant laissez moi répondre parce que vous m’avez quand même tous les deux assez violemment attaqués – la notion de culture née précisément au moment des Lumières, d’une laïcisation de la société. Les droits de l’homme, qui naissent des Lumières, ont essayé de fonder l’héritage le plus précieux des Lumières c’est-à-dire la possibilité, la nécessité de fonder la communauté sur un certain nombre de valeurs. Et là, je voudrais citer quelqu’un, François Furet, qui naguère a montré que c’était à cause de cette incapacité à imaginer un substitut convaincant au socle collectif de l’Etat de l’Ancien régime que les hommes 1789 ont eu tant de mal à créer des institutions stables sur des ruines. C’est presque du Thomas Mann. D’où le besoin d’une religion civile – le mot religion ici on peut l’avancer – dont les ingrédients seraient effectivement les droits de l’homme, l’histoire, la nation souveraine, la constitution, la république. On voit aujourd’hui que ce système qui a fonctionné pendant deux siècles ou trois siècles ne fonctionne plus et l’effondrement de la culture en culturel est un des symptômes ou un des indices de cet effondrement du système issu des Lumières. Il n’est pas question de religieux, il est question de sacré, de rapport au sacré. 

 

Extrait de

http://www.fabriquedesens.net/Malaise-dans-les-musees-avec-Jean