Resf  et le Dal 67 avaient appelé à un rassemblement place Broglie à Strasbourg ce vendredi 27 mai à 18H.

gendarmes contre poussettes

police partout justice nulle part

les enfants en fauteuil de handicapé aussi

 

Y.P.photo

Des familles étrangères, arméniennes, kosovares, caucasiennes, sont à la rue avec des enfants en bas âge, alors qu’elles attendent le résultat de leur demande d’asile. Ells n’ont pas le droit de travailler, n’ont pas de logement fixe, dorment parfois dans la rue, depuis la fin de la période hivernale. Les jeunes, scolarisés, vont à l’école, le matin après des nuits dehors sans beaucoup fermer l’œil. et en un rien de temps, ils/elles ont appris le français. Parmi les femmes présentes, l’une d’elle doit accoucher dans 15 jours.

C’est pour protester contre cette situation indigne que la manifestation avait été convoquée.

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les parents comprendront ce que c’est vivre dehors avec des enfants

A l’heure dite, près d’une centaine de personnes sont présentes, étrangers et français solidaires. Mais, surprise, la police nous interdit, sans en donner le motif, le lieu habituel de rendez-vous, près des marches de l’Opéra. On nous demande de reculer pour rejoindre l’autre partie de la place. Comme il y a des enfants et des poussettes, on reflue lentement jusqu’au milieu de la place Broglie.

Et là, nouvelle surprise, on voit sortir une tripotée de personnalités du jardin du gouverneur militaire, des civils, Richert en tête, le député Maurer, des militaires, des couples; tout ce beau monde traverse la place sous les applaudissements ironiques des manifestants: ils rejoignent le mess des offciers!

On demande à être reçus puisque le Préfet ne répond pas à nos demandes. On obtient qu’une délégation de 3 à 4 personnes se rendent dans le mess des officiers. Elles ne sont pas reçues par le ministre-président occupé par l’apéritif. Dehors les familles attendent, le ventre vide, un toit pérenne.

jeunes étrangères scolarisées dormant dans la rue

Un second de M. Mazoyer, le directeur de la sécurité publique du Bas-Rhin, nous autorise enfin à rejoindre l’autre extrémité de la place, près des marches de l’Opéra, puis contrordre, près des grilles du gouverneur militaire. On se déplace en masse. A ce moment, arrive un véhicule avec des matelas et des sacs de couchage. On a à peine le temps d’en étendre quelques uns que revoilà Mazoyer qui commande de se déplacer à nouveau. Il paraît qu’on occupe indûment l’espace public avec nos matelas.

gendarmes contre poussettes 10 Pétain reviens t’as oublié tes chiens

Il menace d’interpeller des familles, de les conduire à l’hôtel de police (alors qu’elles sont toutes connues de la Préfecture). Des affamés ont déballé des paquets de gâteaux qu’ils ont déposés sur le muret de pierre qui soutient la grille de fer forgée. Ignoble attentat, faut-il croire, car Mazoyer ordonne d’enlever les biscuits sacrilèges, et commande aux gendarmes mobiles de conquérir la position. Épique, on vous dit!

gendarmes contre poussettes 4 les libertés régressent

On recule peu à peu, modérément poussés par une ligne de gendarmes mobiles, les noirs, non sans balancer quelques bons vieux slogans de derrière les fagots: police partout, justice, nulle part, nous sommes tous des enfants d’immigrés, des Turcs, des Roms, des Arméniens.

gendarmes contre poussettes 5 le préfet est sourd

La poussée des noirs s’arrête à la hauteur du kiosque à journaux. Enfin une grande victoire de l’armée française, battue à Dien Bien Phu, mise en échec en Algérie. Elle a repoussé l’invasion des poussettes étrangères. Les couches-culottes ne passeront pas!Biberons, halte!

gendarmes contre poussettes 6 Mazoyer petit télégraphiste

Le rassemblement s’est poursuivi jusqu’à l’heure prévue vers 22 h. Pendant ce temps, des éclaireurs ont cherché à loger dignement les familles à la rue. Un squat a même été envisagé. Mais au moment même où il se réalisait, dans un magnifique immeuble vide en pierre de taille, du quartier allemand,changement de stratégie, on emmène les familles par minibus vers une autre destination, d’où elles devraient être logées de manière plus sécurisante. Partie remise, probablement, car si les promesses sont du genre de celles qui ont suivi l’évacuation du bâtiment occupé de Médicale A, on aura encore l’occasion de squatter…

gendarmes contre poussettes 7 M Richert ne nous recevra pas

lu dans les DNA

Strasbourg / Fin du plan hivernal

Des enfants sans toit mais pas sans soutiens

Répondant à l’appel du Réseau Education Sans Frontières (RESF), près de 150 personnes sont venues soutenir, ce soir, place Broglie à Strasbourg, les familles de demandeurs d’asiles remises à la rue à la fin du plan hivernal.

La Cimade, Casas, Médecins du Monde, le DAL, et la FCPE se sont joints à RESF, place Broglie en fin d’après-midi, pour manifester leur soutien aux familles de demandeurs d’asiles remises à la rue par la fin du plan hivernal.

En tout début de rassemblement, une vingtaine de policiers et de gendarmes ont repoussé, dans le calme et sans heurts, les 150 manifestants de l’autre côte de la rue de la Comédie.

Les manifestants ne savent pas encore qu’une cérémonie rassemblant élus et hautes autorités militaires se tient, à quelques pas, dans les jardins du palais du gouverneur militaire.

Quelques instants plus tard, Philippe Richert, président du conseil régional et ministre des collectivités territoriales, Jean-Philippe Maurer, député de la 2e circonscription de Strasbourg et d’autres sortent sous les applaudissements « ironiques » des manifestants réunis derrière le cordon formé par les forces de l’ordre pour empêcher tout incident.

La foule scande « droit d’asile pour les étrangers » pendant que les jardins de l’hôtel particulier se vident des élus, personnalités et militaires gradés invités.

Les associations estiment que près de 33 enfants mineurs — de 6 mois à 15 ans — sont aujourd’hui contraints de dormir dans des abris de fortune ou des voitures faute d’une place dans le dispositif d’hébergement d’urgence.

RESF rappelle par ailleurs que « la préfecture n’a pas tenu sa parole » : près de la moitié des familles hébergées suite à l’occupation d’un bâtiment vacant de l’hôpital civil ont été remises à la rue.

Pire, une mère et ses deux enfants ont été arrêtés, séparés du père — absent au moment de l’interpellation — avant d’être envoyés au centre de rétention de Metz.

M. P.

lu dans L’Alsace

Demandeurs d’asile Des familles sans abri s’installent place Broglie

le 28/05/2011 à 00:00 par G. D-A.

Une vingtaine de familles à la rue ont investi, hier en fin d’après-midi, la place Broglie à Strasbourg. Rassemblées dans un premier temps côté opéra, elle se sont fait repousser par les gendarmes mobiles vers l’autre extrémité de la place pour permettre à une délégation officielle de traverser la place. Issues de pays du Caucase et des Balkans, ces familles, dont une femme à deux semaines d’accoucher, et leurs enfants, dont certains en très bas âge, sont à la rue depuis trois semaines, demandeurs d’asile ou en attente de régularisation. La police est venue leur dire qu’elles avaient jusqu’à 22 h pour évacuer la place. Des militants de RESF 67 ont tenté d’obtenir une entrevue avec le préfet en vain. « On nous a menacés d’arrêter les familles et de les emmener au poste, explique Simone. Or, elles sont toutes connues de la préfecture puisqu’elles ont des dossiers en attente. Ce chantage est inadmissible. »

Un père d’un des enfants à la rue a lâché : « Ce que nous vivons, seuls des parents peuvent le comprendre ». Si les familles se sont résignées à quitter les lieux à 22 h, elles ont également l’intention de revenir aujourd’hui, et les jours suivants, pour se faire entendre.

le 28/05/2011 à 00:00 par G. D-A.

Après Dien Bien Phu et la bataille d’Alger, les gendarmes contre les poussettes étrangères!

Après Dien Bien Phu et la bataille d’Alger, les gendarmes contre les poussettes étrangères!
27 mai 2011
Le rassemblement des familles étrangères demandeuses d’asile, à la rue, est refoulé peu à peu au bout de la place Broglie pour cause de raout militaro-civil chez le Gouverneur militaire de Strasbourg. Place nette pour le ministre-président Philippe Richert et ses invités.