Maintenant que la vague est passée, on peut se demander pour quelles raisons nous avons été des millions scotchés par l’image récurrente que les médias nous ont servi à l’infini du Costa Concordia échoué au large de l’ile de Giglio.

Une première réponse vient à l’esprit quand on se souvient des vers célèbres de Lucréce

Suave mari magno, turbantibus æquora ventis,

E terra magnum alterius spectare laborem,

Non quia vexari quemquam est jucunda voluptas.

Sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est.

De natura rerum

Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d’assister du rivage à la détresse d’autrui ; non qu’on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent.

Mais une autre raison peut venir du caractère symbolique de cet événement qui survient en pleine crise européenne.

Tout se passe comme si ce naufrage d’un bateau de croisière surdimensionné pour d’évidents motifs de profit maximum renvoyait au naufrage même de l’Europe “aux froids parapets“.

Et la fuite du capitaine, contraire à tous les beaux principes romanesques appris dans la littérature, ne serait que la juste représentation de l’impuissance criminelle des dirigeants politiques européens.

Quand, de plus, on apprend que c’est sur ce navire que Jean-Luc Godard, décidément poète inspiré à la Cassandre, avait filmé sa dernière œuvre, Film, Socialisme, cela ne fait qu’accroître le trouble signifiant.

http://www.blinkx.com/watch-video/film-socialisme-r-alis-par-jean-luc-godard/aJjtUYQXVss4xSkTJoArrw

Sur le même sujet, on lira avec profit, l’analyse inspirée d’Olivier Beuvelet sur OWNI:

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