La chasse aux pauvres est ouverte

Le Journal revient une fois de plus sur les rapports plutôt difficiles entre certains commerçants du centre-ville, en particulier, ceux de la Grand-Rue, et des SDF qui s’y rassemblent, probablement du fait de la proximité d’un magasin bon marché.

Et les DNA, à en juger par leur titre en gras, ne font pas plus dans la dentelle que les dits commerçants.

Ils ont profité de la visite du sénateur-maire Roland Ries dans le quartier-gare, pour renouveler leur plainte à l’égard des plus pauvres qui font, selon eux, tache dans le décor touristique et commercial.

Ils seraient un “repoussoir“, et prendraient les ruelles avoisinantes, faute de toilettes publiques suffisantes en ville, pour des “pissoirs géants“.

Et un représentants des débitants de boissons va jusqu’à dire : “Il faut les harceler“. Ignore-t-il que le harcèlement est un délit? On espère que ce n’est pas le bistrotier de la Grand-Rue qui contraint, illégalement, ses clients à consommer de la bière en 50 cl! Facile ensuite de râler contre l’ivresse publique…

Que l’attitude de certains SDF puisse poser des problèmes ne peut être nié, cependant, qui ne voit que vouloir régler ça par la répression, et interdire la consommation d’alcool sur la voie publique, comme un projet en préparation semble vouloir le faire, revient à réserver cette consommation aux riches qui peuvent consommer dans les bars ou chez eux bien au chaud.

Quant aux pauvres, qu’ils disparaissent de la vue des riches! Tel semble être de plus en plus le message, très lutte de classes d’en haut, des commerçants en question et de la ville de Strasbourg. On commence par rendre invisibles les pauvres. On finit, comme certains moments historiques l’ont montré, par les interner ou pire les éliminer…

Et c’est cette même ville, capitale de ceci et de cela, toujours plus, qui promeut, avec peu de succès, et moins d’argent que pour les loebomaniaques et autres dingos de la bagnole, si on en croit le même Journal, le Forum de la démocratie mondiale!

Qu’elle commence par la respecter ici en cessant d’abonder dans le sens de la chasse aux pauvres ou aux mal-logés, dont les Roms, qu’elle veut expulser de quatre campements.

Aux commerçants, aux élus, à tous ceux qu’indispose la vision forcée de la pauvreté qu’ils produisent cependant eux-mêmes, mais qu’il voudrait ne pas voir, on recommande vivement la lecture du rapport suivant émanant de Aide à toute détresse:

http://www.atd-quartmonde.fr/Rapport-La-misere-est-violence.html