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Un succès pour ce premier meeting des dirigeants du Front de gauche à Metz dans un hall de la Foire Expo. 1500 participants venus de plusieurs départements voisins, en voiture, en cars aussi. A la neige du dehors succéda la chaleur du dedans. Le stand des sandwichs était pris d’assaut dès l’entrée, de même que les toilettes où même les hommes faisaient la queue pour accéder aux trois urinoirs disponibles.

Diaporama
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Photographies
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La foule était pour une petite part assise sur les gradins du fond, le reste beaucoup plus nombreux s’est entassé debout devant la scène protégée par un barriérage sur lequel veillait le SO militant.
La Feuille de chou était tout contre la barrière juste devant le podium. C’est de là que nous avons d’abord assisté, après l’entrée des principaux dirigeants du Front de gauche, à celle des Arcelor vêtus de combinaisons de travail métallisées, coiffés de casque intégral dont la visière s’ornait d’un très explicite “Insurrection”.
Un journaliste de l’Humanité faisait le Monsieur Loyal. Les travailleurs d’Arcelor, de Virgin ont pris la parole. Jean-Luc Mélenchon s’est vu offrir un casque qu’il a immédiatement revêtu saluant la foule.

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Puis les discours ont commencé. Dans l’ordre, J-L Mélenchon, Myriam Martin, Christian Piquet, Clémentine Autain, Paul Laurent.

Il s’agissait du premier d’une série de meetings pour lutter contre la politique d’austérité de Hollande-Ayrault. Après la manifestation à Paris en septembre, c’est la suite et la relance des mobilisations sur le terrain comme dans les assemblées afin de stopper la politique libérale du patronat et du gouvernement.

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Metz F2G 9 JL Mélenchon
Metz F2G 10 Mélenchon

On a perçu les nuances habituelles entre le discours très “Union de la gauche” et modéré de Paul Laurent et celui plus ouvertement d’opposition de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Garder la précieuse unité et résister partout de l’Assemblée aux usines et dans la rue, voilà le mot d’ordre comme celui réitéré de ne “pas attendre les consignes”. En souhaitant que quelque part vienne l’étincelle qui mettra le feu à la plaine.

Metz F2G 11 Myriam Martin
Metz F2G 12 Christian Piquet
Metz F2G 13 Clémentine Autain

C’est une succession de discours de combat qu’on a entendus, chacun dans son style, mobilisateur de Mélenchon, et très “patriotique” autant que lutte de classes, modéré de Laurent, style enflammé de tribun 3e République de l’ex dirigeant de la Ligue communiste, Piquet, avec l’accent de Toulouse pour Myriam Martin et celui, familier comme tout le monde parle de Clémentine Autain.

Metz F2G 14 Paul Laurent
Metz F2G 15 Paul Laurent

A la fin, à 22 h, sont entrés en scène les dirigeants des autres composantes du Front de gauche cependant que la foule rappelait en chanson qu’on “ne lâche rien”, puis reprenait successivement l’Internationale et (hélas!) la Marseillaise chère à la prétendue “révolution citoyenne” de Jean-Luc Mélenchon.

Front de gauche Metz Arcelor

Entrée des travailleurs d’Arcelor au meeting du Front de gauche à Metz

“On lâche rien” et l’Internationale à la fin du meeting du front de gauche à Metz

Commentaire

Je me permets une petite remarque personnelle concernant la manifestation très festive du Front de Gauche avec les ouvriers d’Arcelor Mittal contre l’austérité.

Je suppose que cet évènement a eu lieu au moment de la ratification du traité scélérat sur la règle d’or (l’austérité budgétaire) par le gouvernement scélérat que nous avons au pouvoir.

D’ailleurs, très vite, un accord MEDEF/CFDT a été signé dans la nuit du vendredi 10 janvier 2013 au samedi 11 janvier 2013. En voici son contenu résumé : « l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés. »

Quatre idées-forces en ressortent : l’association des syndicats à la stratégie de l’entreprise, la dérogation au code du travail pour réduire le coût du travail, l’assouplissement des règles de licenciement et de durée du temps de travail, et la création d’un marché privé de l’assurance « complémentaire santé ».
Le gouvernement est très pressé sur la question. Et, le 6 mars, le Conseil des ministres examinera pour adoption le projet de loi transposant l’accord Medef/CFDT sur « la sécurisation de l’emploi ». Un accord qui prétend démanteler le Code du travail, faciliter licenciements, déréglementation et baisse des salaires, et remettre en cause les prérogatives des confédérations syndicales.

Un accord que la présidente du Medef, Laurence Parisot, a salué comme « potentiellement historique » .

Les parlementaires de la « gauche » du Parti socialiste proposent de l’amender. C’est ce que revendique aussi André Chassaigne, président (PCF) du groupe du Front de gauche à l’Assemblée nationale. Interrogé par Paris Match (« Le Front de gauche va-t-il se battre pour réorienter le sens de ce texte ? »), il répond : « Bien sûr, il n’est pas question pour nous de nous aligner derrière une volonté gouvernementale de ne pas toucher une ligne du texte (…). Quand un texte est proposé, on est là pour montrer les insuffisances, pour l’amender. »

Mais, peut-on amender une loi dont la seule fonction est de détruire les droits ouvriers ?

Ça donne à réfléchir sur les bonnes intentions du front de gauche qui soutient joyeusement les ouvriers d’Arcelor Mittal.

Le mot d’ordre “On lâche rien” (chanté lors du meeting du Front de Gauche contre l’austérité ) ne peut plus être festif. Le mot d’ordre aujourd’hui contre l’accord Medef/CFDT doit être combattif : “Ni amendable, ni négociable : l’accord Medef/CFDT ne doit pas devenir loi. Unité pour le retrait !”.

Pour finir, après l’officialisation de l’intervention militaire française au Mali par F. Hollande (samedi 12 janvier 2013), Jean-Luc Mélenchon en fait un commentaire étonnant : “L’intérêt d’une intervention militaire extérieure pour régler le problème posé au nord du Mali est discutable » et “en décider seul, sans en saisir préalablement ni le gouvernement ni le Parlement, est condamnable ». A méditer !

à suivre…