manu-sans-papiers-3905.preview

1 – Lille: samedi 24 août : manifestation pour que les grévistes de la faim ne soient pas trahis
2 – Les Sans-papiers et Migrants de l’Union nationale des Sans-papiers (UNSP) : APPEL à la MARCHE DU GRAND PARIS du 7 septembre au 6 octobre 2013

3 – Grèce : vous entrez ici à vos risques et périls

4 – Invitation solennelle à F. Hollande à participer à la commémoration du génocide des tsiganes‏

5 – Mise en danger d’une mineure isolée aux frontières : comment la France piétine les droits de l’enfant au nom du contrôle migratoire[Anafé]

6 – pétition en demande de la régularisation et l’intégration des personnes sub-sahariennes dans les pays du Maghreb.

7 – RESF : UNE FAMILLE MENACÉE DE DÉMEMBREMENT.

————————–

adresse du blog de l’UNSP: http://unionnsp.unblog.fr/2013/06/05/bonjour-tout-le-monde/#comments

adresse du blog du CSP59: http://leblogducsp59.over-blog.com/

Lille: tous les mercredi 18H, manifestation place de la République

Paris: Le Ministère de la Régularisation de Tous les Sans-Papiers et la CISPM appellent à manifester tous les vendredis, 14H, place Johan Strauss au croisement du BLD Saint-Martin et de la rue de Lancry métro République ligne 6.

Lille: manifestation samedi 24 août à 14h Place de la République

Ile de France: Les Sans Papiers et Migrants de l’Union Nationale des Sans-Papiers(UNSP): APPEL à la MARCHE DU GRAND PARIS du 7 septembre au 6 octobre 2013

1 – Lille : samedi 24 août : manifestation pour que les grévistes de la faim ne soient pas trahis

Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), MIERB 42 rue Bernos, 59800, Lille Fives – tél : 0680575061 – e-mail : csp59@wanadoo.fr

23 août 1996-2013 COUP DE HACHE DE SAINT BERNARD

SAMEDI 24 AOUT A 14H PLACE DE LA REPUBLIQUE

MANIFESTONS 17 ANS APRES POUR QUE LES GREVISTES DE LA FAIM NE SOIENT PAS TRAHIS

Sur la liste des 161 sans papiers grévistes de la faim, seuls 31 ont été annoncés régularisés dont 10 durant la grève.

Le CSP59 demande à exercer le droit à la défense argumentée des dossiers des sans papiers en préfecture, y compris pour les 130 restants dont la préfecture nous dit qu’ils seront réexaminés en Codrese. Mais la préfecture dit oui un jour, puis non un autre et cela de janvier à aujourd’hui.

Comment croire qu’après avoir annoncé lors de la grève de la faim 10 régularisations, 44 régularisables, le « réexamen bienveillant avec calendrier échelonné avec un minimum de dossier » n’ait donné que 31 régularisations.

Pourquoi la préfecture refuse-t-elle le droit à la défense argumentée des dossiers des sans papiers par un mouvement incontestablement représentatif qui a été de surcroît interlocuteur de l’Etat républicain jusqu’à ce que M. Sarkozy dans sa volonté honteuse d’imiter le discours lepéniste en ait décidé autrement en 2007 ?

Le CSP59 appelle les syndicats, les associations, les partis politiques, les citoyens à protester contre la discrimination préfectorale le visant en exigeant le respect du droit à la défense argumentée des dossiers des sans papiers en préfecture du Nord.

Le CSP59 met en garde la préfecture sur toute tentative de profiter de l’été pour tenter d’expulser les sans papiers en lutte, notamment de la liste des 161.

Le CSP59 appelle tous les sans papiers, tous les militants, tous les citoyens à faire :

– des mercredis place de la République/parvis des droits de l’homme à 18h ;

– le samedi24 août à 14h place de la République 17éme anniversaire de Saint Bernard ;

– la Braderie de Lille ;

des rendez vous de vigilance des sentinelles des droits et pour le respect de la parole de l’Etat et de la dignité des usagers travailleurs sans papiers du service public que doit être la préfecture.

Tous les mercredis à 18h place de la République à Lille : Manifestation

2 – Les Sans-papiers et Migrants de l’Union nationale des Sans-papiers (UNSP) : APPEL à la MARCHE DU GRAND PARIS du 7 septembre au 6 octobre 2013

Les Sans-papiers et Migrants

de l’Union nationale des Sans-papiers(UNSP)

APPEL à la

MARCHE DU GRAND PARIS

du 7 septembre au 6 octobre 2013

Alors que le gouvernement et le Parlement français préparent, pour la rentrée de septembre, de nouvelles réformes (retraites, justice, lutte contre le chômage et pour l’emploi, chasse à l’évasion fiscale, préparation des municipales …),

Alors qu’une nouvelle loi sur l’immigration devrait être discutée et votée au Parlement, que le Ministre Manuel Valls parle aujourd’hui de la nécessité d’un « apaisement » sur le sujet, répétant en guise de commentaire qu’il était « très attentif à ce que pensent nos compatriotes en cette période de crise »*, et que dans le même temps, c’est l’extrême-droite la plus brutale qui sonne en Europe et en France le réveil de la réaction fasciste, xénophobe et raciste…

Le mouvement des Sans-papiers et Migrants

ressent le besoin urgent de faire connaître une fois de plus le niveau de ses préoccupations et de ses attentes.

C’est pourquoi, à partir du 7 septembre, il entamera une marche d’un mois en Ile de France pour le droit et l’égalité.

Afin d’être visibles et audibles, nous avons expérimenté depuis plusieurs années la vérité du vieil adage qu’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. C’est pourquoi, depuis 1996, avec l’occupation de l’Eglise St Bernard à Paris, en décidant de prendre nos affaires en main, nous, Sans-papiers et Migrants, sommes sortis de la clandestinité et de la peur pour réclamer nos droits fondamentaux. Dans les dernières années, en plus des manifestations hebdomadaires destinées à exiger notre « droit de cité », nous avons mené plusieurs campagnes ciblées :

En mai 2010, ce fut Paris-Nice à pied pour interpeller la Françafrique au Sommet des chefs d’Etat africains,

En février 2012, notre Caravane au FSM de Dakar apporta notre contribution à la Charte mondiale des Migrants,

En juin 2012, ce fut notre Marche européenne, qui franchira neuf frontières pour prouver concrètement la liberté de circulation et d’installation, dont nous porterons la revendication auprès du Parlement européen,

* Selon un sondage récent, 69% des français pensent qu’il y a « trop d’immigrés » dans le pays AFP, publié le 17/06/2013 à 09 :14

Du 19 mars au 2 avril dernier, en compagnie de 15 Sans-papiers, nous avons traversé en bateau la Méditerranée, pour dire au Forum social mondial de Tunis notre conception de ce qui en était le thème central « la dignité » ; nous en connaissons un bout sur le sujet ! En réponse, malgré un soutien de principe du Forum social à notre démarche, nous fûmes confrontés à la « Realpolitik » de « l’Europe-forteresse », et renvoyés par la Tunisie interposée, sur les rives italiennes. Bonne leçon qui ne peut que nous encourager, contre vents et marées, à poursuivre résolument notre travail et notre lutte pour convaincre de ce « droit de cité » des Sans-papiers et des Migrants.

Ainsi, cette longue marche pour le droit et l’égalité va se poursuivre cette fois en Ile de France, dans le cadre de ce que désormais l’on nomme « Le Grand Paris ». En choisissant ce cadre, nous ne voulons pas simplement tourner autour de la Capitale, mais aussi questionner les pouvoirs en place sur les répercussions que peut avoir sur notre avenir la transformation à l’échelle d’une vingtaine d’années de l’agglomération parisienne en une métropole à dimension européenne et mondiale.

Certes, notre « Grand Paris » ne saurait et ne pourrait être celui de la « Gouvernance » à l’œuvre dans cette gigantesque entreprise. Nous l’envisageons nécessairement du point de vue des Précaires que nous sommes, en solidarité avec tous ceux et celles qui sont nos frères et sœurs en « précariat », si l’on peut dire. Aussi bien notre Marche délivrera un récit qui veillera à attirer l’attention de tous, et des pouvoirs publics en particulier, sur les interstices, les zones fragiles, les angles morts, les parts d’ombres, les hors-champ, tout ce monde des « Sans » que le projet aura négligés, oubliés. Et en premier lieu, puisque nous en avons l’expérience et l’expertise, sur tout ce qui concerne la population immigrée, nombreuse en Ile de France, pour qui nous souhaitons que notre Marche soit l’occasion, lors de notre passage, d’une information précise, d’une réflexion approfondie, d’une mobilisation la plus large possible.

Ce sera bien évidemment aussi le moment pour les Sans-papiers de rappeler et de mettre en débat leurs revendications principales :

– régularisation de tous les Sans-papiers,

– fermeture des centres de rétention,

– arrêt des expulsions,

– respect du droit d’asile,

– promulgation du droit de vote,

– reconnaissance de l’égalité entre nationaux et migrants,

– liberté de circulation et d’installation…

La Marche du Grand Paris des Sans-papiers et Migrants sera patiente mais déterminée, joyeuse dans la revendication, non violente dans la lutte, sérieuse dans le témoignage et la conviction de lutter pour plus de justice et de liberté. Elle a pour objectifs :

– Susciter un mois d’information, de discussion et de réflexion sur le « droit de cité » pour les Sans-papiers et Migrants, en s’appuyant sur l’initiative et la mobilisation des collectifs locaux et des associations de chaque département et chaque ville traversés.

– Exiger l’abrogation de la circulaire de novembre 2012 sur le droit au séjour des étrangers. Nous, Union Nationale des Sans-Papiers, demandons que soit mise en place une véritable concertation avec le mouvement des sans-papiers et les associations engagées dans la défense des droits des migrants, afin de définir une véritable politique de l’immigration, dans le respect des droits fondamentaux des conventions nationales et internationales.

– Protester contre le traitement répressif des Sans-papiers, Roms et demandeurs d’asile, criminalisés sans raison et internés en CRA avant l’expulsion la plus brutale. La Marche sera orchestrée par la demande répétée de la fermeture de ces centres de rétention, en réclamant la mise en œuvre de procédures d’examen de la situation de chacun respectant la dignité des personnes.

– Revendiquer à nouveau le droit de vote pour les étrangers non-communautaires tant attendu (promesse d’il y a 30 ans de François Mitterrand et non tenue à ce jour), qui serait un premier pas vers une véritable citoyenneté de résidence et qui devrait être l’annonce des bonnes dispositions du gouvernement pour le traitement du droit au séjour des étrangers.

Nous souhaitons recueillir au cours de ce périple la position des municipalités qui nous ferons l’honneur de nous recevoir.

– Encourager toutes les formes de créativité existantes sur notre parcours à se manifester et à participer à leur manière au passage de la marche (musique, théâtre, slam, projections, danse, contes etc…). Dans cette perspective, il sera précieux d’intéresser centres culturels, maisons de jeunes, associations culturelles, à la préparation d’évènements autour du passage de la Marche. Nous sommes persuadés que la véritable compréhension, le développement constructif, la société qui tient le coup, passent par la création et la culture.

– Commémorer les trente ans de la Marche pour l’Egalité. C’est dans son héritage que nous nous situons. On peut s’inquiéter du peu de chemin parcouru depuis.

Raison de plus pour reprendre à notre tour le « bâton de pèlerin ».

3 – Grèce : vous entrez ici à vos risques et périls

[09/07/2013]

A la frontière gréco-turque, des vies humaines sont régulièrement mises en danger par les autorités grecques qui tentent par tous les moyens, de dissuader les entrées.

L’Union européenne et ses États membres doivent soutenir le gouvernement grec en garantissant les droits de tous les migrants et les réfugiés, indépendamment de leur statut légal, et trouver de nouveaux moyens de partager avec la Grèce la responsabilité de la gestion des flux migratoires.
Plutôt que de chercher à fermer hermétiquement les frontières extérieures de l’UE, la politique européenne devrait s’attacher à améliorer les capacités et les conditions d’accueil des demandeurs d’asile, des réfugiés et des autres migrants vulnérables. Il faudrait également améliorer les capacités d’identification de ceux qui ont besoin d’une protection internationale aux frontières de la Grèce.

Les temps sont durs en Grèce, ainsi que pour des millions de personnes dans toute l’Europe. Toutefois, rien ne peut excuser ce qui se passe aux frontières sud-est de l’UE.
L’Union européenne soutient la politique grecque qui viole les droits des migrants et réfugiés.

En 2012, la frontière entre la Turquie et la Grèce a vu plus de passages irréguliers que toutes les autres frontières extérieures de l’Union européenne. Beaucoup des personnes qui l’on traversée venaient de pays ravagés par des conflits, comme l’Afghanistan et la Syrie.

Avec l’aide l’Union européenne, la Grèce a investi ces dernières années plusieurs millions d’euros pour empêcher les migrants d’entrer. En 2012, elle a achevé la construction d’une clôture de 10,5 km le long de la partie la plus utilisée de sa frontière avec la Turquie, et elle a déployé près de 2 000 gardes-frontières supplémentaires.
La Grèce tente de dissuader les migrants et les réfugiés d’arrivée sur son territoire, à tout prix.

La détention – souvent dans des conditions effroyables – est généralement le sort qui attend ceux qui arrivent irrégulièrement en Grèce. L’usage généralisé de la détention de longue durée est l’un des piliers de la politique grecque d’immigration. Aux termes du droit grec, les migrants en situation irrégulière et les demandeurs d’asile peuvent être maintenus en détention pendant une durée pouvant aller jusqu’à dix-huit mois.

Certains des réfugiés et des migrants qui naviguaient sur la mer Égée dans de petits canots en caoutchouc surchargés ont raconté qu’ils avaient d’abord été soulagés de voir arriver les bateaux des gardes-côtes. Cependant, ils ont vite découvert que l’opération de sauvetage qu’ils espéraient était en fait une opération destinée à les renvoyer d’où ils venaient. La quasi-totalité de ceux qui ont raconté avoir été renvoyés de force, que ce soit sur terre ou en mer, ont dit avoir subi ou vu des violences ou d’autres mauvais traitements. Certains ont expliqué avoir été giflés, frappés et malmenés.

Les autres États membres semblent bien contents que la Grèce se charge de garder pour eux les portes de l’Europe, mais les politiques et les pratiques utilisées le long de la frontière grecque ne font pas uniquement la honte de la Grèce. Elles déshonorent aussi l’ensemble de l’Union européenne. Elles révèlent l’amère ironie de la position des pays européens, qui font pression pour la paix à l’étranger mais n’hésitent pas à refuser l’asile à ceux qui fuient les conflits ni à mettre leur vie en danger.
http://www.amnesty.org/fr/library/info/EUR25/008/2013/en
4 – Invitation solennelle à F. Hollande à participer à la commémoration du génocide des tsiganes‏

* COPIE CI-DESSOUS DE L’INVITATION ADRESSEE A HOLLANDE/ et communiqué de la VOIX DES RrOMS :
…” . Car il est des crimes dont la mémoire laisse à jamais sur la figure des victimes la signature monstrueuse des bourreaux”…

De : La voix des Rroms [mailto:lavoixdesrroms@gmail.com]
Envoyé : mercredi 10 juillet 2013 02:48
À : info@lavoixdesrroms.org

Le 24 juin dernier, La voix des Rroms envoyait au président de la République française, M. François Hollande, une invitation solennelle à la commémoration du génocide des tsiganes le 2 août 2013 à Auschwitz. Organisée par le réseau européen de jeunesse ternYpe, dont fait partie La voix des Rroms, cette commémoration a lieu à la date anniversaire de la liquidation par les nazis de 2500 tsiganes dans la nuit du 2 au 3 août 1944 à Auschwitz – Birkenau.
Nous souhaitions publier cette lettre d’invitation à un organe de presse nationale.
• Nous l’avons proposée au Monde, qui l’a refusée en raison du nombre important des tribunes prévues à publier.
• Nous l’avons proposée à Libération, qui ne nous a pas répondu, ce qui après 3 jours équivaut refus, aux termes du message automatique de confirmation de réception de notre courriel.
• Nous l’avons proposée au Figaro, qui n’a pas répondu non plus et ne l’a pas publié.
C’est clair, il y a une autre actualité sur les Rroms, plus payante médiatiquement et électoralement. Elle est rythmé par des propos d’un Jean-Marie Le Pen et d’un Christian Estrosi. Par les réactions d’un Manuel Valls aussi, dont l’action contredit le discours, bien que le discours reste débile et donc non convaincant, tant il est empreint d’ignorance, si ce n’est de mauvaise foi.
Nous n’avons pas droit à la parole publique, sauf si c’est pour réagir à ces propos-là, pour dire quasi sur commande que nous sommes indignés, choqués, et autres adjectifs à la mode. Non, nous ne le sommes pas! Non, nous n’avons pas des nausées, sauf pour quelques femmes enceintes, et c’est dû à leur grossesse, à la vie qu’elle portent en elles et qu’elle donneront bientôt. Elles mettront au monde les enfants qui enterreront l’ignorance crasse et la médiocrité qui couvrent des manœuvres politiciennes mortifères, si nous n’y arrivons pas avant.
Non, nous ne sommes pas indignés, ni choqués! Ces sentiments bon marchés ne sont pas des nôtres. Nous sommes révoltés, comme des millions de nos frères humains au-delà des races, des langues, des couleurs de peau, des religions ou de leur absence, des habitats ou de leur absence, des emplois ou de leurs absence et cette liste-là pourrait s’allonger bien plus.
Nous commémorerons le Samudaripen, le génocide qui fit 500.000 morts parmi nos anciens, en restant debout et la tête haute. Nous le ferons malgré les refus ou le silence méprisant de ceux qui, gérant de l’argent public ou privé, ne nous ont pas accordé un seul centime pour couvrir les frais du voyage pour ce groupe de jeunes qui souhaite se rendre à Auschwitz. Nous le ferons grâce à la solidarité des hommes et des femmes qui ont répondu et qui continuent à répondre présents à notre appel à la solidarité. Car la dignité ne s’achète pas.
Nous avons voulu que les Français prennent connaissance des termes dans lesquels nous avons invité le président Hollande à nous rejoindre dans cette commémoration, termes qui traduisent une fois de plus la dignité qui est la nôtre. Les médias sollicités n’ont pas voulu publier notre lettre. Il est vrai, elle fait tache entre les discours des Le Pen, Estrosi & Co.
Eh bien, nous vous la livrons avec nos moyens, limités, mais les nôtres. Vous trouverez cette invitation solennelle en pièce jointe à ce message.

But baxt, sastipen,
L’équipe de La voix des Rroms


Association “La voix des Rroms”
50, rue des Tournelles
75003 PARIS
http://www.lavoixdesrroms.org

A M. François Hollande
Président de la République Française
Palais de l’Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 PARIS

Paris, le 24 juin 2013
Objet : Invitation à la commémoration du génocide des Rroms à Auschwitz

Monsieur le Président,

Il est des hommes et des femmes qui ont longtemps fait du silence et de l’oubli le moyen de
sauver leurs enfants de l’Histoire
Dans quel état ces enfants seraient parvenus jusqu’au siècle dernier avec les poignets et les
chevilles enflés, bleuis et ensanglantée par les fers qui entravent les pères « bohémiens »,
déportés aux galères par une ordonnance de Colbert, tandis que les mères sont tondues et
enfermées dans les hospices du Royaume de France ? Dans quel état ces enfants seraient
parvenus jusqu’au siècle dernier avec les reins meurtris, le sein flétri par les fouets et les fers
des propriétaires moldaves d’esclaves « ţiganeşti » ? Dans quel état seraient-ils parvenus, la
langue tranchée, l’oreille coupée par les armes des gens de Torquemada, inquisiteur, qui croit
anéantir ainsi l’esprit des « Gitanos » d’Espagne; et le cou brisé par les cordes des polices de
Frédéric Guillaume Premier qui entreprend de pendre tous les « Zigeuner » de Prusse ?
Ainsi ceux-là, Monsieur le Président, ont traversé la violence des siècles en redonnant chaque
fois leurs enfants à un monde capable d’innocence. Le silence et l’oubli n’étaient ni une fable,
ni un conte, mais la promesse confiante que ces enfants trouveraient toujours un abri pour à
leur tour aimer et donner la vie.
Or, au milieu du siècle dernier, le progrès des temps a porté au cœur des Etats d’Europe, le
« Auschwitz-Erlass », la réalité technique de l’extermination de masse.
Heinrich Himmler, Commissaire du Reich pour le renforcement de la race allemande, décide
le 16 Décembre 1942 de la destruction des « Zigeuner-mischlinge, rom-Zigeuner und
balkanischen Zigeuner » du Grand Reich.
Dès le 4 octobre 1940, le Commandant militaire du Reich en France, Otto von Stülpnagel,
ordonne : « Les Tsiganes (…) doivent être transférés dans des camps d’internement ». Le
préfet de la Mayenne écrit le 23 octobre : « les chefs de brigade noteront spécialement ceux
des nomades qui présentent les caractères ethniques distinctifs par quoi se signalent
extérieurement les individus d’origine nettement bohémienne, appelés encore « romanichels »
ou « Tziganes ». »
Un quart de ceux qui sont ciblés par cette ordonnance française seront assassinés sur le
territoire de l’Europe par l’administration unifiée et centralisée du Reich avec la complicité
multiple et variable des États européens alliés et collaborateurs.
Nulle forêt ni caverne ne peut plus abriter les enfants de la violence meurtrière de l’Histoire.
Avec les hommes, les femmes et les enfants a été détruite la possibilité de l’abri, du silence et
de l’oubli.
Tout a été détruit, Monsieur le Président.
Avec la mort au mois de mars 1945 du « plus innocent d’entre nous », l’enfant que trouve
Primo Levi dans un baraquement, abandonné de tous, celui dont il ne reste désormais rien que
le nom inventé d’Hurbinek, que lui donne celui qui n’est pas mort, dans La Trêve, car nul de
ceux, parlant toutes les langues d’Europe, qui sont là avec lui, ne connaît sa provenance ; avec
la mort de celui qui n’a jamais appris à dire son nom car sa mère a été gazée et brûlée la nuit
du 2 au 3 Août 1944, avant de le lui apprendre ; depuis cette nuit, ceux qui, depuis l’horizon
de leur passé, avaient fait de l’oubli la condition de leur confiance dans le monde, n’ont plus
la possibilité de l’anonymat et du silence.
Nul ne naît abandonné dans une aire d’accueil à La-Ferté-sous-Jouarre, dans un bidonville à
Casilino, dans un bloc de la cité de Ferentari, ou dans l’Albacyn à Grenade, sans la conscience
précise et écrasante d’une hostilité incompréhensible et coupable du monde à son égard. Le
monde a perdu son innocence. Nous n’avons pas perdu notre amour. Mais désormais nous
savons. Et il nous revient de rebâtir l’abri où nos enfants aimant rachèteront l’innocence du
monde. Dût-ce être aussi notre faute, désormais notre Histoire commence.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, avec le réseau TernYpe (mouvement européen de la
jeunesse rrom), nous vous invitons solennellement le 2 Août 2013 à Auschwitz, pour vous
souvenir avec nous de la liquidation du « Zigeuner-familienlager » d’Auschwitz II –Birkenau,
et du génocide des Rroms.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération,

Saimir MILE

Pierre CHOPINAUD
Président
Responsable des relations internationales

5 – Mise en danger d’une mineure isolée aux frontières : comment la France piétine les droits de l’enfant au nom du contrôle migratoire[Anafé]

Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)

Mise en danger d’une mineure isolée aux frontières
Comment la France piétine les droits de l’enfant au nom du contrôle migratoire

La Police aux frontières refoule une jeune ivoirienne de 16 ans avant la décision du juge des enfants du Val de Marne ordonnant une mesure éducative la confiant à sa mère, résidente en France.

Le 7 juillet 2013, Rose, jeune ivoirienne âgée de 16 ans, tente de rejoindre sa mère, qui vit en France en situation régulière. Séparée d’elle depuis plusieurs années et ne supportant plus l’attente interminable (6 ans) de l’instruction de la procédure de regroupement familial, elle décide de la rejoindre en voyageant sous une autre identité.

A l’aéroport d’Orly, la police aux frontières (PAF) lui refuse l’accès au territoire et la place en zone d’attente en vue de son renvoi vers le Maroc, son pays de provenance. En dépit de documents d’état civil attestant de sa minorité, la PAF choisit de s’en remettre aux résultats – notoirement imprécis – d’un test osseux pour la déclarer majeure, de sorte qu’aucun administrateur ad hoc n’est désigné pour représenter légalement la jeune fille.

Faute de recours suspensif contre la décision de refus d’entrée, Rose peut être refoulée à tout moment vers son pays de transit, où elle n’a aucune attache, et avant même la décision définitive du juge.

Le juge des enfants devait examiner la situation lors d’une audience prévue le 10 juillet 2013. Mais avant qu’il n’ordonne une mesure d’assistance éducative et ne la confie à la garde de sa mère, Rose est renvoyée – ligotée et sanglée – sous escorte policière vers le Maroc, faisant l’objet – selon son témoignage – d’insultes et d’intimidations.

Arrivée à Casablanca, l’escorte française la remet à un agent de transit de la compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) et repart vers la France. Rose est alors placée dans un « couloir » de la zone de transit de l’aéroport marocain, à même le sol, sans eau et sans nourriture, pendant plus de 30 heures dans l’attente de son refoulement vers la Côte d’Ivoire.

A 00h30, le 12 juillet, elle est renvoyée par la RAM, seule, vers Abidjan, où personne ne l’attend, et où la police ivoirienne exige 200 000 CFA pour la faire sortir de l’aéroport et la remettre à des amis de sa classe. Ainsi, reléguant au second plan l’intérêt supérieur de l’enfant, les autorités françaises ont clairement mis en danger l’intégrité d’une mineure.

L’Anafé demande que soit organisé sans délai le retour de Rose et que soit mis fin au maintien en zone d’attente et au refoulement de tous les mineurs étrangers, conformément aux principes de la Convention internationale des droits de l’enfant, de la Convention européenne des droits de l’Homme, et à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme [1].

Le 15 juillet 2013

[1] CEDH, 19 janvier 2012, requêtes n° 39472/07 et 39474/07 Popov c/France ; CEDH, 12 oct. 2006, aff. 13178/03, Mubilanzila Mayeka et a. c/ Belgique

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.anafe.org

6 – pétition en demande de la régularisation et l’intégration des personnes sub-sahariennes dans les pays du Maghreb.

Votre signature est d’une importance capitale pour cette lutte.

Merci de bien vouloir prendre une minute de votre temps pour signer la pétition et la diffuser le plus largement possible, dans tous nos milieux sociaux pour que la problématique des subsahariens au Maghreb prenne forme

https://www.lapetition.be/en-ligne/Regularisation-des-personnes-subsahariennes-vivants-dans-les-pays-du-Maghreb-13212.html

7 – RESF : UNE FAMILLE MENACÉE DE DÉMEMBREMENT.

Chunlin LI et Hongrui YU vivent en France depuis plus de 9 ans, travaillent, elle dans la confection, lui a une promesse d’embauche. Ils paient leur loyer, leurs charges, s’acquittent de leurs devoirs citoyens comme nous tous.

Leur petite fille Emy est née ici en 2010, va à la crèche depuis qu’elle a 4 mois et attend avec impatience sa première entrée à l’école maternelle en septembre prochain.

Du moins, “attendait avec impatience” car depuis le 13 juin dernier, sa seule préoccupation est de pouvoir retrouver son papa.

Ce jour-là, M.LI a été arrêté lors d’un contrôle routier de routine et placé au centre de rétention du Mesnil Amelot.

Bien qu’il souffre de problèmes de santé chroniques, qui rendent sa rétention difficile, il n’a pas pu voir de médecin au CRA.

Cette famille paisible a tout fait pour régulariser sa situation, elle ne demande qu’à vivre et travailler ici, pays qui a vu grandir sa fille.

Cela fait maintenant 32 jours que M. LI est retenu avec la terrible menace d’une expulsion vers la Chine.

32 jours que sa femme est seule et a dû cesser de travailler. Du fait de ses horaires, c’est Chunlin, papa très présent, qui assurait la garde d’Emy.

32 jours qu’Emy réclame son papa et ne comprend pas pourquoi elle en est séparée.

32 jours que tous trois vivent dans la peur.

Comment pouvez-vous envisager de démanteler cette famille, appréciée et soutenue par les élus et la communauté des Lilas, ville où ils habitent ?

Comment pouvez-vous décider de séparer une enfant de 3 ans de son père alors que celui-ci contribue largement à son éducation et son épanouissement ?

Seine et Marne :

Préfète : nicole.klein@seine-et-marne.gouv.pref.fr fax : 01 64 71 75 03

Directeur de la citoyenneté et de la réglementation

jean-francois.bourgeois@seine-et-marne.gouv.fr

Directeur de cabinet : Christian Michalak fax : 01 64 71 75 25

Secrétaire général préfecture 77 : Serge GOUTEYRON fax: 01 64 71 76 06

serge.gouteyron@seine-et-marne.gouv.pref.fr

Seine St Denis :

Préfet : pref-secretariat-prefet@seine-saint-denis.gouv.fr Fax : 01 41 60 58 07

Direction des étrangers : arlette.magne@seine-saint-denis.gouv.fr Fax : 01 41 60 56 63

pref-info-etrangers@seine-saint-denis.gouv.fr

Secrétaire général : jean-marc.senateur@seine-saint-denis.pref.gouv.fr Fax : 01 41 60 58 10

Pour le faire savoir à qui de droit :

A l’Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

Matignon : premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

A l’Intérieur :

Dircab thierry.lataste@interieur.gouv.fr

Conseiller yves.colmou@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint renaud.vedel@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet sec.chefcab@interieur.gouv.fr