Depuis quelques jours, la douceur quasi-printanière aidant, une initiative originale, fruit-symbole de la collaboration entre socialistes et écologistes à la Ville, a pris place sur les camps roms de l’Écluse et Montagne verte.

Suite à l’évacuation sauvage de caravanes de Roms par des pressions et menaces policières constantes, les services de la Ville ont organisé la protection des parcelles de terre afin de permettre à l’herbe de mieux repousser (selon la ridicule version de la Mission rom de Strasbourg…) !!!

Alors qu’il s’agit, à l’évidence, d’un moyen retors de limiter et restreindre la présence rom sur les terrains.

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Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes…

Depuis des mois, l’Association de Défense des Touffes d’herbe de Souche Strasbourgeoise (ADTSS) dénonçait inlassablement le sort de centaines de brins d’herbe victimes de la présence de populations roms “qui n’ont pas vocation à piétiner les vertes prairies de notre territoire”. Aussitôt alertés, les fonctionnaires de la Démission Roms ont contacté leurs collègues en charge de l’Urba(cy)nisme afin d’établir un plan d’urgence.

“Nous le devions à ces touffes d’herbe” déclare l’élue en charges des Affaires végétales, “la situation était devenue insupportable”. Puis, se confiant sur les difficultés de la mission, elle ajoute: “Souvent, je pense à ces jeunes pissenlits ou pâquerettes qui n’ont pas eu la chance de grandir et s’épanouir sur ces terrains faute d’une solution pérenne”. Puis évoquant un partenariat très très rapproché avec le responsable de la Démission Roms, elle ajoute : “Cela nous a permis de comprendre que la sauvegarde des touffes d’herbe en 2014 ne pouvait passer que par un travail ambitieux de maintien hors sol des Roms.”

Après avoir envisagé d’équiper les Roms d’échasses, idée qui, on s’en souvient, avait suscité une levée de bouclier du côté des radicaux de droite, y voyant un moyen détourné de faciliter l’intégration locale des Roms par imitation de la marche gracieuse de la cigogne d’Alsace, d’autres stratégies ont dû être développées.

“Evidement à une autre époque, tout était plus simple: les dispositifs chimiques anti-roms étaient autorisés. Mais combien de touffes d’herbes innocentes sacrifiées en même temps! Aujourd’hui, la Ville de Strasbourg préconise un décampement ciblé des Roms, “au cas par cas”. Cette technique n’est pas parfaite bien sûr, mais cumulée à la rétention de Roms à l’intérieur de clôtures, sur sol goudronné et maintenus sous hangar, les résultats se font sentir” explique le chef le la Démission Rom, avant d’ajouter: “Cette opération n’aurait jamais abouti sans l’aide des gnomes et nains de jardin en charge de la sécurité avec qui nous travaillons conjointement.”

Un bel exemple de collaboration à échelle municipale.

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Touffe d’herbe encore sous le choc d’un sauvetage in-extremis. Malgré le traumatisme, ses pensées vont à ses voisines qui n’ont pas eu sa chance.