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Roms : il faut mettre fin aux pratiques discriminatoires des services de
police

Le MRAP demande qu’il soit mis fin à des pratiques discriminatoires des
services de police envers des personnes Roms, dont le caractère illégal a
été reconnu par le gouvernement dans la journée du mardi 15 avril.

Le journal « Le Parisien » avait révélé, le matin, qu’une note interne au
commissariat du 6e arrondissement de Paris préconisait d’” évincer
systématiquement” les familles Roms demeurant sur la voie publique ” sur
l’ensemble de la circonscription de l’arrondissement “. Le MRAP est
scandalisé qu’une telle mesure, stigmatisant une fois de plus les
populations Roms, ait pu être envisagée. La caractérisation des personnes
ciblées par une appartenance ethnique était écrite en toutes lettres, « Roms
», sur la note. Visiblement, il s’agissait d’éloigner les indésirables d’un
quartier huppé de la capitale ; ils avaient auparavant été chassés par la
police des alentours de la place de la Bastille.

Le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq (UMP), a justifié
immédiatement la pratique discriminatoire préconisée par la note. Il a
rajouté : ” Ce qui me choque, c’est de voir des familles de Roms dans la rue
avec des enfants en bas âge. Ce n’est pas acceptable sur le plan humain et
social.”. Non, ce n’est pas acceptable mais la solution n’est pas de les
chasser mais de leur offrir l’accès au logement et/ou à des possibilités
d’hébergement.

Le gouvernement, de son côté, a reconnu dans la journée le caractère illégal
car discriminatoire de la note, en annonçant qu’elle aurait été « rectifiée
». Cela risque cependant d’être de la poudre aux yeux, dans la mesure où le
porte-parole du gouvernement – Stéphane Le Foll – a annoncé le même jour qu’
“il faut chercher à les faire retourner d’où ils viennent, en Roumanie ou en
Bulgarie”, pays que nombre de Roms fuient en raison des graves
discriminations qu’ils subissent. Le MRAP tient à rappeler qu’en 1851, ce
sont les Bretons des campagnes à qui il fallait “refuser la facilité de
quitter leur région”. 150 ans plus tard, le racisme est toujours aussi
abject.

Trois jours avant, « France Bleu Hérault » avait révélé le contenu d’une
lettre de la police judiciaire de Montpellier, adressée aux professionnels
de l’hôtellerie et de la restauration du Languedoc-Roussillon. Il leur était
demandé de “signaler l’arrivée dans [leurs] établissements d’individus
originaires d’Europe de l’Est, en groupe ou en famille”, prétendument en vue
d’”anticiper les faits de délinquance organisée”.

Le MRAP tient à rappeler avec force qu’il est aussi illégal qu’inadmissible
de cibler des personnes en raison, non pas de leur comportement, mais de
leurs origines. Il appelle à la vigilance pour faire cesser de telles
pratiques

Paris, le 15 avril 2014