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La Feuille de chou s’est procuré un document interne du PS 67 mis en débat lors du Conseil fédéral du 26 mai, à Strasbourg, après la seconde grosse claque électorale subie, comme c’était prévisble par ce parti.

Ce même jour, nous avons entendu aussi Gérard Filoche, membre du Bureau National, ex de la Ligue communiste, et de la IVe Internationale, énoncer au Journal de 12.30 sur France culture, de très vives critiques, assorties de propositions simples et évidentes, pour changer le cours très résistible de la défaite, à l’égard du gouvernement Valls et de la majorité, pour combien de temps encore, du PS.

Il a affirmé qu’il existerait une majorité de rechange, immédiatement, sans dissolution mortelle de l’Assemblée nationale, avec l’aile gauche du PS, la centaine de députés qui déjà se sont exprimés contre le vallsisme, ajoutés à la partie antilibérale des écologistes et au Front de gauche.

S’il n’est pas sûr qu’une telle majorité, un genre de Front populaire ou d’Union de la gauche du 21e siècle, comme à Grenoble, prendrait véritablement un tournant anti libéral et anticapitaliste, il apparaît cependant qu’elle serait en tout cas moins sourde aux aspirations populaires que le couple exécutif actuel.

Schlomo

“être un parti au pouvoir avec du pouvoir”: tout est dit…!

Si les socialistes étaient au pouvoir pour faire du social(isme), ça se saurait…! Touchants ces militants de base qui s’inquiètent de l’éffritement de leur pouvoir et qui semblent (ou font semblant) de ne pas comprendre les décisions et la véritable stratégie du gouvernement… Comme s’ils n’appliquaient pas depuis 2 ans cette même politique au niveau local !

Le pouvoir PS-EELV local est pleinement responsable -depuis son élection et encore plus depuis deux ans-  de répercuter avec zèle les pires lois, décisions et circulaires liberticides et homicides pondues aux niveaux national et européen.

Se seraient-ils inquiétés du contenu infâme de leur politique sans la double sanction par les urnes…?

Durga

Pour un Parti Socialiste au cœur du peuple de gauche

Motion présentée au CF du PS 67 le 26 mai 2014 par la motion 3, la motion 4, et des militants et militantes de la motion 1.

Plus que nos défaites successives à toutes les élections partielles depuis 2012, et aux élections municipales, plus que le recul certain qui en découle de notre groupe au sénat, et la perte de cette majorité unique et historique dont nous n’avons pas pleinement usé, c’est l’ampleur de ces défaites qui exige une prise de conscience et des réponses de notre parti localement et nationalement.

Nous avons connu par le passé des moments d’alternance politique douloureux mais aujourd’hui ce sont nos bases historiques et politiques, que sont nos communes, qui viennent de tomber. C’est un coup dur porté au socialisme municipal.

Les Français et les Françaises nous somment de réagir. L’abstention massive de notre électorat comme la montée de l’extrême droite sont l’expression de la déception et de la colère de nos concitoyens et de nos concitoyennes, en particulier sur notre politique économique et sociale. A Strasbourg c’est 10 000 voix qui nous manquent par rapport à 2008 et nous amènent à seulement 1500 voix d’écart de Fabienne Keller, dans un contexte de triangulaire avec l’extrême droite.

Ce n’est pas un manque de pédagogie ou de communication sur nos réformes qui ont engendré de tels scores. La crise, écologique, politique, et économique, les citoyen-nes la vivent au quotidien. Le niveau de vie des plus modestes baisse et les inégalités n’ont jamais été aussi fortes dans l’Histoire récente.

Comment croire que le pacte de responsabilité, même amendé d’un pacte de solidarité, va nous permettre de renouer avec le peuple de gauche ? Le pacte de responsabilité c’est 50 milliards d’économies, qui ouvrent la porte à la récession. 50 milliards résultant de la baisse des cotisations patronales des entreprises, que l’on finance par une baisse des prestations universelles des citoyen-nes.

Le gel du point d’indice des fonctionnaires, commencé en 2010, interroge alors que ces derniers et ces dernières connaissent une baisse continue de leur pouvoir d’achat et que nombre d’entre eux et d’entre elles ont des bas salaires.

Où est la justice, lorsque les mesures d’économies sur les retraites et les allocations familiales représentent 2 milliards d’euros, et que le CICE (Crédit impôt Compétitivité Emploi) va rapporter, sans contre parties, 3 milliards d’euros, rien qu’à la grande distribution ? Geler les prestations sociales pendant 18 longs mois c’est frapper les salarié-e-s précaires, les jeunes, les femmes, et les familles.

Ces mesures sont anti économiques ; réduire la consommation intérieure indispensable à la vitalité de nos entreprises est un suicide.

Nous n’avons pas été élu-e-s pour cela. Aucune de ces mesures ne figurait dans nos propositions de 2012.

Le Parti socialiste, ses élu-e-s, ses représentants et ses représentantes ont été sanctionné-e-s. C’est en cela que nos défaites sont collectives. Il nous revient alors, en toute lucidité, de débattre de nos orientations politiques ; sinon à quoi servirait un parti politique ? C’est pourquoi nous demandons des Etats Généraux de notre fédération. Nous voulons des débats sur la politique fiscale, la politique migratoire, la montée de l’extrême droite, et bien sûr, sur les sujets qui font l’actualité gouvernementale.

Nous voulons pouvoir à nouveau être fier-e-s d’être socialiste dans les manifs. Nous devons consacrer une part importante de notre énergie militante à renouer avec notre base sociale, et non pour se limiter au service après vente de l’action du gouvernement. Nous devons retrouver une force d’impulsion et d’influence sur la ligne du gouvernement – être un parti au pouvoir avec du pouvoir, tout simplement.