CUS

COMMUNIQUE
Lettre ouverte aux élus de la Ville de Strasbourg et de la CUS.

Madame, Monsieur,

Lorsque les syndicats de la CUS prennent l’initiative de s’adresser directement à vous, c’est que le dialogue social est dans l’impasse et qu’ils estiment que des questions fondamentales engageant les intérêts de la collectivité sont posées.

Nous jugeons qu’il vous appartient dans de tels moments de prendre toutes vos responsabilités et que votre positionnement peut peser significativement sur le cours des choses.
Nos revendications ne portent pas aujourd’hui, sur le pouvoir d’achat ou sur leurs évolutions de carrière…..Mais sur la défense des valeurs du service public.

Dans les DNA du 6 novembre dernier nous avons pu lire les inquiétantes révélations de Messieurs R HERRMANN et Y BUR
Ils déclarent que la fonte des dotations de l’Etat aux collectivités, va générer près de 67 millions d’euros de perte pour le budget de la CUS d’ici 2017.

Les solutions préconisées selon eux ?

Voici quelques extraits tirés des DNA :
• « Il va falloir travailler encore sur nos missions, continuer la réforme des fonctionnements engagée, en lien aussi avec nos satellites, et avec une ampleur sans précédent »,
• On parle, en clair, d’économies de fonctionnement, notamment en termes d’effectifs, de gestion rigoureuse des moyens,
• « Un certain nombre de services de la CUS font par ailleurs l’objet d’une étude sur la pertinence de leur maintien (ou non) en régie interne ».
• Et puis cette phrase d’Yves BUR qui résume tout: « Cette remise en cause de la manière dont la collectivité remplit ses missions est un changement de culture ».

Oui effectivement, c’est un changement de culture. Mais pas seulement. C’est aussi un changement de CAP politique où le personnel de nos collectivités est considéré comme la variable d’ajustement économique permettant d’équilibrer les comptes.

Si les organisations syndicales sont conscientes de la réalité des difficultés rencontrées par les collectivités locales suite à la baisse drastique des dotations de l’état, elles souhaitent par contre replacer les élus devant leurs propres responsabilités. Les choix politiques du Gouvernement portant sur la réduction de la dette publique, ce sont bien eux qui les ont approuvés en soutenant la politique du premier Ministre.

Est-ce cela qu’idéologiquement les élus de la CUS et de la Ville de Strasbourg proposent comme modèle de société?

Nous, organisations syndicales pensons qu’une autre voie est possible. Nous pensons qu’il est envisageable de rendre notre service public plus performant, plus en adéquation avec les BESOINS de nos concitoyens, dans le respect de la fonction publique et l’esprit du statut général des fonctionnaires qui lie leurs droits et obligations à l’égalité d’accès du citoyen au service public… Cela demande de sortir des pseudo-certitudes et des dogmes et exige un volontarisme politique fort.

De votre positionnement, de votre engagement, de votre capacité à intervenir dans ce débat, dépend le service public à la CUS, et au delà du périmètre de nos murs, le modèle social que nous lèguerons à nos enfants demain.

pour l’intersyndicale CGT-CFDT-FO-FAFPT-SUD-CFTC
de la Communauté Urbaine de Strasbourg
Bertrand BLINDAUER
Laurence SIRY

DNA 6 novembre 2014

Front uni pour de nouvelles économies
Même si elle était attendue et préparée, la coupe dans la dotation d’Etat pour la Communauté urbaine a été plus rude que prévu. L’exécutif de la CUS opte pour des économies plutôt qu’une fiscalité supplémentaire.

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« Le pacte de solidarité sur lequel nous nous sommes engagés en avril parlait de fiscalité étale, en fonction des décisions de l’Etat », démarre le président de la Communauté urbaine de Strasbourg, Robert Herrmann. La « décision de l’Etat », comprendre le montant de la dotation globale de fonctionnement, a été annoncée il y a dix jours seulement. Et force a été aux élus du bureau de la CUS ainsi qu’à la réunion des maires, hier, de constater que l’anticipation d’un net recul de ladite dotation n’a pas été assez… pessimiste !

D’ici fin 2017, les baisses annoncées vont constituer un manque à gagner de 67M€ pour la collectivité. Manque qu’il faudra compenser, d’une manière ou d’une autre. « Je veux dire ici que la discussion a été sereine entre nous », souligne Robert Herrmann, en référence à la gouvernance de bords politiques multiples adoptée en avril dernier pour la Communauté urbaine et future Eurométropole (à partir de janvier 2015).

Assis à ses côtés, Yves Bur confirme : « Nous avons travaillé dans le souci de l’intérêt général et avec un objectif pour 2015 : essayer d’épargner le contribuable qui n’en peut plus ! ».

Le projet de budget est donc remis à plat par les services et la vice-présidente en charge des questions budgétaires, Caroline Barrière. Services et élue qui avaient déjà élaboré des scénarii d’économies depuis le début de l’été… « Il va falloir travailler encore sur nos missions, continuer la réforme des fonctionnements engagée, en lien aussi avec nos satellites, et avec une ampleur sans précédent », annonce Robert Herrmann.

On parle, en clair, d’économies de fonctionnement, notamment en termes d’effectifs, de gestion rigoureuse des moyens, d’investissements en baisse, par l’arbitrage entre les projets jugés urgents et ceux qui devront attendre.

Un « agenda social » en perspective

Pour l’instant, l’exécutif de la CUS dit seulement ce qu’il souhaite préserver dans les politiques : le soutien au développement économique, la formation en général, l’université et la recherche en particulier, le logement social encore font partie des volets de l’action de la Communauté urbaine qui ne devraient pas souffrir de coupes budgétaires.

Un certain nombre de services de la CUS font par ailleurs l’objet d’une étude sur la pertinence de leur maintien (ou non) en régie interne. Robert Herrmann argumente : « Nous ne sommes pas dans une chasse aux fonctionnaires, mais dans la recherche d’efficience. Il y a des choses que le service public – celui de la CUS aussi – sait faire mieux et moins cher que le privé. Mais là où le service public est déficient dans son organisation, ou rendu à un coût supérieur aux prestations privées, il ne faut pas s’interdire de faire bouger les choses. »

Un « agenda social » est prévu sur cette question concernant de près les personnels. « Alain Fontanel (premier adjoint au maire en charge du personnel de la CUS) réservera la primeur des annonces aux syndicats, courant novembre », précise le président de la CUS. Yves Bur commente : « Cette remise en cause de la manière dont la collectivité remplit ses missions est un changement de culture. »

Marie-Dominique Dreyssé, pour les Verts, renchérit, concernant l’ensemble des mesures : « C’est l’avenir que nous préparons pour ce premier budget de l’Eurométropole, avec des perspectives à l’échelle du mandat complet. »

A propos d’Eurométropole, ne va-t-on pas l’associer d’emblée avec une période de vaches maigres ? Robert Herrmann se lance : « Si l’Eurométropole doit être marquée par la rigueur, la modernité, une ambition partagée et un collectif soudé, alors on est dans un bon démarrage, et peut-être même une chance pour la collectivité »…

Au calendrier, le débat d’orientation aura finalement lieu en janvier, pour un vote du budget en février.