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Quand la municipalité gam-berge à toute vitesse

Nous avons dénoncé la privatisation écœurante du quai de l’Ill  autour de le résidence mondaine de l’ESCA. Quatre jours après, la municipalité (de gauche, ne pas oublier) fait répondre en se couchant un peu plus : elle veut noyer son avilissement devant les rupins en faisant semblant de généraliser l’interdiction de la berge, comme elle dit, à d’autres quais, et surtout ceux à côté de… l’ESCA.

La voix de son maître. Le rédacteur des Nouvelles Flanelles d’Alsace a tant fait dans la précipitation à nous répondre qu’il en a démarqué notre vocabulaire – pantoufle quand tu nous tiens ! Et ceci sans citer les confrères de La Feuille de chou qui ont levé le lièvre, ce qui n’est pas très courtois, ni déontologique mais tout à fait significatif, on s’en souviendra. C’est qu’on a fait encore plus vite à la municipalité, recyclant le très vieux truc des gouvernements corrompus : noyer une mesure particulière dans une mesure faussement générale pour préserver le look (les apparences, pour faire jeune) de la démocratie. J’écris « recyclant », écolos obligent, et bravo pour leur silence des profondeurs (« enfoncement autorisé » par les VNF dans l’Ill : 1, 40 m) dans cette affaire où ils se couchent lamentablement, sur l’herbe bien sûr qui pousse dru là où les pieds ne passent pas !

Dès la publication de notre article dénonçant la privatisation de fait du quai autour de ESCA, ce nid de prospères qui avait tant plu aux nazis installés là pendant notre annexion, les turlus ont dû carillonner dans notre très décisive équipe municipale socialo-écolo. La riposte n’a pas tardé : puisqu’on ne peut plus masquer ce viol du domaine public, on va l’étendre : on interdira les autres quais, baptisés « berges » pour faire plus vert, de la même façon qu’on colorie en vert les immeubles que la même veulerie communale laisse pousser pour bourrer la zone verte entourant Strasbourg, inviolée depuis 1924 (par une municipalité de gôche).

Il y a pire : en étendant aussi crânement l’interdiction des quais-berges, les écolo-socialos se couchent un peu plus devant l’ESCA, cette Citadelle des Acouphènes Chic (ou CAC 33, « dites 33 … »), car la première berge visée est celle juste en face qui avait été revégétalisée en même temps que la berge volée, mais échappait à l’empêchement-interdiction de faire taire les odieux qui éructent leur insupportable joie de vivre.

D’ailleurs, juste après notre publication, une bagarre sur berge au pied du mur du collège Saint-Etienne est miraculeusement survenue dans la nuit du 24 au 25 juin, confortant cette stratégie du dolorisme. Provoquée ? En tout cas, la scène a été filmée depuis en face… c’est à dire depuis les fenêtres même de l’ESCA. Et déjà diffusée – à 24 voyeurs-, une artillerie lourde pour justifier a postériori – ô le vieux truc – l’illégalité de l’accaparement de « sa » berge par la CAC 33 (ESCA). Question de proportions : Valls rampe devant le patronat (le CAC 40), Ries aussi mais au pied de son lit, ce qui s’appelle faire la carpette. Bravo les nantis, une offuscation vous aura suffi à obtenir plus, un joli coup de force : ça négocie bien un bon bourgeois.

Deux remarques encore : la menace de la « mesure » précipitée vaut pour le soir et la nuit. Alors de deux choses l’une : ou la municipalité crée une nouvelle inégalité dans l’accès aux quais, ceux d’ailleurs interdits la nuit, celui de l’ESCA empêché nuit et jour ou bien elle nous jésuite une demi-mesure de plus, dans le style rue de Solférino, en rouvrant la berge de l’ESCA dans la journée et en interdisant tous les quais, le soir partout en rouvrant la berge de l’ESCA dans la journée et en l’interdisant le soir partout, mais rien que pour la CAC 33 (ESCA). Ce qui, vu la configuration des lieux, sera effectif autour d’elle, facile à bloquer, et inapplicable ailleurs. Et le tour est joué. Re-bravo les nantis.

Car voici l”autre remarque : les grilles. Fermer tous les accès aux berges-quais, et partout, ceci signifie installer partout des grilles dissuasives. Un pactole pour les serruriers et autres métalliers des environs. Mais qui paiera ? Mais quel personnel ira fermer ça tous les soirs ? Mais quelle police passera ses nuits à empêcher les jeunes qui ne respectent rien à se faufiler sur les berges avec leur agilité de vingt ans ? Bonjour les esclandres à venir… C’est peut-être ici que Roland va enfin réussir sa lutte contre le chômage… Lécher les bottes de ceux de la CAC 33 (ESCA), quel triomphe pour cet universitaire lettreux qui écrivit jadis sur les révolutionnaires spartakistes de Strasbourg et sur Jacques Peirotes, notre dernier maire vraiment de gauche !

Freddy Grossgosch

En une du Chournal le 28 juin 2015:
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Quatre jours avant Photo Feuille de chou :
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