Aujourd’hui lundi 19 septembre à 12h30 a eu lieu l’audience au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg afin de prononcer la cessation de paiement des filiales de Groupe SOTRALENTZ.

Une table ronde s’est tenue SAMEDI 17 SEPTEMBRE en mairie de Drulingen de 8h à 10h sur la demande de la CGT afin d’évoquer la situation.

Le Groupe Sotralentz emploie 1100 salarié(e)s dans 6 filiales :

· Sotralentz Packaging qui fabrique des cuves pour la récupération d’eau et le stockage de divers produits (160 salariés).

· Sotralentz Construction qui fabrique du treillis soudé constituant l’armature du béton armé (160 salariés).

· SMI chaudronnerie industrielle spécialisée dans les grosses pièces (tunneliers, pelles pour chargeurs…200 salariés).

· Sotralentz Siège qui regroupe toutes les activités comptables et administratives du Groupe (60 salariés).

Toutes les 4 sont situées en Alsace Bossue dans le nord du Bas Rhin à Drulingen.

La cinquième est Sécofab située à Sarralbe qui fabrique des crémaillères (130 salariés).

La sixième filiale SFAR est à Montchanin en Saône et Loire, elle est spécialisée dans les crémaillères (93 salariés).

Il existe aussi des filiales en Espagne, Pologne et en Allemagne qui emploient 300 personnes. La Direction n’ayant pas mis en place un Comité de Groupe Europe, nous n’avons pas d’informations précises à leurs sujets.

M. Philippe RICHERT Président de la Grande Région, M Marc SENE Conseiller Général, M Patrick HETZEL Député de la Circonscription, M Pascal GADEN Directeur Adjoint de l’Economie à la Région et M Jean Louis SCHEUER Maire de Drulingen nous ont reçu en intersyndicale avec FO, la CFDT et la CGC.

La réunion a été très positive et constructive, les élus ainsi que les syndicats estiment que la crise ouverte par la cessation de paiement doit permettre de rebondir pour un nouvel avenir des filiales du Groupe Sotralentz.

Les filiales de Drulingen (SOTRALENTZ PACKAGING, SOTRALENTZ METAL INDUSTRIE, SOTRALENTZ CONSTRUCTION) et Sarralbe (SECOFAB) étaient représentées.

Nos collègues de SFAR à Montchanin n’ont pas pu venir car le Tribunal de Commerce de Chalons sur Saône a donné la dernière audience vendredi 16 septembre. Le processus de redressement de SFAR amène à la liquidation judiciaire de toutes les activités sauf la partie usinage qui est maintenue en redressement jusqu’au 15 octobre le temps de finaliser avec le repreneur. Seuls 15 emplois seront sauvés sur 93 !

M RICHERT a ouvert la réunion en nous rassurant sur la volonté des élus de mettre tout en œuvre pour sauver les emplois. Etant originaires du secteur, les élus ont naturellement à cœur de sauver le principal employeur du bassin de l’Alsace Bossue et de la Moselle Est car 1000 emplois directs sont concernés.

Depuis que la CGT a alerté sur la situation économique du Groupe, les élus ont mené leurs propres investigations. Nous sommes tous d’accord pour dire que les filiales sont viables et les carnets de commande pleins.

M RICHERT et les élus pensent que le redressement judiciaire sera l’occasion de rebondir pour ouvrir de nouvelles perspectives de développement. Les administrateurs judiciaires auront l’occasion de remettre d’aplomb les filiales car elles sont viables et intéressent plusieurs repreneurs. Si aucun repreneur ne s’est manifesté pour reprendre l’ensemble du Groupe SOTRALENZ, chaque filiale intéresse plusieurs repreneurs. La CGT en a rencontré dès vendredi.

Le Président de la Grande Région nous a fait part de la possibilité de mettre à disposition le Fond d’Investissement Régional de 50 millions d’euros puisque la Région peut rentrer au Capital des entreprises en difficulté.

L’ensemble des élus voient à travers le nécessaire rebondissement des filiales l’occasion de remettre sur la table un certain nombre de chantiers d’aménagement du territoire.

La ligne de chemin de fer reliant Drulingen à Sarrebourg pourrait être remis en état afin d’assurer aux repreneurs une source d’approvisionnement écologique particulièrement adaptée au transport de matières lourdes et volumineuses. Cela revitaliserait le secteur économique au-delà des filiales de Drulingen.

Les filiales pourraient être reliées au réseau du Gaz de Ville qui dessert Drulingen.

La CGT a aussi proposé qu’Orange soit interpellé pour réaliser la desserte de Drulingen en très haut débit via la Fibre.

La CGT a fourni des informations économiques aux élus qui jusqu’ici pensaient que le Groupe était victime de la conjoncture mondiale. Nous avons transmis les rapports d’expertises qui pointent la surfacturation des loyers des filiales (de 600 000 à 900 000 euros annuels par filiales), l’externalisation de la logistique au Luxembourg à un prestataire qui surfacture de 14% par rapport au prix du marché français et les licences exorbitantes des moules utilisés en plasturgie.

Tous ces éléments constituent pour la CGT la preuve que c’est bien la mauvaise gestion des trois actionnaires qui a conduit le Groupe à la cessation de paiement. Ces pratiques ont certes remplies les poches des actionnaires mais vidées les caisses des filiales !

Ces éléments ont été communiqués au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg à l’occasion de l’audience de ce jour à 11h à propos de la cessation de paiement de toutes les filiales du Groupe Sotralentz.

Le prononcé du jugement a été reporté à MERCREDI 21 SEPTEMBRE à 14h car les actionnaires n’ont pas été en capacité de démontrer la cessation de paiement. La Procureure a estimé l’audience prématurée en raison du manque d’éléments sur les actifs, les créances et la filiale allemande DWH.

Nous avons appris avec surprise l’existence de 16 filiales composant le Groupe Sotralentz dont seules 6 sont en cessation de paiement !

La CGT est intervenue au Tribunal pour communiquer les éléments économiques et financiers en sa possession et pour demander que la procédure de redressement aille le plus vite possible. En attendant nous demandons aux fournisseurs d’être patients car l’AGS va bientôt prendre le relais. Il faut absolument que les fournisseurs maintiennent les livraisons afin que la production puisse continuer de façon normale.

Nous avons besoin que l’Etat via l’AGS et les Administrateurs Judiciaires prennent au plus vite le relais des actionnaires déficients pour que les fournisseurs soient à nouveau payés.

Nous avons besoin que les actionnaires passent la main, ils ont déjà fait assez de dégâts, la CGT a des propositions à faire aux Administrateurs ainsi qu’aux repreneurs afin d’améliorer les processus de production et démontrer aux repreneurs la viabilité de toutes les filiales.

La CGT exige que l’Etat prenne ses responsabilités en donnant à la Brigade Financière tous les moyens d’investiguer sur les comptes du Groupe. En cas de malversations, la CGT demande que ce soit les actionnaires qui soient poursuivis personnellement car ce n’est pas au Groupe de payer leur ardoise. Une grande partie de l’argent utilisé par les actionnaires provient des fonds publics notamment via le CICE et le rachat de SFAR à AREVA.

La CGT exige le maintien de tous les emplois sur tous les sites dans toutes les filiales. Nos produits sont de qualité, notre savoir-faire est reconnu au niveau mondial, nos usines intéressent des repreneurs il n’y a pas de raison que certains salariés se retrouvent sur le carreau.

Le dossier Sotralentz démontre que plutôt que de mettre en examen ou de licencier des syndicalistes, les responsables politiques et l’Etat feraient mieux de donner plus de pouvoirs aux syndicats ainsi qu’aux instances représentatives du personnel (IRP). Par le biais de l’examen annuel des comptes de l’entreprise, le Comité d’Entreprise a des moyens d’investigation que l’Etat n’a pas. Les responsables politiques devraient donc se rapprocher des syndicats afin d’anticiper les problèmes économiques et de contrôler le bon usage des fonds publics.

Frédéric KARAS UD CGT 67

Elisabeth MATHIS Secrétaire du Comité d’Entreprise SOTRALENTZ PACKAGING