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POUR ALEP…
A propos d’une déclaration ignominieuse du ministre de l’intérieur israélien

Le ministre de l’Intérieur israélien – Aryeh Déri – vient de proférer le 13 décembre dernier l’énormité suivante:

« Six millions de Juifs ont été assassinés pendant l’ Holocauste et le monde est resté silencieux. En tant que Juifs, nous ne pouvons pas ignorer ces atrocités qui se déroulent depuis près de six ans en Syrie.

Le massacre d’Alep et le meurtre de bébés, d’enfants de femmes et de personnes âgées nous obligent en tant que Juifs – un peuple qui a connu les horreurs de l’Holocauste et les massacres insupportables – d’élever nos voix et de crier » .

Précisant enfin qu’il avait demandé à Benjamin Netanyahu de se tourner vers l’ONU.

En tant que juif progressiste, antisioniste, solidaire des peuples martyrs Syrien et Palestinien cette énormité, venant d’un criminel potentiel, est insupportable lorsque l’on sait les crimes commis à Gaza contre la population civile enfermée, victime d’un blocus inhumain, au cours de l’hiver 2008/2009, au cours de l’été 2014.
Les crimes commis à Gaza par Israël au cours de ses agressions barbares et principalement au cours de l’été 2014 relèvent des notions juridiques précises – dans le droit international moderne – de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, pire : d’incitations au génocide par les plus hautes autorités civiles, militaires et religieuses .

L’indécence de ces propos, la référence aux crimes nazis dont nos parents ont été les victimes, pour se parer du titre de victime éternelle aux mains propres, quand cet Etat voyou n’est rien d’autre qu’ un Etat criminel est une insulte à la mémoire de nos parents, une insulte à nous mêmes si nous restions silencieux.

Enfin, cette référence à l’ONU, lorsque l’on sait qu’Israël refuse toutes les enquêtes des commissions diligentées par les Nations Unies après chaque attaque criminelle sur Gaza est une insulte à la conscience universelle, soucieuse de la préservation du Droit international mis à mal par Israël avec la complicité active des puissances occidentales, dont celle de la France.

Il nous appartient – à nous et à nous seuls – d’élever la voix et de crier fermement :
Bas les pattes voyous !
Les crimes dont nous avons été les victimes ne peuvent, en aucune façon, vous servir de blanc – seing pour perpétrer les crimes que vous commettez depuis trop longtemps en Palestine occupée, à Gaza principalement.
Un jour viendra où vous aurez, vous aussi, à répondre de vos crimes.

Souvenez vous: ils sont imprescriptibles !

Georges Gumpel

Fils de Déporté – Mort pour la France – à Melk ( camp annexe de Mauthausen ) en avril 1945.
Partie Civile au procès de Klaus Barbie.

Le 15 décembre 2016