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Une vingtaine de participants, hier, près du Ginko Biloba, place de la République, ex-Kaiserplatz, à Strasbourg, pour une nouvelle commémoration, par Georges Yoram Federmann, du massacre des Juifs en 1349, accusés de la peste de l’époque par l’empoisonnement prétendu des puits. Nicole Dreyer, adjointe au maire le représentait. La ville de Benfeld était aussi présente par un adjoint. Peter Schwarber, Ammeister, y avait été banni, après avoir pris la défense des victimes.

1349, c’est aujourd’hui en un sens au vu du racisme et de la violence qui frappe, comme l’actualité récente le montre, en France, et ailleurs, tel ou tel humain, ou partie de l’humanité, ostracisé, rejeté, et trop souvent tué, comme cette altérité que nous rejetons, d’abord en nous-même.

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Strasbourg – Massacre de la Saint-Valentin De « la modernité » d’une tragédie

Une vingtaine de personnes ont répondu hier à l’invitation annuelle du cercle Menachem-Taffel et se sont rassemblées place de la République, en mémoire des centaines de juifs strasbourgeois massacrés le 14 février 1349 sur ce lieu même.

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Bougies et pierres ont été déposées au pied d’un des gingkos bilobas de la place de la République. Photo Dna – Cédric Joubert

C’est au pied d’un des ginkgos bilobas de la place de la République que s’est tenue peu après 12 h la cérémonie, informelle mais désormais traditionnelle, en mémoire des victimes du massacre de la Saint-Valentin.

Ici même, le 14 février 1349, les juifs de Strasbourg accusés d’être à l’origine d’une épidémie de peste noire ont été exterminés. « Stigmatisés parce que juifs », a résumé Georges Federmann, psychiatre et président du cercle Menachem Taffel.
« Au nom des damnés de la mer »

Au-delà de la seule commémoration de celles et ceux qui, à l’époque, ont été désignés comme boucs émissaires, il a invité l’assemblée à « retrouver la modernité de cette histoire », les boucs émissaires d’aujourd’hui, prônant une « position d’hospitalité inconditionnelle. Au nom de ceux qui sont morts ici. Au nom des damnés de la mer », a-t-il développé, renvoyant à l’actuelle crise des migrants et rappelant que Strasbourg était, à l’époque, « l’une des villes les plus modernes de l’Occident ».

Hommage a également été rendu à Peter Schwaber, le maire de l’époque qui s’est farouchement opposé au massacre des juifs. En vain. « Un Juste avant l’heure », selon l’expression de Georges Federmann. Une rue de Strasbourg porte son nom depuis juillet 2015.