Strasbourg

Stationnement : payer oui, être fiché, non.

Introduire l’immatriculation de son véhicule pour payer un ticket de stationnement : ce nouveau système de contrôle est mis en place subrepticement à Strasbourg, sans concertation semble-t-il. Cette obligation pour pouvoir garer son véhicule a pour conséquence la constitution d’un fichier de contrôle. Dans quelles conditions de légalité ? Les verbalisateurs de Streetoo, jeunes gens au statut précaire et au titre précis d’agents de gardiennage, rencontrés dans la rue, expliquent que la consigne étant de « faire du chiffre » (sic), ces fichiers sont facilement consultables. Quelles que soient les assurances, invérifiables, données par des responsables ou des élus, aucun citoyen (de la ville des Droits de l’Homme !) ne peut accepter la constitution insidieuse de fichiers d’autant plus par une société privée. Tous les exemples montrent qu’un fichier, surtout numérisé, n’est jamais entièrement effacé. Aucun fichier n’est insignifiant ou inoffensif. Il faut absolument que cesse cette atteinte à la vie privée.

Georges Yoram Federmann et Ambroise Perrin

Chers Roland et Pernelle,

Nous sommes très choqués par l’installation, sans concertation ( à notre connaissance), d’un nouveau système de contrôle du stationnement public dont la gestion a été déléguée à une société privée, délocalisée à Paris à « la Défense » : Streeteo.

On nous impose d’inscrire un numéro d’immatriculation qui va favoriser la constitution d’un fichier.

Dans quelles conditions de légalité ?

Quid de la confidentialité et de la destruction des fichiers pour la préserver ?

Quelle est la qualité des agents qui verbalisent ?

Sont–ils assermentés et tenus au secret professionnel ?

Pourquoi ne pouvons-nous plus transmettre notre ticket de stationnement à un tiers si

nous n’avons pas épuisé notre forfait ? (Pourquoi renoncer à ce geste simple de solidarité ?)

Peut-on connaître les statistiques concernant le nombre de contraventions réalisées par la nouvelle société ?

Cette sous-traitance est une nouvelle perte de liens sociaux car nous sommes confrontés, en cas de réclamation, à un écran informatique « déshumanisé » qui nous ferait presque regretter le bon vieux temps des aubergines acariâtres et viragos.

Nous craignons aussi le danger de la constitution de fichiers « insignifiants et inoffensifs ».

Nous regrettons aussi que Strasbourg puisse autoriser, de cette manière, la constitution de tels fichiers. Toutes les situations ayant pu être dûment analysées prouvent qu’un fichier, d’autant plus numérisé, n’est jamais entièrement effacé.

Un citoyen prudent et averti ne fera jamais confiance aux assurances invérifiables de responsables mettant en place de façon insidieuse de tels contrôles, d’autant plus qu’ils sont délégués à des sociétés privées dans le seul ressort est le profit.

Portez-vous le mieux possible et veuillez accepter nos encouragements sincères

dans la poursuite de la tâche complexe de la gestion de la cité.

Fidèlement

Ambroise Perrin et Georges Yoram Federmann

PS Nos craintes sont d’autant plus vives que les pratiques de Streeteo à Paris relèvent de l’escroquerie et semblent entrainer une tolérance incompréhensible dont ne bénéficient pas les voleurs à la tire dont les méfaits relèvent de l’amateurisme, en comparaison.

Comme si les détournements industriels constituaient une forme de réussite professionnelle tolérées et encouragées.

Une forme d’encouragement pour les « petits » fraudeurs de la CTS.

https://www.lci.fr/societe/des-employes-de-streeteo-dressaient-des-faux-pv-depuis-leur-bureau-la-justice-se-penche-sur-le-stationnement-a-paris-2082414.html