Pendant près de trois heures, la police a pratiqué la chasse aux lycéens du lycée polyvalent Marcel Rudloff dans le quartier des Poteries.

Vers 10, à la récréation, des lycéens sont sortis sur le parvis. Une petite poubelle a été brûlée ainsi qu’un vieux canapé près de l’entrée des profs. Les pompiers ont rapidement éteint le feu. Des dizaines de policiers de la sécurité publique et de la Bac sont arrivés et ont pris positions à l’entrée du lycée, sur les trottoirs et pistes cyclables. Le tram ne circulait plus ni les voitures, l’avenue étant bloquée, non par les jeunes, mais par les policiers.

S’en est suivie une série de manoeuvres aux alentours, jusque dans le Parc des Poteries qui fait face au lycée. Des poursuites vers le terminus du tram Poteries. D’après les policiers, ils auraient subi quelques tirs (rares en fait) de cailloux. Fait remarquable, aucune vitrine n’a été endommagée ni même attaquée. L’origine ethnique des commerçants, y compris deux banques, et d’une partie des lycéens, en particulier du lycée professionnel, expliquant peut-être cette situation. Les lycéens d’après plusieurs témoignages ont répondu à un appel sur Instagram.

Les forces de police ont de fait bloqué l’avenue Mitterrand jusque vers 13H30. Deux interpellations ont eu lieu dont une filmée en direct par la Feuille de chou. On s’est étonné qu’aucun professeur ne soit sorti aux côtés de leurs élèves. Seule une surveillante était auprès d’eux. Des membres du personnel ont été aperçus derrière les portes vitrées et à l’Accueil qui de fait était “assuré” par des policiers armés de gazeuse, de matraques, boucliers et flash-ball. On a entendu quelques détonations pendant les 3 heures de cette opération dont on se demande si elle n’avait pas pour objet réel d’entretenir la révolte des jeunes déjà échaudés par les images des humiliations subies par leurs camarades de Garges-les-Gonesses.

On se demande ce que Macron va pouvoir annoncer qui amènerait la paix publique alors que sa police nationale, au service du capital, ne cesse d’entretenir la révolte.