Nuit d’affrontements au Caire

jeudi 27 janvier 2011 (10h40)

Les manifestations contre le régime, et les heurts avec la police, se sont poursuivis tard dans la nuit mercredi en Égypte, avec l’attaque de bâtiments aux cocktails Molotov et peut-être deux nouvelles victimes.

Des milliers égyptiens réclamant le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, ont bravé dans la nuit de mercredi à jeudi une interdiction de manifester et ont affronté la police, comme ils l’avaient fait depuis mardi s’inspirant de la révolution tunisienne, qui a abouti le 14 janvier à la chute de Ben Ali après un mois de manifestations. Comme en Tunisie, les opposants égyptiens dénoncent la pauvreté, le chômage, la corruption et la répression.

Nouvelle nuit d’affrontements

Mercredi jusque tard dans la nuit, des rassemblements d’opposants au régime Moubarak se sont tenus dans la capitale du Caire et dans d’autres villes, notamment à Suez, à l’est du Caire, où des manifestants ont incendié un bâtiment public. Il est fait état de 2 nouvelles victimes au Caire, un policier et un civil, ce qui porterait à six morts le bilan des émeutes. Mais la thèse d’un accident de la route a également été évoquée. Selon des témoins, la police a tiré des coups de feu en l’air près du palais de justice dans le centre du Caire. Dans un autre quartier, elle aurait précipité des camions dans une foule d’environ 3000 personnes pour la disperser.

A Suez, des affrontements ont eu lieu devant la morgue entre la police et des centaines de manifestants qui réclamaient les corps des trois manifestants tués la veille.

Peut-être plus de 1000 arrestations

Un responsable de la sécurité a assuré mercredi qu’au moins mille personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations. D’après des témoins cités par Reuters, des policiers, certains en civil, interceptent des manifestants et les entraînent dans des camionnettes non immatriculées. Certains contestataires sont alors battus à coups de matraques.

Twitter et Facebook au cœur de la contestation

Comme en Tunisie, les manifestants se servent des réseaux sociaux Twitter et Facebook sur internet pour communiquer entre eux. Le site Facebook a indiqué mercredi qu’il n’avait pas constaté de changement dans son trafic en Egypte alors que des opposants accusaient le gouvernement égyptien d’empêcher les connexions. Twitter en revanche a confirmé avoir été bloqué mardi. Un nouveau groupe Facebook appelle à de nouvelles manifestations vendredi.

Déclarations d’intention…

Le Premier ministre Ahmed Nazif a assuré que son gouvernement entendait “garantir la liberté d’expression par des moyens légitimes” et que sa police faisait preuve de retenue. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a incité le gouvernement du Caire à saisir “cette occasion importante” pour mettre en œuvre des réformes politiques, économiques et sociales.