Déclaration sur les migrations du comité de suivi élargi du forum social maghrébin, qui s’est réuni les 22 et 23 avril à Tunis

Les associations réunies dans le cadre du forum social Maghreb-Machrek les 22 et 23 avril 2011 en Tunisie ont examiné la question des migrations dans le contexte révolutionnaire dans le monde arabe.

Elles font le constat suivant :

* l’exode du à la guerre de dizaines de milliers de migrants de différentes nationalités depuis la Libye vers l’Égypte et surtout vers la Tunisie,

* l’émigration de 20 000 tunisiens vers l’Europe, permis par le refus momentané du Gouvernement tunisien de jouer les gendarmes de l’Union européenne,

* le refus d’accueillir ces migrants par l’Union européenne, qui montre ainsi son aveuglement, ignorant des révolutions dans le monde arabe,

* la suspension française des accords de Schengen, autorisée par l’Union européenne ce 23 avril, qui est une attaque supplémentaire à la liberté de circulation .

Les associations exigent :

* la libre circulation dans l’espace méditerranéen,

* un accueil digne dans le cadre d’une protection temporaire, et le refus de toute expulsion.

Les associations demandent en conséquence la suspension et la renégociation de tous les accords de réadmission, dont les accords de gestion concertée. Il est temps également de ratifier et d’appliquer effectivement la convention internationale de protection des migrants et de leurs familles.

Les associations considèrent que le soutien aux révolutions de la rive sud de la Méditerranée et aux exigences des peuples passe également par un accueil conséquent de migrants et de réfugiés. Ce soutien exige aussi une lutte ferme contre toute forme de discrimination, de racisme et d’islamophobie, la valorisation de la citoyenneté sur les deux rives et la réparation de l’exploitation éhontée des migrants, avec ou sans papiers, en Europe durant des dizaines d’années.

Les associations réunies lancent un appel à la constitution d’une coordination permanente dans le cadre du forum social maghrébin pour créer et soutenir les mobilisations nécessaires.

Tunis, le 23 avril 2011