Depuis des années, le gouvernement démantèle le système public d’éducation : suppression de 52 000 postes en 4 ans (16 000 à la rentrée 2011, 14 000 déjà prévus pour celle de 2012!), fermeture des IUFM, redéfinition des missions et précarisation des statuts d’enseignant…
La logique de marché a peu à peu remplacé celle de service public : les chefs d’établissements sont désormais des chefs d’entreprises, le fonctionnaire devient un salarié et un précaire comme un autre, la concurrence règne dès les classes de primaire, et les plus faibles restent sur le carreau dès leur plus jeune âge!

La rentrée 2011 n’échappe pas non plus à la cure d’austérité générale avec son lot de coupes franches qui détériorent toujours plus les conditions de travail, asphyxient des équipes pédagogiques déjà à bout de souffle, et discriminent ouvertement les catégories les plus précaires de la population (on apprenait encore la semaine dernière que les enfants de chômeurs sont de plus en plus souvent interdits de cantine !)

Face à cette politique éducative incohérente et inégalitaire qui ne réduit pas l’échec scolaire mais crée toujours plus d’échec social, l’intersyndicale (CGT, FSU, SGEN, UNSA) avait décidé d’une journée nationale d’action, mardi 27 septembre 2011.
Chose rare -et qui en dit long sur l’état des lieux- les 5 syndicats du privé s’étaient joint à leurs homologues du public, dans une volonté affichée de convergence des forces et des luttes.

Comme dans une centaine de villes partout en France, Strasbourg a doublement répondu à l’appel par une journée de grève -une quarantaine d’écoles étaient fermées dans l’agglomération strasbourgeoise, 200 sur l’ensemble de l’académie- et une manifestation unitaire suivie -le cortège qui comptait quelques centaines de militants à 10h30, place Kléber, s’est vite étoffé pour approcher les deux mille personnes à mi-parcours, devant le Rectorat.

Un bilan très positif pour ce premier rendez-vous de la rentrée sociale 2011, qui a été vécu pour beaucoup comme une « prise de température » et une « mise en jambes » avant les deux prochaines dates d’actions connues : celle du 06 octobre (journée d’action des retraités) et surtout celle du 11 octobre (contre la crise sociale et les mesures d’austérité) qui mobilisera tous les secteurs ; les syndicats lycéens et étudiants se sont d’ores et déjà associés à l’appel de l’intersyndicale professionnelle.

Encore une fois, la convergence des forces et des luttes est plus que jamais mise en avant, n’hésitant pas à prendre exemple sur les expériences récentes des révolutions arabes et des mouvements des Indignés espagnols et grecs, et d’espérer une mobilisation sociale de grande ampleur. Nous pouvons le (re)faire.

Mobilisation nationale unitaire, le 11 octobre 2011.
Manifestation le 11 octobre 2011, 10h place le la Bourse à Strasbourg.