Il l’a fait.
Le sénateur-maire Roland Ries a obtenu ce qu’il exigeait de son conseil municipal, l’éviction de Chantal Augé de sa fonction d’adjointe.
Plus exactement c’est le seul groupe “socialiste et républicain” qui a suivi son chef en privant l’adjointe membre de Anticor de son mandat, les autres groupes s’abstenant ou ne participant pas au vote.
Il ne suffisait pas d’avoir 12 travaux d’Hercule. L’ex-professeur de lettres sans doute peu superstitieux, en a rajouté un treizième.
On ne connaît pas Chantal Augé et même on ignorait son nom avant que l’autoritarisme pré-sénile du Herr Cul alsacien ne la désigne du pouce vers le sol.
Comme notre ami Georges Yoram Federmann qui le dit ce matin dans le courrier des lecteurs des DNA, on s’étonne qu’une personne qui lutte contre la corruption soit éliminée.
Que faut-il comprendre?

lu dans les DNA du 24 01 12

Lettre ouverte à une amie de la majorité municipale

De Georges Yoram Federmann, « citoyen-psychiatre sans conflits d’intérêt avec les laboratoires pharmaceutiques » :

« Je voulais te confier que j’avais trouvé Roland Ries excessif face aux Verts de la majorité et face à Mme Chantal Augé (que je ne connaissais pas jusque-là !)

Je te livre ce sentiment comme indicateur civique émanant de quelqu’un qui est, « naturellement », favorable à l’équipe en place.

Notre maire se montre inutilement autoritaire face à ce qui incarne la richesse du débat d’idées, nécessaire et vital, en un temps où l’idéologie est en train de mourir, par lissage et homogénéisation. Par absence de contradiction.

Quand on fait dire à Roland Ries, dans les DNA, qu’il est bien « généreux » d’avoir admis les Verts, à 6,37 % (4 752 votes exprimés), on laisse entendre qu’il méprise, implicitement, cette tendance et ses électeurs et que la politique doit rester immuable et figée sur toute la durée de la mandature.

On dirait en psychanalyse que « la pulsion de mort » est à l’œuvre.

N’oublions jamais que l’équipe de M. Ries, en obtenant 32 753 suffrages au premier tour de l’élection de 2008 ne « représentait », à ce moment, qu’environ 15 % des Strasbourgeois majeurs !

J’attends que la majorité actuelle (et l’opposition actuelle) nivellent les débats publics par le haut face aux défis de la « dispute » démocratique.

Quant à l’association incriminée « Anticor », elle me semble précieuse et fonctionne sur le modèle des lanceurs d’alerte (tels Denis Robert, Pierre Meneton sur « le sel, ce tueur caché », la revue Prescrire et le D r Irène Frachon pour le Médiator).

En toutes indépendances idéologique et financière.