Communiqué de presse

 

Suite Krasznai….

 

Et voilà….malgré un très bon plaidoyer de Me Mengus, le juge administratif a rejeté toutes les demandes de notre avocate. Et tout cela en 5 minutes de délibération et avec le courage de rentrer dans la salle moins de 5 secondes, de dire ” rejeté” et de s’en aller aussi vite. Quelle belle justice! Quel beau métier!

Rappelons que Josef Krasznai (35 ans), père de d’un enfant scolarisé de 8 ans et d’un nouveau né est aujourd’hui expulsable et détenu au centre de rétention parce qu’il s’est fait usurper son identité par une autre personne de nationalité Hongroise et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire suite à une arrestation au volant d’un véhicule sans permis, ni assurance.

Les preuves des différences entre le vrai et le faux Josef Krasznai sont flagrantes mais pour cela, il aurait fallu transmettre le dossier pénal, détenu par les services de police, du faux Josef Krasznai contenant une photo.

Malheureusement l’avocate de la préfecture a refusé de produire ce dossier et le juge n’a bien entendu pas pris la peine de vérifier…vous pensez, en 5 minutes.

Plus, le traducteur de Josef Krasznai (le vrai) a certifié lors de l’audience qu’il avait été l’un des traducteurs présents lors de l’arrestation et du jugement du faux Josef Krasznai concernant l’affaire de la voiture et qu’il pouvait donc témoigner de la méprise. Il n’a pas été entendu par le juge.

 

Rappelons enfin que la famille Krasznai est arrivé en France en 2000 avec 52 familles dans un bus pour fuir les persécutions dont ils faisaient l’objet en tant que membre de la communauté Roms.

 

Et voici Josef prêt à être renvoyé en Hongrie alors que presque toute sa famille vie légalement en France et dispose du droit d’asile politique. Mais l’avocate de la préfecture a réponse à tout. “Il n’y aura pas de séparation des familles puisque toutes la famille peut très bien retourner en Hongrie…” Et oui, elle est belle la logique de notre beau pays. Et quel bel accueil son pays d’origine va lui réserver avec sa nouvelle constitution extrême droitière et la chasse aux Roms et aux sans abri organisée.

 

Bien entendu, nous allons interjeter appel (qui n’est pas suspensif) pour rétablir Josef Krasznai dans son bon droit.

 

Cependant, la famille aura besoin de soutien pendant cette période difficile. (Je ne crois pas qu’il y ai une chose plus injuste que de se faire reprocher des choses que l’on a pas commises). Ils auront besoins de notre et de votre présence et de votre soutien et je vous rappel qu’ils sont installés dans des caravanes rue de Rothau à Strasbourg, dans la continuité de la rue du Ban de la Roche (Juste après Porte Blanche), sur un terrain mis à disposition par la Ville de Strasbourg.

 

Nous préparons déjà les éléments d’une mobilisation ( autre que judiciaire) d’ampleur pour lutter contre cette injustice inacceptable.

 

Les Enfants de Don Quichotte Strasbourg

Josef Krasznai vient de nous faire savoir qu’il était convoqué demain devant le Juge des Libertés à 10H au tribunal de grande instance.
Nous appelons donc à venir le soutenir pour qu’il puisse sortir au plus vite du centre de rétention. Il pourrait bénéficier d’une assignation à résidence. Il me disait aujourd’hui qu’il supportait vraiment très mal l’enfermement et je le comprends.
Nous appelons à venir le soutenir pour réparer cette erreur judiciaire et amplifier la mobilisation pour que le dossier soit sérieusement examiné.
Nous demandons à ce que le dossier pénal de “Josef Krasznai” soit transmis dans son intégralité pour démontrer l’usurpation l’identité dont il fait l’objet et qu’il puisse retrouver la liberté au plus vite.
Nous appelons donc à un rassemblement de soutien devant le TGI à 09H30 (Quai Finkmatt).
Les Enfants de Don Quichotte Strasbourg

Dernière minute DNA 100212

Justice En rétention administrative Un Hongrois victime d’une usurpation d’identité
Placé en rétention administrative à Geispolsheim dans l’attente d’une reconduite à la frontière, un Hongrois ne cessait d’affirmer avoir été victime d’une usurpation d’identité. Des faits confirmés hier soir par le procureur à son avocate.
Soutenu par les Enfants de Don Quichotte, Josef Krasznai est un Hongrois de 25 ans qui vit en Alsace depuis deux ans, dans une caravane en compagnie de son épouse et de leur jeune enfant.

À la suite d’un contrôle de police, Josef Krasznai a été placé en rétention administrative au centre de Geispolsheim le 3 février 2012. Le jeune père de famille fait en effet l’objet d’une obligation de quitter le territoire français depuis le 13 juillet 2011, date d’un premier contrôle de police.

Pour sa défense, Josef Krasznai affirme qu’il n’a jamais été contrôlé en juillet 2011 et qu’il n’a jamais reçu d’obligation de quitter le territoire. Une autre personne aurait été contrôlée, une personne qui aurait usurpé son identité.
Coup de théâtre

Le tribunal administratif de Strasbourg a néanmoins confirmé, mercredi, l’obligation de quitter le territoire. L’affaire a été portée hier devant le juge des libertés du tribunal de grande instance de Strasbourg, la préfecture ayant demandé une prolongation de la rétention administrative pour une durée de 20 jours.

Pour l’avocate de Josef Krasznai, M e Mengus, rien ne prouve dans le dossier en sa possession, – un dossier dépourvu de photo d’identité –, que la personne contrôlée le 13 juillet 2011 est bien le jeune Hongrois. « En raison de cette erreur sur la personne, Josef Krasznai ne devrait pas être en rétention administrative. Aucune obligation de quitter le territoire ne lui a été notifiée, il est injustement privé de liberté », a plaidé l’avocate en demandant pour son client une assignation à résidence.

Une plaidoirie qui est restée vaine. Le jeune Hongrois a été reconduit au centre de rétention administrative avec prolongation de sa rétention. Mais coup de théâtre, hier soir. M e Mengus préparait un dossier d’appel, un appel qui n’est suspensif d’une mesure de reconduite à la frontière, lorsque le procureur l’a contactée. « Il m’a dit que mon client n’était pas le bon. Je vais courir à la préfecture pour faire une demande de remise en liberté ».
par J.F.C., publié le 10/02/2012 à 05:00