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Communiqué de presse de Latcho Rom

Strasbourg, le 31 mai 2013, 17h

« La Journée des voisins », dans les campements de Roms à Strasbourg.

Des familles de Roms, revenues de Roumanie, après la Pâques orthodoxe, ont découvert que leurs baraques au campement Petite Forêt, le long de la bretelle d’autoroute de Hautepierre à la route des Romains, avaient été détruites pendant leur absence, sur ordre du Préfet du Bas-Rhin.

Elles s’apprêtaient à les reconstruire grâce à un don de Emmaus-Mundolsheim qui stockait plusieurs anciens chalets de Noël, du Christkindelsmärik.

Mais l’opération de reconstruction a été interrompue hier en fin d’après midi, suite à la visite d’une quinzaine de policiers menaçants.

D’après des témoignages, recueillis ce matin, de personnes déjà installées depuis plusieurs années, les policiers auraient menacé de détruire leurs propres cabanes si de nouvelles installations se construisaient.

Est-ce de cette façon que la préfecture compte appliquer la circulaire du 26 août 2012 qui prévoit un diagnostic et un accompagnement social en amont des destructions de campements et des expulsions de familles ?

La politique du mépris, du racisme, de l’exclusion brutale, de la négation des droits les plus élémentaires, « c’est maintenant » ?

Parmi les familles revenues cette semaine, l’une d’elle a deux enfants d’âge scolaire. Ces derniers étaient retournés hier à leur école et les parents avaient été reçus par le directeur et les maitresses.

Toutes ces personnes ont dû dormir, la nuit dernière, et dormiront cette nuit, adultes et enfants, dans une des baraques actuellement inoccupée et qui avait échappé à la destruction. Les enfants, heureux d’être retournés hier à l’école, n’y sont pas retournés ce jour.

Ce vendredi 31 mai est, paraît-il Journée des voisins.

Les Roms, citoyens européens dont le pays, la Roumanie, appartient à l’Union européenne, ne seraient-ils pas nos voisins ?

C’est ce qu’on peut penser alors que la préfecture leur met des bâtons dans les roues dans leur lutte pour leur survie, alors qu’en même temps, la Ville de Strasbourg s’engage dans un plan de pré-formation professionnelle, lancé hier, lors d’une réunion avec Marie-Dominique Dreyssé, adjointe aux Affaires sociale, en charge des populations de Roms.

Le double langage État/Ville de Strasbourg doit cesser.

Il est temps de choisir entre le discours xénophobe du ministre de l’Intérieur qui juge ces populations « in-intégrables » et destinées à retourner dans leur pays, et celui du sénateur-maire de Strasbourg, Roland Ries, et de son adjointe qui ont engagé des processus visant à les faire entrer dans le droit commun, en terme de logement et de de travail.

Les associations soussignées exigent la cessation immédiate de la politique d’intimidation policière quotidienne contre les populations de Roms de Strasbourg.

Pas de destruction sans relogement !

Les familles dont les baraques ont été détruites doivent pouvoir les reconstruire pour se reloger provisoirement.

La ville de Strasbourg doit accélérer la mise en place du terrain viable prévu, afin d’en finir avec les conditions inhumaines des campements actuels.

Annexe

Manuel Valls

14 mars : «La situation, devenue intolérable, ne peut perdurer: il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres…»

« La France aux Français » ?

«Je partage les propos du premier ministre roumain quand ce dernier dit “Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, à y retourner”.»

Latcho Rom

avec

Arpomt
Cercle Menachem Taffel
Changer d’R
Cimade
Emmaus Mundolsheim
Justice & Libertés
Secours Populaire 67
Union juive française pour la paix-Alsace