Amis étrangers, lors de votre trajet en train depuis l’aéroport Bâle-Mulhouse, vous aurez probablement la désagréable surprise de voir monter à bord, en gare de St Louis -et même le dimanche-, 4 douaniers en civil, dont un muni d’un brassard rouge “DOUANES”. Leurs méthodes sont policières.

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La Feuille de Chou, à bord, a assisté à un bien curieux interrogatoire.

Visiblement interessés par les étrangers originaires des pays “musulmans” (2 hommes questionnés portaient la chachia, ou ce qui pouvait y ressembler…) et d’apparence très modeste, les douaniers leur font subir un interrogatoire sur les raisons de leur voyage, leur pays d’origine, le contenu de leurs sacs et le montant de leur argent de poche!

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Tout le talent des douaniers consiste alors à faire subtilement pression sur la personne pour qu’elle ouvre “spontanément” ses bagages et son porte-feuille alors que rien ne justifie cette demande; seule l’origine présumée de la personne en fait un suspect. Faussement embarrassés quand les gens proposent d’ouvrir leurs sacs, les douaniers se dépêchent de nier leur demande implicite tout en restant sur place pour scruter ce qu’on finit -par peur- par leur montrer…

Ainsi un vieux monsieur croate qui allait chez ses enfants à Metz, s’est vu implicitement demander d’ouvrir son porte-feuille à force se s’entendre demander s’il avait “de l’argent”. Sous prétexte qu’il ne parlait pas très bien français (“croate, ça va pas être facile”), un douanier lui a noté sur un petit papier “- 10 000 €”, (montant maximum autorisé à être transporté…?). Le vieux monsieur souriant à l’idée qu’il puisse posséder une telle somme, répondit que “non”, mais un regard insistant d’un douanier vers son sac de voyage, l’obligea à proposer de vider le contenu de son bagage. La présence de témoins autour de la scène a sans doute évité le déballage en public du sac de ce pauvre homme, d’autant que la légitimité de la démarche paraissait de plus en plus douteuse…

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Un autre monsieur, égyptien lui, a eu moins de chance: le plus haut gradé de l’équipe (une femme) a été plus efficace que son jeune collègue. Son interrogatoire plus serré et son attitude plus ferme et assurée lui ont permis, près avoir passé des gants blancs (en fait, aussi sales que son boulot, à force de trop servir…) de fouiller ses bagages se défendant devant ses collègues de “n’avoir rien contre ce monsieur mais de devoir faire son travail…”.

Le “travail” a permis de confondre un dangereux suspect qui transportait des quantités inquiétantes de… chocolat suisse qu’il voulait offrir à ses neveux à son arrivée chez eux !!

Grâce à nos valeureux fonctionnaires de sécurité, nous avons donc échappé ce jour à un attentat à la bombe calorique…

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Pour leur sécurité, notre gouvernement nous informe de leurs droits (et du recul des nôtres…) : http://www.douane.gouv.fr/page.asp?id=44