par Collectif Les mots sont importants
10 avril 2014

Paru initialement en 2005, à la suite d’une déjà longue série de provocations odieuses, le texte qui suit nous parait toujours actuel aujourd’hui, après huit années de surenchère et de dérive vers l’extrême droite, alors que notre fast-thinker vient d’être élu à l’Académie Française.

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Les récents propos racistes d’Alain Finkielkraut sur le caractère ethnico-religieux des émeutes urbaines, les bons côtés de la colonisation et de l’esclavage, la France qui « n’a fait que du bien aux Africains », l’équipe de football « Black-Black-Black », etc. [1], sont certes choquants, mais ils n’ont rien de surprenant ni d’exceptionnel…

Dès 1988, cet auteur décrétait la « défaite de la pensée », et désignait comme principal responsable « la pensée anticolonialiste » [2]. Quelques années plus tard, il apportait, devant la Commission Marceau Long, une justification « philosophique » au projet de loi Pasqua-Méhaignerie portant atteinte au droit du sol [3]. Puis, en 1997, il soutenait les lois Chevènement, et légitimait l’idée que des avantages sociaux soient réservés « à ceux que le hasard a fait naître de parents français » [4].

Après avoir apporté son soutien aux écrits anti-juifs et anti-immigrés de l’écrivain Renaud Camus [5], il fit l’éloge du pamphlet islamophobe d’Oriana Fallacci (selon lequel les musulmans « ne sont bons qu’à lever le cul en l’air cinq fois par jour » et à se « multiplier comme des rats ») en expliquant qu’elle avait « l’insigne mérite de regarder la réalité en face » [6].

Après avoir déclaré en 2002 que c’était « la réalité » (toujours elle !) qui avait « fait campagne pour Le Pen », il a accusé l’extrême gauche et les « jeunes de banlieue » arabes ou musulmans d’être les principaux vecteurs de l’antisémitisme. Il a naturellement milité pour l’exclusion des élèves portant le « voile-keffieh » (sic !), en déclarant que « l’Islam pose un problème particulier » [7].

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