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Mercredi 16 avril

Séché Environnement un poison pour Strasbourg

Gabriel Amard est venu le mardi 15 avril à Strasbourg rencontrer et soutenir les salariés de Senerval en grève depuis plus de 26 jours.

Gabriel Amard, tête de liste du Front de Gauche aux élections européennes pour la circonscription Est, était à 12h aux côtés des salariés de Senerval qui manifestaient Place Kléber à Strabourg. Il s’est ensuite rendu sur le site de l’incinérateur inactif depuis 27 jours.

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Senerval exploite l’usine d’incinération du Rorhshollen à Strasbourg. Sa gestion a été déléguée à l’entreprise, filiale de Séché Environnement, par la communauté urbaine de Strasbourg en 2010. Les ouvriers dénoncent leurs conditions de travail déplorables, conditions qui ne se sont pas améliorées malgré leur première grève en mai 2013.

A Senerval, les fours sont anciens, les incidents se multiplient de l’ordre de 90 par an alors que la moyenne devrait être de 6 incidents. Ils provoquent la nécessité de débourrer des tonnes de cendres qui s’accumulent dans les écofiltres des fours. Ces cendres sont chargées de poussières hautement toxiques et très fines (plomb, cadmium, arsenic etc.) qui sont laissées à l’air libre, s’infiltrent et se répandent partout, dans l’air, mais aussi dans les eaux pluviales et d’assainissement. Ce sont 30 tonnes par semaine de poussières CMR ( cancérigènes, mutagènes, réprotoxiques) contenant des métaux lourds et de fumées qui sont propulsées dans la nature.

Ici, c’est clairement la gestion privée des déchets qui a créé cette situation catastrophique. Le groupe qui s’est engagé à entretenir les fours refuse de faire les investissements nécessaires à leur bon fonctionnement.

L’usine contribue fortement à la pollution de la ville et met en danger la santé de ses salariés. Sur place, les riverains s’inquiètent de cette situation et des interrogations commencent à poindre de l’autre côté du Rhin. En effet, dans cette zone frontalière comment ne pas s’inquiéter de l’exposition d’un bassin de population de plus de 500 000 habitants à une telle pollution. Pourtant la direction reste sourde à leurs revendications et notamment à leurs demandes de mesures de sécurité renforcées et d’investissements nécessaires à la protection de tous. La direction n’a, par exemple, mis en place les combinaisons intégrales lors d’expositions aux cendres qu’en décembre dernier. En réponse à cet aveuglement, c’est l’ensemble du personnel opérationnel du site qui est en grève, 39 personnes, et ce depuis le 19 mars.

Lors de cette rencontre, Gabriel Amard a salué la « lutte exemplaire » des salariés de Severnal, qui selon lui « montrent l’effet des privatisations sur les vies humaines d’un point de vue social, écologique ». Sous les « Dehors le groupe Séché, c’est la CUS qui doit gérer ! » chantées par les baffles du camion de la CGT, Gabriel Amard a dénoncé les délégations de service public. « Les groupes réalisent des prestations médiocres à des prix élevés, surfacturent le service, et instaurent des conditions de travail très dures pour les salariés. Et c’est sans compter l’opacité de la gestion pour les citoyens ».

Le candidat aux élections européennes milite depuis longtemps pour la re-municipalisation des services publics a alors affirmé que la gestion publique était « la condition sine qua non d’un service bien géré, dans le respect des usagers et des salariés, loin des surfacturations et des malversations des multinationales ». C’est pourquoi, il souhaite « désobéir à Bruxelles qui veut libéraliser et privatiser l’ensemble des services publics ».

C’est aussi le seul moyen de mettre en place la planification écologique qui permettra dans le dialogue constant entre élus, associations citoyennes, et salariés de sortir de ce modèle ou le profit dicte la construction de notre avenir commun.

Gabriel Amard, tête de liste Front de Gauche, aux élections européennes dans la circonscription Est