une-carte-postale-datant-de-la-fin-de-la-premiere-guerre-mondiale-montre-le-quartier-detruit-seul-le-presbytere-restant-intact-dr

La Feuille de chou a reçu:

Mesdames, Messieurs,

Depuis début mars 2013, date à laquelle nous avons appris avec effarement que la mairie avait décidé arbitrairement de le raser et de le remplacer par un ensemble immobilier, nous menons un combat acharné afin de sauvegarder ce bâtiment, pour les raisons énoncées ci-après :

Cet édifice, datant très probablement du XVIème siècle, est encore un des rares bâtiments de CERNAY, a avoir résisté aux bombardements de la Première Guerre Mondiale, durant laquelle 90% des maisons ont été détruites.

Une étude dendrochronologique nous permettrait de faire une datation précise (coût de 600 euros) ; la municipalité ne souhaite pas la faire.

Cette bâtisse avait appartenu à la famille Münck, ancien bailli de Cernay, puis avait été propriété du Chevalier de l’ordre de Saint Louis, Monsieur de Latouche.
En 1772, après de nombreux échanges épistolaires avec le Prince Evêque de Bâle, les deux hommes ont effectué un échange de maisons : l’ancienne cure contre cet édifice, plus vaste et surtout plus proche de l’église.
Cette demeure est depuis lors le presbytère catholique de la paroisse de Cernay, (hormis une période pendant le Révolution française où elle a servi d’école).

Depuis avril 2013, la paroisse a déménagé, laissant l’édifice inoccupé et à l’abandon. En avril 2013 nous avons créé l’Association de sauvetage et de réhabilitation du presbytère de Cernay et de son jardin, afin de préserver le Patrimoine architectural de la ville, qui est déjà bien mis à mal (destruction du site industriel de la NFC-Nouvelle Filature de Cernay, démolition de la Salle du Progrès …) par la mairie.
La décision arbitraire de la municipalité repose sur un diagnostic fait a posteriori et basé sur du vent, c’est à dire un constat visuel, au “doigt mouillé” et un chiffrage fantaisiste sans aucun fondement technique. La municipalité nie entièrement l’intérêt architectural et patrimonial pourtant souligné et répété par Mme Carole Pezzoli (chef du service territorial de l’architecture et du patrimoine) dans ses conclusions, ainsi que par les archéologues de l’INRAP.(Institu National de Recherches Archéologiques Préventives)
Même si le Conseil de Fabrique va dans le sens de la mairie et accepte de déménager à l’ancienne maison Mieg (ex MJC de Cernay), nous pensons qu’il est indispensable de préserver la mémoire de notre Histoire et de notre Patrimoine. Nous somme persuadés que la rénovation est possible et sans doute à un coût moindre que celui annoncé par la mairie ( la mairie parle de 700 000 euros HT , nous pensons à 560 000 euros TTC *).

Il faut sauvegarder ce bâtiment, quitte à lui donner une autre destination et ouvrir à la vue de tous un jardin ou un square qui ne sera pas de trop en centre ville, déjà suffisamment bétonné.

La municipalité n’a montré que mauvaise grâce pour nous fournir certains documents et nous autoriser l’accès au presbytère. Depuis plus de 13 mois nous nous battons pour obtenir une autorisation de visite des lieux, afin de faire des photos et des relevés. Le but étant de mettre en lumière la réalité des faits et d’envisager une étude de faisabilité à un coût raisonnable, très loin des allégations de la mairie, comme nous vous l’avons signalé plus en avant *
Nous demandions 2 jours de visite à 8 ou 9 personnes. La ville nous accorde, après des échanges de mails interminables, 1 heure de visite à 6 personnes ….

Nous craignons pour le bon état du bâtiment, dont il est de notoriété publique que la toiture n’est pas étanche et la municipalité n’a pas fait le nécessaire pour rendre le bâtiment hors eau.

De plus, nous avons remarqué que l’argument principal de la mairie est erroné : elle prétend que la covisibilité entre la Porte de Thann (classé Monument Historique) et le presbytère n’existe pas. En annexe, vous pourrez constater sur le document joint que cette affirmation n’est pas recevable.

Il est de fait urgent de clarifier cette situation et nous serions très heureux de vous voir ce jeudi 26 juin, environ une heure avant la visite, qui doit se dérouler de 17h à 18h. Ainsi, nous pourrons vous remettre un dossier de presse avec les documents phare que nous avons pu réunir.

Néanmoins, pour ceux et celles qui ne pourraient pas être présents vers 16 heures porte d’entrée grillagée du jardin, du côté parking de Ferrette 8 rue de Thann à Cernay nous nous tenons à votre disposition encore pendant le temps nécessaire, à l’issue de la visite à laquelle, la presse aurait pu être autorisée si la municipalité n’avait pas délibérément fait obstruction.

En espérant avoir le plaisir de vous voir nombreux à cette conférence improvisée, nous vous adressons toutes nos cordiales salutations.

Documents

Cernay

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appel offre démolition
Cernay

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DNA
par Michèle Marchetti, publiée le 05/06/2013 à 05:00 | Vu 14 fois
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Cernay Association de sauvetage et de réhabilitation
« Il faut sauver le presbytère et son jardin »

En mars, le conseil municipal de Cernay dévoilait son projet de démolition-renconstruction du presbytère. Début avril, s’est créée l’association de sauvetage et de réhabilitation du presbytère de Cernay et de son jardin. Elle rassemble une cinquantaine de personnes qui veulent protéger ce patrimoine de la ville. Un recours a été déposé au Tribunal administratif.

Les travaux devaient débuter en mai. Ils sont suspendus à la décision du tribunal administratif auprès duquel un recours a été déposé mi-mars par Dorothée Miras qui est ensuite devenue présidente de l’association de sauvetage et de réhabilitation du presbytère de Cernay et de son jardin.

« Notre but n’est pas de tout bloquer pour rien… On veut réhabiliter ce bâtiment ; car je suis outrée par ce gâchis… Je suis une simple habitante de Cernay mais quand j’ai appris le projet de démolition du presbytère, en voyant le panneau sur la porte du jardin clos, c’était comme un coup de massue… », explique cette femme de 43 ans, qui auparavant ne s’était jamais particulièrement intéressée à la vie politique de sa commune.

Un bâtiment daté entre le 16e et le 18e siècle
« Et puis un jour, j’ai découvert la banderole contre la démolition et je suis tombée sur Joaquim Rodrigues, un ami d’enfance, avec qui j’étais à l’école… » Et celui-ci est devenu vice-président de l’association. Une cinquantaine de personnes s’y sont retrouvées et ont commencé à fouiller les dossiers de l’architecte : « on a découvert que les Bâtiments de France n’étaient pas aussi favorables que ce que la mairie le disait… »

« On a appris dans un livre édité par la société d’histoire que la guerre aurait détruit 90 % des bâtiments de Cernay, une ville véritablement bouleversée par ce conflit », avance Dorothée Miras. Et un membre de l’association leur a même fourni une carte postale de l’après première guerre, sur laquelle on voit dans le quartier en ruines, le bâtiment du presbytère, encore seul debout, intact.

La présidente de l’association, documents à l’appui, affirme que les quelque 6 ares du presbytère, seraient un périmètre protégé par les Monuments historiques du fait de sa proximité avec la Porte de Thann…

« Dans le rapport de diagnostic réalisé par le Pôle d’archéologie interdépartemental rhénan (PAIR), sous la direction de Jacky Koch, on apprend que le bâtiment actuel peut, grâce aux éléments architecturaux, être daté au plus tôt de la fin du 16e siècle. On y apprend aussi qu’en 1772, cet hôtel particulier de la famille Latouche a été cédé à l’évêque de Bâle et est devenu le presbytère de la paroisse catholique », explique-t-elle encore.

Elle dévoile aussi qu’un second rapport de fouilles réalisé par l’Institut national de recherches archéologiques préventives, sous la direction de Richard Nilles, fait état d’une analyse partielle de l’édifice et notamment de sa charpente en vue d’en préciser la chronologie et le degré d’homogénéité : le bâtiment est bien d’un type alsacien antérieur à la guerre dont la date est estimée entre le 16e et le 18e siècle, et même s’il a été ébranlé par les bombardements, il n’a pas été détruit par eux, et constitue un témoin important de l’histoire politique, religieuse et architecturale de la région ». Cette habitante de Cernay est convaincue que le bâtiment est sauvable : « j’habite dans une vieille maison que je réhabilite petit à petit. J’aime les vieilles pierres. C’est impossible de dire que ce bâtiment n’est pas sauvable. Oui, le plancher est de travers, et il faut changer l’électricité et certainement beaucoup d’autres choses… Mais ça fait 30 ou 40 que rien n’a été fait. Même si c’est plus cher que de le démolir, et je dis bien si c’est plus cher, car c’est encore à voir… on peut s’appuyer sur la Fondation du Patrimoine, lancer une souscription comme pour la chapelle de l’Ochsenfeld… »

À la recherche de documents sur le bâtiment
Alors Dorothée Miras ne désarmera pas. Elle réfléchit déjà, avec les autres membres de l’association à organiser des réunions publiques, à distribuer des tracts sur le marché, faire du porte-à-porte, et même organiser une manifestation s’il le faut…

« On veut aussi aller vite car on sait que la paroisse est très active et a besoin de locaux. Mais nous, on veut aller vite pour réhabiliter. Dans tous les cas, on poursuit la pétition et on recherche des livres, des photos, des cartes postales et tous autres documents sur le presbytère pour étoffer notre dossier. Alors peut-être faudra-t-il abattre des murs, le rendre plus vert… mais il faut conserver ce bâtiment », martèle-t-elle. « On a écrit au préfet ; on a demandé à la Drac une procédure de protection au titre des monuments historiques on ira voir le ministre s’il le faut… »

Renseignements auprès de l’association au 07 81 17 62 37 ou 06 21 98 20 44 ou sauvonslepresbyteregmail.com

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par Michèle Marchetti, publiée le 05/06/2013 à 05:00