Communiqué de Stop Fessenheim


L’engagement des listes aux régionales

Pour la fermeture de la centrale de Fessenheim

Alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire fait la démonstration de son embarras et de ses atermoiements quant à la décision d’arrêt ou de prolongation de la centrale nucléaire, l’Association Stop Fessenheim souhaite que les candidats des différentes listes aux élections régionales prennent leur responsabilités politiques et disent ce qu’ils comptent faire pour pousser l’Etat à régler le problème et à neutraliser les dangers auxquels cette vieille centrale expose la population.

Nous déplorons que l’Autorité de Sûreté Nucléaire ait décidé de déroger au calendrier réglementaire des visites décennales pour laisser à EDF un étrange sursis d’une année supplémentaire avant la visite décennale du deuxième réacteur. Ce sursis lui laisse le temps de changer trois générateurs de vapeurs dont le mauvais état a provoqué en 2008 une grave fuite d’eau radioactive. A l’image du propriétaire d’une vieille voiture qui s’entêterait à engager sans fin des frais de réparation dans l’espoir de prolonger la vie de son véhicule, la direction de la centrale continue à rafistoler très coûteusement ses installations nucléaires dégradées. En fait les organes risques de lâcher les uns après les autres.

Pourquoi l’Autorité de Sûreté Nucléaire rentre-t-elle dans le jeu d’EDF ?

Elle ne cesse de proclamer son indépendance mais visiblement elle ne s’en tient pas à une position d’expertise rigoureuse. Cela nous inquiète beaucoup car si l’organisme chargé de la sécurité s’aligne sur l’exploitant qui pourra éviter que l’industrie nucléaire nous entraîne vers une catastrophe ?

N’est-il pas temps que les élus régionaux fassent plus fortement pression sur le gouvernement pour obtenir la fermeture ? De nombreux partis politiques alsaciens sont favorables désormais à l’arrêt de la centrale de Fessenheim. Certes l’UMP s’aligne toujours sur la position de Nicolas Sarkozy qui est de prolonger Fessenheim et la sécurité nucléaire ne semble pas être une préoccupation de l’extrême droite, mais dans le reste de l’échiquier politique un consensus se dégage.

Les partisans déclarés de la fermeture sont bien sûr les partis écologiques (Verts, Cap 21, Ecologistes Indépendants) réunis dans la liste Europe Ecologie. C’est aussi la liste écologie sociale solidaire et décroissante, c’est encore les alternatifs, le parti de gauche, le NPA. Désormais la Fédération du Parti Socialiste du Haut Rhin ainsi que le Modem Haut Rhin ont opté clairement pour l’arrêt de la centrale. Une prise de position de ces deux partis au niveau régional en faveur de la fermeture est attendue.

La volonté politique commune d’arrêter Fessenheim pourrait être posée dans un accord de second tour réunissant, un large panel politique comprenant les écologistes, une bonne partie de l’extrême gauche (à l’exception des communistes et de ligue ouvrière), les socialistes et les centristes. Stop Fessenheim appelle de ces vœux cette majorité nouvelle et nous espérons que les futurs conseillers régionaux ne se contenteront pas de déclarations d’intentions mais qu’ils interviendront auprès de l’Autorité de Sûreté nucléaire et auprès du gouvernement pour stopper l’exploitation de la centrale.

C’est urgent désormais car deux grands sujets d’inquiétude se rajoutent aux faiblesses techniques de cette centrale :

Le premier c’est l’accroissement de l’activité sismique partout sur la planète avec la multiplication des séismes extrêmement violents. Après le désastre de Tahiti, le Chili a connu un séisme d’une puissance de 8,9 sur l’échelle de RichERT (ça , c’est pour vois si vous lisez jusque là !). Il est clair que si nous connaissions un séisme de grande ampleur, la catastrophe naturelle se doublerait chez nous d’une catastrophe nucléaire.

Les évaluations d’EDF sur la résistance de la centrale nucléaire Fessenheim aux séismes se réfèrent encore et toujours au séisme de Bâle en 1356 ! Voilà un dogmatisme qui risque de nous coûter cher !

L’autre sujet d’inquiétude croissante, ce sont les perturbations de plus en plus fortes du climat engendrant de graves inondations. Une brusque montée du Rhin pourrait être fatale à la centrale de Fessenheim construite en contre bas de la digue. Pour limiter le risque d’inondation EDF s’est contenté d’installer quelques butées de terre plus adaptées à la culture des asperges qu’à la retenue des eaux.(cf : Vendée : 50 morts dans notre pays civilisé !) Là aussi l’évaluation des risques est notoirement insuffisante .

Toutes ces questions doivent être posées et reposées à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, mais nous ne savons pas si les commissaires sortiront de leur visible embarras et s’ils seront en mesure de trancher clairement en faveur de la sécurité publique.

Dans cette situation, la fonction des représentants du peuple c’est aussi de remettre de l’ordre dans les priorités en privilégiant la sécurité des populations.

Nicole Roelens , présidente de Stop Fessenheim


Fermons Fessenheim et sortons du nucléaire

STOP FESSENHEIM
58 route de Munster
F-68380 Breitenbach
tél. : 03 89 77 53 11
stopfessenheim@yahoo.fr
www.stop-fessenheim.org