Entretien avec Michel Warschawski

Figure du mouvement pacifiste et de la gauche radicale, l’écrivain et journaliste Michel Warschawski dirige un centre israélo-palestinien d’information alternative. Il décrypte les raisons de l’offensive militaire à Gaza dans un contexte régional en plein bouleversement.

Comment expliquez-vous l’arrogance avec laquelle le gouvernement de Benjamin Netanyahu s’est encore affranchi du droit international à l’occasion de cette offensive militaire meurtrière dans la bande de Gaza ?

Michel Warschawski. Si une chose ne me surprend pas, c’est bien celle-là. Benyamin Netanyahu a été très critiqué jusqu’ici par une partie de l’establishment politique qui lui reprochait de faire du surplace, de s’en tenir à des manœuvres pour maintenir son gouvernement. Sa seule politique consistait à laisser se poursuivre le processus de colonisation en Cisjordanie. Après l’émoi suscité par l’enlèvement et l’assassinat des trois jeunes colons en juin, il a décidé cette attaque contre Gaza sans objectif, ni stratégie. Le mot d’ordre était simplement : « On y va, on cogne ». Au départ, il prétendait faire cesser les tirs de roquettes. Puis ce fut la destruction des tunnels. Sous pression de l’aile dure de son gouvernement, il n’avait en fait, au départ, aucune idée de la façon de conduire cette offensive et d’en sortir.

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