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La Maison Blanche et le Departement d’Etat sont verts de rage, et il y a de quoi: Benjamin Netanyahou vient de s’inviter a parler devant les deux chambres du Congres, sans en informer prealablement, comme il se doit, le President Obama et son Secretaire d’Etat, John Kerry. Du jamais vu dans les relations diplomatiques entre les deux Etats. 

Tout se passe comme si le Premier Ministre israelien continuait, apres un mandat et demi, a considerer Barak Obama comme un intrus a la tete des Etats-Unis, un accident de parcours, qu’il est possible et necessaire de contourner. Pour Netanyahou, l’Amerique ce sont les neo-conservateurs de la droite republicaine, majoritaires dans les deux chambres et avec qui il correspond directement, en contournant les chefs de l’executif. 

Au dela des considerations electorales – un discours muscle devant les elus americains ne fait pas de mal quelques semaines avant un scrutin dont les resultats sont loin d’etre encore decides – que cherche le chef du Likoud dans cette visite? La reponse a cette question creve les yeux: faire voter des sanctions supplementaires contre l’Iran dans le but de faire echouer les negociations entre Washington et Teheran sur le nucleaire.
Comme nous l’avons souvent repete dans ce blog, Teheran c’est le Carthage de Netanyahou: elle doit etre detruite! Peu importe les changements importants de direction et de ligne politique en Iran, peu importe le rapprochement avec les USA, peu importe meme les rapports des services de renseignement israeliens, Teheran reste, aux yeux des neo-conservateurs israeliens, la menace strategique numero un, et une guerre contre cette menace est inévitable. 

L’assassinat, attribué a Israël, d’un général iranien fait partie de cette stratégie de tension avec l’Iran. Pourtant, pour Washington, la priorite actuelle est la lutte contre Daesh, lutte dans laquelle la participation de l’Iran est essentielle. Au delà des considérations politicardes qui font de Netanyahou le meilleur agent électoral des Républicains, il y a un véritable désaccord dans l’analyse des priorites strategiques dans la region. Il est neanmoins peu vraisemblable que l’administration americaine intervienne dans les elections israeliennes dans le but de faciliter la tache au tandem Livni-Herzog, qui pourtant ont fait de l’amelioration des relations avec la Maison Blanche un element central de leur campagne electorale. Netanyahou, par contre, ne va pas hésiter à utiliser ses amis républicains pour donner un nouvel élan à une campagne électorale qui n’arrive pas à décoller.

M.W.