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Selon la rive sur laquelle Netanyahou se trouve

Liberté d’expression et de création à géométrie variable 

Netanyahou est en train de péter un câble après l’autre. Le plus important étant, tout le monde en parle, le câble qui relie Israël et les Etats-Unis d’Amérique. Mais même dans des affaires de moindre importance, son comportement permet de commencer a douter de son équilibre mental. 


Depuis hier c’est l’affaire du Prix d’Israël en critique littérature qui fait la une des journaux locaux. Le Prix d’Israël est la plus haute distinction de l’Etat hébreu, remis solennellement le Jour de l’Indépendance à ceux ou celles dont l’Etat veut marquer leur contribution exceptionnelle dans différents domaines. Chaque année, une commission spéciale est nommée par le ministre de éducation et de la culture, composée d’écrivains et de critiques littéraires reconnus. 


Cas sans précédent, Netanyahou est intervenu dans la constitution de la commission et a mis un veto à la nomination du Professeur Avner Holtzman de l’Université de Tel Aviv et du Professeur Ariel Hirschfeld de l’Université Hebraique de Jérusalem. Si l’on ne sait pas la raison qui a poussé Netanyahou à mettre son veto sur Holtzman, le Premier Ministre n’a pas caché les raisons de son hostilité à la nomination de Hirschfeld: “il soutient les réfractaires” aurait-il dit à ses proches… On dit aussi que David Grossman, sans doute le plus grand écrivain israélien contemporain, aurait été sur la liste des lauréats, et pour Monsieur et Madame Netanyahou, il est hors de question de donner le Prix d’Israël à celui qui n’a jamais caché son opposition à la politique du Premier Ministre en place.


Cette grossière et inédite interférence du Premier Ministre a eu un effet immédiat : 6 membres de la commission viennent de donner leur démission, et un des candidats au Prix Israël de littérature a annoncé qu’il n’était plus candidat. Le célèbre cinéaste Ram Levi a annoncé qu’il se retirait de la commission qui choisit le Prix d’Israël en cinéma. Et ce n’est que le début.
Dors et déjà, on craint que cette année, faute de candidats éventuels pour le jury, il n’y aura pas de Prix Israël de critique littéraire, voire de littérature et même de cinéma.


J’oubliais : il s’agit du même Benjamin Netanyahou qui paradait, il y a encore quelques semaines, pour la liberté d’expression en tête de la manifestation qui faisait suite au massacre dans les locaux de Charlie Hebdo. Mais la, bien sur, il s’agissait d’une liberté d’expression menacée par des Islamistes, alors qu’à Tel Aviv il s’agit d’un complot de gauchistes et de réfractaires.

Michael Warschawski – 13 février 2015

L’écrivain David Grossman retire sa candidature au Prix Israël

http://www.lalibre.be/culture/livres/l-ecrivain-david-grossman-retire-sa-candidature-au-prix-israel-54dd1c8135701001a1b12b6a