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“MAKING-OFF” D’UNE COHABITATION DIFFICILE ENTRE LES JOURNALISTES ET LES TIREURS DE FLASHBALLS

Nantes, FRANCE
21 Février 2015

A écouter absolument, le témoignage d’un BACeux nantais :

“Tu la prends pleine bille”

“moi j’annonce le tir, le mec il est à 7 mètres”

“t’as beau avoir un casque, tu tombes”

Merci à Taranis News pour ce document précieux :

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MANIF “EN SOUTIEN À TOUTES LES ZAD ET CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES”

A Nantes :

5000 manifestant-e-s ont pris les rues du centre ville malgré plus de 500 flics épaulés par un hélicoptère et des canons à eau. Un cortège à la fois dynamique et hétérogène avec une diversité de tactiques. Une assemblée de blessés par la police venus de toute la France ouvrait le défilé. La manifestation a réussi à reprendre les rues interdites l’an dernier. L’après midi a fini en affrontements suite à une charge et des tirs de la BAC. Au moins 4 blessés et 10 interpellations.

Lire aussi : http://anjourougeetcoquelicots.com/mais-que-fait-la-police/

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Photo : Gaspard Glanz

21 février 2015 : contre les violences d’État, Nantes en Résistances

Dès midi, le centre ville de Nantes est constellé de bleu. La préfecture a choisi une nouvelle fois de faire monter la pression en déployant plusieurs centaines de policiers, des canons à eau et un hélicoptère contre un défilé contre les violences d’État.

Durant plusieurs soirées d’échanges, plusieurs centaines de personnes ont pu se retrouver pour réfléchir et s’organiser dans différents lieux de la ville. Au terme de la semaine, il s’agit de reconquérir ces rues si souvent volées par la police. Le lieu de rendez-vous est précisément celui ou s’était achevé la grande manifestation de février dernier, à l’endroit même ou la police avait mutilé et blessé de nombreuses personnes.

Petit à petit, par grappes, une petite foule se forme dans le square Daviais, alors que des cohortes de la BAC contrôlent déjà tout ce qui peut ressembler à un manifestant dans les rues adjacentes. Deux heures plus tard, la manifestation s’élance après une prise de parole de l’assemblée des blessés qui ouvre le cortège. Cette assemblée, constituée à Montreuil en novembre dernier regroupe des collectifs de blessés par les armes de la police de toute la France.

Dans la foule, certain-e-s se masquent et se casquent, d’autres pas. Une battucada rythme l’arrière du cortège alors que résonnent des slogans à l’avant. Un char de carnaval, caricature de flic, suit de près la banderole de tête.

« Que fait la police ? Ca crève les yeux ! »

« Contre les violences policières/résistances/résistances »

« Rémi, Zyed, Bouna, on n’oublie pas, on ne pardonne pas ! »

Très vite, devant le commissariat du cours Olivier de Clisson – neutralisé depuis la manifestation du 22 février dernier – la tension monte. Une massive rangée de casqués gaze la foule en réponse à quelques jets de peinture. Plus loin, les cibles et les outils de la répression sont affichés sur les murs, en même temps que quelques taggs. De 1000 à 2000 au départ, les rangs gonfleront progressivement pour atteindre 4 à 5000 manifestants au plus fort de l’après midi.

Le dispositif policier est conséquent mais ne bloque pas le Cours des 50 Otages, qui avait été barricadé par la préfecture l’an passé. Les manifestants empruntent donc le trajet dont ils avaient été privé par le passé, dans le crépitement des fumigènes. A chaque croisement, les rues vomissent des rangées de boucliers, de canons à eau, de policiers prêt à faire feu à coups de flashball. La colère monte par intermittence. Les flics sont hués, essuient quelques projectiles parfois. La pression monte par deux fois, Place du Bouffay et Place de la Bourse. Ici, une violente charge de la BAC Lanceurs de Balles braqués sur la foule fait monter la tension. Des dizaines de manifestants chargent à leur tour les agresseurs qui refluent à toute vitesse, après avoir arrêté deux personnes et blessé un manifestant à hauteur de tête. Mais le défilé continue.

La Place de la Petite Hollande, véritable champ de tir l’an passé est contournée. Le cortège choisi de retourner vers le centre ville. Cette fois ci, la préfecture a décidé de redéployer ses centaines de flics pour empêcher les manifestant de réinvestir l’hyper centre. Un point de tension se concentre au niveau de l’Hôtel Dieu. Un face à face s’installe. Gaz, flashball et canons à eau contre quelques cailloux. Le char de carnaval est envoyé vers les boucliers, ce qui provoque un assaut. Un étau policier se forme alors que des bourrasques neigeuses s’abattent sur l’esplanade. Les quelques centaines de déterminés restants refluent au rythme des charges de la BAC et des CRS, en allumant quelques barricades sur leur passage. La chasse à l’homme continuera jusqu’en début de soirée au delà de la Loire.

Plusieurs manifestants seront blessés, et 10 interpelés. Des journalistes et des secouristes seront aussi pris pour cible et molestés par la police.

Malgré la saturation du champ médiatique par l’antiterrorisme, malgré les intenses menaces policières, malgré le sabotage méthodique des diverses organisations opposées à l’aéroport, cette semaine fut une réussite.

D’abord parce qu’elle nous a permis de reprendre confiance en nous, de nous retrouver, d’échanger, ensuite parce que nous avons repris les rues de la ville un an après la journée du 22 février 2014.

Cette semaine n’est pas une fin mais un début.

Diffusons nos révoltes.

A Toulouse :

Video : https://www.youtube.com/watch?v=slnhm3j_PB0&feature=youtu.be

Toulouse : 20 arrestations à la manif de soutien aux ZAD

Une manifestation de soutien aux ’Zones à Défendre’ a lieu en ce moment à Toulouse (et une autre à Nantes) où une vingtaine de manifestants ont été arrêtés et plusieurs autres blessés. La police a également attaqué des journalistes (tirs de flash balls) pour les forcer à supprimer des photos. Les manifestants ont cassé des vitrines de banques et autres bureaux de transferts monétaires.

http://www.secoursrouge.org/Toulouse-20-arrestations-a-la

Un communiqué de l’Assemblée des blessés par la police, qui a manifesté à Nantes samedi dernier :

“- La manifestation de ce samedi 21 février à Nantes contre les violences policières, sociales et économiques ainsi que la semaine de résistances qui l’a précédée sont des réussites. Bien qu’un important dispositif policier quadrillait la ville, ce sont plus de 3000 personnes qui ont défilé dans des rues qui avaient été interdites lors des précédentes manifestations et l’année dernière.

– Des manifestations ont aussi eu lieu à Toulouse, Le Havre, Calais, Montreuil, etc. A chaque fois, les manifestants ont fait face à d’importants dispositifs policiers. A Montreuil, les manifestants ont été encerclé, bloqués pendant des heures et finalement fouillés.

– Faut-il le répéter, ce ne sont pas les manifestants mais la police qui détermine le niveau de violence d’une manifestation. Il est normal que la colère s’exprime alors que les morts et les mutilations causées par les forces de l’ordre se multiplient. Il est normal que la colère s’exprime quand nous subissons au quotidien la violence de l’économie, la dépossession des territoires où nous vivons.

– Alors même que nous avons été des milliers à défiler contre les violences d’Etat, la police a encore tiré sur la foule à hauteur de tête avec des Lanceurs de Balles de Défense. Dans la capitale des mutilations policières, les forces de l’ordre continuent de blesser en toute impunité, y compris en s’attaquant délibérément aux journalistes chargés de couvrir la manifestation.

– A ces violences s’ajoute une justice implacable qui distribue des peines expéditives et disproportionnées aux manifestants jugés. Un prévenu, blessé par un tir de flashball, a été condamné en comparution immédiate le 23 février. En plus d’une peine de prison il devra payer une amende aux policiers qui l’ont arrêté. D’un côté la justice frappe ceux qui luttent, de l’autre elle blanchit les policiers violents.

Nous continuerons de nous organiser pour que ces violences cessent.

Nous appelons les blessés par la police à nous contacter.”

https://nantes.indymedia.org/articles/31112