On ne lâche rien !

Nous étions presque 150 à nous rassembler devant la Sous-Préfecture de Lure, ce 14 mars à 17h30 pour obtenir de Monsieur le Sous-Préfet qu’il use de son pouvoir discrétionnaire pour régulariser la famille Naqellari, par une autorisation de séjour à titre humanitaire avec autorisation de travail.

Kozma et Shkendi Naqellari, vous le savez, sont pris dans l’étau qui se resserre, tout comme deux autres familles albanaises à Lure Anamali et Gjyriqi, les trois familles sont assignées à résidence, c’est-à-dire dans l’obligation d’aller « pointer » à la gendarmerie trois fois par semaine, avec l’angoisse au ventre, tous les jours, d’être « embarquées » pour l’Albanie.

Nous étions 150 pour soutenir la délégation (Odile Mangeot AES, Kolette Athimon CGT70, Michèle Schepens comité d’entraide des réfugiés de Lure, Shkendi Naqellari) qui a rencontré le Sous-Préfet, imaginant qu’il pourrait entendre et proposer une autorisation de séjour. Au lieu de ça, il a démonté l’un après l’autre tous les arguments solides avancés. En voici quelques exemples : face à l’argumentaire de la réussite scolaire des enfants, il précise qu’il sait comment ça se passe, les enseignants notent bien ces enfants-là pour qu’ensuite les familles puissent utiliser l’argument pour la régularisation ! Une autre : celle de la maffia en Albanie, qui estime-t-il, est utilisée, sans preuves, avec des mots redondants par toutes les familles du Kosovo et de l’Albanie. Qu’Amnesty International le dénonce, que l’UE demande à l’Albanie de se donner les moyens pour rétablir un Etat de droit, que l’ambassade US en Albanie envoie le 14.02.2016, un document secret à l’Etat américain, précisant (noms à l’appui) les connivences entre la maffia (et notamment Dritan Dajti et ses hommes, ceux qui ont menacé Kozma et Shkendi de mort car ils refusaient de faire un faux témoignage le disculpant de l’assassinat de 4 policiers et un civil), tout ça, Monsieur le Sous-Préfet ne le croit pas. Face à cet aveuglement, nous lui avons demandé d’appliquer le principe de précaution : s’il soupçonne les familles de mentir… qu’il ne commette pas l’irréparable en renvoyant en Albanie la famille Naqellari à la mort. Cela non plus ne l’a pas ému. La promesse d’embauche ? Ce n’est pas dans un secteur en tension… et quand la délégation a été trop insistante, il est passé aux menaces personnelles (d’interdiction de préfecture) à l’encontre de l’une des membres de la délégation. Parce que là aussi, la Haute-Saône se caractérise par l’interdiction absolue aux familles qui se présentent au guichet du service des étrangers d’être accompagnées… ça ne se passe pas comme ça à Metz, par exemple. La solidarité a ses limites dans l’administration préfectorale haut-saônoise.

La régularisation a dit le Sous-Préfet « ce n’est pas dans l’air du temps ». Il a précisé, en fin d’entretien, qu’il rencontrait Mme la Préfète le 15 mars au soir et qu’une décision serait prise. Espérons que celle-ci sera guidée par l’humanisme chrétien dont elle se revendique (www.factuel.info
du 23.07.2015 et site christianisme et citoyenneté).

Quant à nous, nous pensons que seuls la mobilisation et le soutien aux familles, affirmés publiquement, sont utiles

pour ne pas laisser faire une politique de renvoi systématique de tous les déboutés du droit d’asile (et ils sont très nombreux, puisque la France n’accorde qu’environ 17% de statuts de réfugiés politiques sur environ 60 000 à 70 000 demandeurs d’asile chaque année)

pour réussir à obtenir des régularisations avec autorisation de travailler aux familles qui, pour la plupart présentes depuis au moins 3 ans en France, n’ont que l’espoir de pouvoir y vivre dignement

parce que, contrairement à ce que l’on nous laisse penser, 2 citoyens sur 3, dans un récent sondage, affirment être favorables à l’accueil des réfugiés et demandent qu’ils soient traités humainement en France, celle qui a pu se nommer « terre d’accueil et patrie des Droits de l’Homme ».

Nous sommes attachés à la liberté d’expression : aussi, pendant la rencontre avec le Sous-Préfet, nous avons proposé des prises de paroles. Se sont succédé au micro, Danièle (AES), Michel (comité d’entraide des réfugiés), Claude (LDH 70), Gérard (AES), Antoine (militant), Stephane (adjoint au Maire de Lure) et Sarah (une jeune citoyenne). En pièces jointes, le contenu des interventions dont nous disposons. De nombreux absents ont regretté de ne pouvoir être là et nous ont assurés de leur soutien.

Nous invitons les organisations de Haute-Saône et au-delà qui ont lancé l’appel du 14 mars, à se réunir pour décider, ensemble, des actions à entreprendre rapidement. Vous serez tenus informés. « On ne lâche rien ».

Les Amis de l’Emancipation Sociale, le 16 mars 2016

Download/Télécharger (Naqellari-déclaration-1-du-14-mars.doc,DOC, 26KB)

Download/Télécharger (Naqellari-Déclaration-des-AES-au-rassemblement-du-14-mars-2016.doc,DOC, 34KB)

Download/Télécharger (Déclaration-LDH-70-15.03.2016-.doc,DOC, 26KB)

Download/Télécharger (Déclaration-Jean-Louis-Davot-le-14-mars-2016.doc,DOC, 24KB)