détention administrative – La Feuille de Chou https://la-feuille-de-chou.fr Presse quotidienne radicale au capital illimité d'indignation. Ce qui n'est pas dans le Journal est dans la Feuille de Chou. Mon, 01 Sep 2014 10:09:51 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.5 9650103 Pas de soldats israéliens chez nous ! Ni à Fontaine ni ailleurs ! https://la-feuille-de-chou.fr/archives/71056 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/71056#respond Mon, 01 Sep 2014 10:09:10 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=71056 Des citoyens et militants de la région de Grenoble (Isère) publient une lettre ouverte au maire de Fontaine, une ville de l’agglomération iséroise, qui prévoit d’accueillir un soldat de l’armée israélienne pour y dispenser des cours de « combat » au gymnase municipal le 28 septembre prochain. Merci de vous y associer.

Ecrivons au maire de Fontaine (Isère, agglomération de Grenoble) !

Cette provocation est d’autant plus scandaleuse qu’elle intervient aux lendemains des terribles massacres perpétrés par « Tsahal » dans la bande de Gaza, où plus de 2.000 Palestiniens, majoritairement des ciVils, ont été tués par les assaillants israéliens.

Nous relayons donc ci-dessous le courrier au maire rendu public par nos camarades, et invitons nos lecteurs, qu’ils soient de la région ou d’ailleurs, à faire de même (les coordonnées de la mairie de Fontaine sont au bas de la lettre).

Pour se faire une idée, imagée, des « valeurs » véhiculées par l’armée israélienne et de son fameux « Krav Maga », voir(http://aisd38.free.fr/stagesetformati1/index.html)

 

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Voici maintenant copie du courrier adressé à

« Monsieur Jean-Paul Trovero, maire de Fontaine (Isère),

Grenoble, le 30 août 2014

Monsieur le Maire,

Nous apprenons avec consternation que l’ « Association iséroise de self défense – Krav Maga », située sur votre commune de Fontaine, doit accueillir le 28 septembre prochain un sergent de l’armée israélienne Tsahal dans le cadre d’un « stage exceptionnel » au gymnase Robert Vial. Le club se vante sur son site internet qu’il s’agit d’une première en France. (http://aisd38.free.fr/stagesetforma…).

Monsieur le Maire, il en va de votre devoir moral que cette première ne se produise pas sur votre commune.

Vous n’ignorez pas les massacres tout juste perpétrés sur les civils de Gaza par l’armée israélienne.

L’ONU fait état à l’heure qu’il est de 2076 morts, dont 1454 civils, parmi lesquels 491 enfants et 253 femmes, et de 475 000 personnes déplacées, soit plus du quart de la population de Gaza.

Les hôpitaux, les écoles et les mosquées ne sont pas épargnés. Cette même armée avait déjà assassiné 1.400 Palestiniens (parmi lesquels 900 civils dont plus de 300 enfants) lors de l’opération « Plomb durci » entre décembre 2008 et janvier 2009. Les frappes soi-disant ciblées de l’une des armées les plus puissantes du monde sont tout simplement destinées à terrifier une population entière.

Comment un citoyen de conscience pourrait-il accepter aujourd’hui en France, sur sa commune, la venue d’un soldat de cette armée criminelle pour donner des « leçons » de combat ? Qui plus est dans une installation de la municipalité, bafouant encore davantage l’honneur de la ville de Fontaine et de ses administrés.

C’est une véritable provocation et un outrage aux victimes de Gaza. L’Etat d’Israël est un état hors-la-loi qui viole impunément les résolutions du droit international. C’est un état colonial qui occupe illégalement la Palestine, volant la terre et l’eau des Palestiniens, édifiant un mur d’apartheid, bafouant le droit au retour des réfugiés palestiniens et imposant un blocus illégal à 1,8 million de Gazaouis depuis 2007.

Son armée est une armée d’occupation qui emprisonne les enfants palestiniens. Sans parler des innombrables prisonniers politiques enfermés dans les geôles israéliennes, parmi lesquels beaucoup sont en grève de la faim.

En matière de sports, l’Etat Israël n’en est pas non plus à un crime près. Le 8 août dernier, le footballeur palestinien Ahmed El Qatari (20 ans), qui allait commencer sa carrière au FC Barcelone est mort dans les bombardements de Gaza. Les footballeurs Udai Jaber (19 ans) et Ahed Zaqqut (49 ans) ont également été tués quelques jours plus tard, tout comme les quatre enfants qui jouaient au foot sur une plage de Gaza. Sans parler du stade de Gaza plusieurs fois détruit par l’armée israélienne.

Ou encore des nombreux sportifs emprisonnés par Israël, à l’instar du footballeur Mahmoud Sarsak, placé sans raison en détention administrative en juillet 2009 et libéré le 10 juillet 2012 sous le poids de la mobilisation internationale au terme d’une grève de la faim de trois mois. Israël et ses soldats n’ont décidément pas de leçons à donner à nos citoyens en matière de sport et de fair-play.

La campagne internationale pour l’application de sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël, qui ne cesse de s’amplifier, s’applique également au sport. Face au silence ou à la complicité des gouvernements occidentaux, dénoncés également par le Parti communiste français que vous représentez en tant qu’élu, la campagne BDS (Boycott – Désinvestissements – Sanctions) est la seule arme non-violente qui reste à la disposition des citoyens pour contraindre Israël à respecter le droit international. En 2011, le Parti communiste français de l’Isère s’exprimait ainsi :

« Nous ne pouvons plus accepter que les autorités israéliennes continuent la colonisation, achèvent la construction du mur d’annexion, poursuivent le blocus de Gaza, tout en s’accordant régulièrement un consternant « droit » de répression et de bombardements, au prix de crimes de guerre répétés ».

Trois ans plus tard, rien n’a changé, tout a empiré. Monsieur le Maire, vous avez aujourd’hui l’occasion, à votre niveau, de transformer la parole politique en actes. Nous vous demandons, avec la plus grande insistance et dans les plus brefs délais, d’annuler la venue du soldat israélien Kfir Itzhaki à Fontaine et la tenue de ce stage sur votre commune.

Au nom des Palestiniens qui réclament justice, au nom de la paix que votre ville se vante d’incarner en plantant un arbre le 20 septembre prochain, au nom de l’humanité tout simplement.

Nous rendons notre lettre publique car les citoyens de Fontaine, et plus généralement de l’agglomération grenobloise et de France, sont en droit d’être informés et de s’indigner ».

Premiers signataires, pour Isère Palestine :

Asmae Kharboub (Fontaine)

Imen Boukriss (Echirolles)

Naïma Ahdidan (Grenoble)

Fatiha Abdelhadi (Grenoble)

Leïla Shahshahani (Saint-Martin-d’Hères)

Mathieu Ozanon (Grenoble)

Bilal Ben Rjeb (Grenoble)

Contact : iserepalestine@gmail.com ; 07 58 67 14 77

  • MERCI D’ÉCRIRE AU MAIRE : M. Jean-Paul TROVERO

Adresse postale : 89 Mail Marcel Cachin, 38 600 Fontaine.

Tél. : 04 76 28 75 75 – Fax : 04 76 53 05 51

Email : mairie@ville-fontaine.fr (copie à : sportsva@ville-fontaine.fr)

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article9841

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Quelle honte pour le monde entier que cette détention administrative de nos prisonniers par un Etat d’apartheid ? https://la-feuille-de-chou.fr/archives/68217 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/68217#respond Sat, 14 Jun 2014 09:42:13 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=68217  mulhouse tgi boycott ujfp_alsace f2c_photo

Quelle honte pour le monde entier que cette détention administrative de nos prisonniers par un Etat d’apartheid ?

Ziad Medoukh

La grève de la faim illimitée entamée par les prisonniers palestiniens sous détention administrative dans les prisons israéliennes entre dans son deuxième mois Nos prisonniers font preuve d’une volonté remarquable et d’une résistance exemplaire Ils sont en train de donner une leçon de courage et de détermination, non seulement aux forces de l’occupation israélienne, mais au monde entier.

Ils protestent contre leur détention administrative. Cette détention permet aux forces de l’occupation de les incarcérer sans procès ni accusation, pour une durée de six mois, renouvelable indéfiniment.

Malgré toutes les mesures prises contre eux par l’administration israélienne, ils poursuivent leur combat pour la liberté et celle de tous les prisonniers encore et toujours derrière les barreaux israéliens.

Ces mesures, dont celle qui consiste à les nourrir de force, sont destinées à briser leur moral et leur volonté.

On se doit de saluer ici le courage de beaucoup de médecins israéliens, qui ont affirmé qu’ils refusaient de nourrir de force les prisonniers palestiniens. Il n’est pas facile dans un état d’apartheid, comme Israël, gouverné par l’extrême droite, de prendre de telles décisions.

La détention administrative est une démarche contraire au droit international, elle est utilisée par les forces de l’occupation israélienne depuis son occupation des territoires palestiniens. C’est une loi datant du mandat britannique en Palestine. Les arrestations sont de durée illimitée, allant de quelques heures pour certains à quelques décennies pour d’autres.

Cette arrestation administrative est une mesure abusive pratiquée par l’occupation contre les captifs palestiniens sans aucun droit. En effet, les autorités israéliennes ne respectent aucun des droits internationaux.

La situation de nos prisonniers grévistes se dégrade jour après jour et les autorités d’Israël aggravent encore leur souffrance par des mesures illégales et des provocations permanentes. Même si beaucoup d’associations de solidarité se mobilisent, partout dans le monde, pour les soutenir au travers de manifestations et de rassemblements, une question se pose : que font les organisations des droits de l’homme devant la mort lente de nos captifs qui continuent de souffrir ?

Ces organisations dénoncent les violations des droits humains et se mobilisent contre elles, mais pour la Palestine, aucune réaction!

Où sont les médias, les partis politiques progressistes, les intellectuels, où est le monde libre et démocrate ?

Entendent-ils les cris des estomacs vides de nos prisonniers ?

Où est le monde? Cette détention administrative et toutes les mesures israéliennes illégales à l’encontre des Palestiniens sont une honte pour le monde entier !

Les revendications de nos prisonniers grévistes sont légitimes, notamment contre l’arrestation administrative sans procès ni aucun jugement. Alors que l’arrestation, la détention et le jugement de nos 6000 prisonniers toujours derrière les barreaux israéliens sont illégitimes, car ils sont les prisonniers de la liberté.

Je pense qu’ils sont en train de donner un exemple au monde entier par leur patience et leur persévérance.

Tous vont continuer de souffrir, en particulier les grévistes

L’histoire ne pardonnera jamais le silence, l’indifférence, la négligence et l’attitude du monde.

En attendant, les prisonniers palestiniens vont poursuivre le combat jusqu’à la conquête de leurs droits légitimes et jusqu’à la sortie du dernier détenu des prisons et des ghettos israéliens.

Cette détention administrative est une honte pour le monde!

La poursuite de la souffrance de nos prisonniers est une honte pour le monde!

Le silence complice de la communauté internationale officielle qui se montre impuissante est une honte pour le monde!

Les mesures israéliennes à l’encontre des Palestiniens sont une honte pour le monde!

Toutes les lois racistes de cet état d’apartheid sont une honte pour le monde!

Honte pour le monde que la poursuite de cette occupation illégale des territoires palestiniens!

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Gaza: Bulletin 4 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/66096 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/66096#respond Thu, 15 May 2014 14:09:48 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=66096 pas vu à la télé Gaza ebf2c
Bulletin 4
Les prisonniers
Les actes de solidarité sont nombreux à gaza en ce qui concerne les prisonnier incarcérés en Israël, une veille permanent est assurée à la Croix Rouge et nous avons participé aux rassemblements tous les lundis matins. 100 prisonniers en détention administrative sont actuellement en grève de la faim depuis trois semaines car le mode d’emprisonnement est arbitraire sans chef d’inculpation sans limite dans le temps ce qui les empêche d’avoir une aide juridique et des visites. L’UAWC (les paysans) et les pêcheurs ont organisé une marche à laquelle nous avons participée. A cela se rajoute plus de 5000 prisonniers dont deux sont en grève de la faim depuis très, trop longtemps…Nous avons également participé à un rassemblement organisé par le Djihad islamique en soutien aux prisonniers et eux sont prêts à engager une lutte armée et à capturer des personnes des forces israêliennes pour pouvoir ensuite faire un échange de prisonniers…
Une semaine de campagne internationale à l’appel des femmes palestiniennes prisonnières aura lieu du 7 au 13 Juin 2014 Justice Dignité et Liberté. Article et témoignages suivront
Les points de passage entre gaza et le reste du monde
Tout se dit et se contredit au sujet de l’ouverture de Raffah pour le passage entrées et sorties des palestiniens et des internationaux- le passage des pèlerins pour la mecque se traite à part car il ne concerne qu’eux-. Il est dit que l’Egypte permet(trait) deux ou trois jours d’ouverture tous les 15 jours ou trois semaines et à ce jour la frontière n’est toujours pas ouverte depuis 19 jours et pour certains les élections prochaines en égypte vont assouplir l’ouverture avant plus de fermeture et pour d’autres l’argument est inversé…En fait à gaza on apprend à ne pas savoir à attendre à rêver à savoir que toute situation contient concrètement en elle-même son contraire ou son négatif et que personne ne sait vraiment…En tout cas sur une ouverture il y a 10 000 inscrits avec 700 passages par jour dont nécessairement 200 malades, 300 qui résident à l’étranger, il reste 200 passages libres ou aléatoires cela dépend comment on regarde les choses ! A Erez ne passent que les ONG et les malades qui doivent suivre un traitement ou une opération qui ne peut se faire à gaza et les conditions d’accompagnement par la famille sont draconiennes (âge, sexe, membre du hammas…)
En ce qui concerne les importations de produits pour la vie quotidienne il y avait avant 6 points de passage sur Erez et Raffah, ouverts du dimanche au Jeudi, fermés pour les fêtes juives ou après des attentats, il n’en reste plus que 2 : 1 300 camions passaient, 230 passent maintenant
De nombreuses personnes ont quitté leur domicile de fortune pour se construire un logement au moment où l’Egypte a ouvert le passage de Raffah depuis la fermeture ils n’ont plus ni l’ancien ni le nouveau logement qu’ils n’ont pas eu le temps de finir puisque le matériel de construction n’a plus le droit de passer ils attendent…un parpaing une planche une tôle du ciment…
Le 8 Mai l’essence est arrivée après trois jours de fermeture nous avons vu des rues entières de file d’attente aux pompes, une journée entière ? Du coup les taxis s’arrêtent à tout coin de rue pour se remplir à bloc et refusent les courses sans être pleins ou on paie très cher, combien de trajets pour aller aux champs nous avons faits à 9 dans la voiture !
Après l’école l’ Université
Trois Universités à Gaza et Khan Younis et depuis 2011 leur administration est mixte fatah/ hammas
Islamique sous l’autorité du Hammas
Al Azar qui dépend de l’Autorité Palestinienne
Al Aqsa où se trouve le département de français (seul département mixte d’une université) en lien avec le consulat français et l’institut français où nous sommes allées rencontrer les étudiants et leur directeur. 15 étudiants en majorité des filles (dont il est dit que c’est pas grave du coup si elles ne trouvent pas de travail..) en français/ langues étrangères pour une licence en 4 ans.
Mais depuis 2006 et l’élection du Hammas le consulat ne reconnaissant pas le gouvernement ne soutient plus les projets et ne vient plus dans les occasions officielles ce qui amène le hammas à dire « vous voyez… » et par ex comme la Turquie est très présente l’enseignement du turque à l’école a pris la place et du coup il y a un net recul de l’enseignement du français, des débouchées pour les étudiants diplômés qui se trouvent en situation de compléter leur enseignement avec d’autres matières ou de travailler dans le privé qui paie peu et mal de faire des traductions ou de rêver de venir en France avec d’hypothétiques dossiers de bourse remplies mais pas données…car les étudiants surtout les hommes risquent de ne pas revenir….
Depuis trois ans les écoles publiques ne participent plus à la fête de la francophonie et il y avait 320 francophones entre 1980 et 2000 il y en a une cinquantaine aujourd’hui (34 profs de français dans le public à gaza) et il y a deux ans que le ministère a arrêté le recrutement des profs de français.
Notre échange avec les étudiants a tourné essentiellement autour de « comment ça se passe pour sortir ou rentrer à gaza… » « comment est la vie en France avec des questions autour de la religion, du mariage, de la liberté de vie ?.. » et de la solution politique pour sortir du conflit avec un espoir teinté de scepticisme et d’attente dans le nouvel accord Fatah/ Hammas.
A gaza tout est en chantier, gaza est un chantier permanent à tous les sens de ce mot concret idéologique projectif mais gaza est aussi et cela va avec un gigantesque laboratoire.
La Santé
Les médicaments ou le matériel médical ne passant pas régulièrement et de façon continue les appareils parfois ne marchent plus car il manque une pièce, un traitement est commencé puis arrêté car il n’y a plus d’approvisionnement, c’était des dons et le traitement est suspendu à l’arrêt du don ou à l’épuisement des stocks. 7 appareils de mammographie pour presque deux millions de personnes…je n’ai pas eu le courage de faire le comparatif avec l’ Europe. Les femmes accouchent à l’hôpital mais sortent au bout de quelques heures et combien d’enfants ont manqué d’oxygène à la naissance ce qui provoquent des encéphalopathies irréversibles et les enfants sont cachés dans les familles et les maisons ensuite car c’est « un déshonneur ». Augmentation des cancers du diabète – l’eau la pollution la nourriture ce que les israëliens balancent dans l’air le stress….
Sans compter les blessés par bombes à fragmentation ou phosphore…Une femme ( sage femme de formation) de gaza me racontait qu’au moment de la guerre de 2009 elle s’était précipitée à l’hôpital Schiffa pour aider et qu’une jeune étudiante est arrivée choquée car dans la rue au moment des bombardements , elle lui a pris les constantes ( tension, température, pulsations) ça allait et au bout d’une demi- heure ses ongles sont devenus violets sa tension est tombée elle avait un trou dans la cuisse avec un éclat de bombe qui diffusait…la jeune fille fut envoyée d’urgence au bloc mais elle n’a jamais su si elle en était sortie vivante…C’est une histoire parmi dans d’autres dans cette diffusion de la technologie de la mort.
Le temps Les conditions la vie
A gaza le temps est très agréable en mars avril mai il ne fait pas encore trop chaud ou humide et le soleil est toujours là avalé par la mer tous les soirs. Une brise marine bien agréable rafraichit les journées quand on se rapproche de la mer.
La ville est sale très sale chaque jour quand je vois les déchets plastique ou autres jetés par terre j’ai du mal et je ramasse et garde les gobelets en plastique du café offert dans les champs parfois de longues heures dans la main avant de trouver une poubelle ! Certains jours les eaux sales les égouts dévalent les marches des escaliers qui mènent à la mer et l’odeur nous rappellent l’origine de ces eaux. Beaucoup de chats dans les rues se nourrissent des sacs plastiques bourrés déposés sur le sol mais ils ne sont pas les seuls habitants du règne animal de la ville. C’est sans doute une difficulté à plusieurs entrées et explications que le traitement des ordures et des eaux usées dans la bande de gaza mais je n’arrive pas à taire la nécessité pour l’homme de prendre soin de son environnement.
La sécurité ne nous accompagne plus maintenant dans la mesure où nous communiquons notre programme d’activités et de rencontres à l’avance.
Cette semaine nous avons participé à de nombreuses commémorations autour de la Nakba dans différents quartiers et villes de la bande de gaza avec les comités populaires et le PFLP. Aujourd’hui tout particulièrement à Beit Lahiya où dans les discours officiels le représentant du Hammas et du Fatah se sont serrés la main et hier à quelques centaine de mètres du point de passage d’Erez.
Pour des internationaux vivre à gaza c’est une vie de militant à temps plein mais nous ne devons jamais oublier que notre présence représente un enjeu relationnel social économique très important et que les effets pervers de ce déséquilibre des places et positions de chacun ne sont parfois pas très loins. Ce matin un franco-palestinien ( 20 ans en France revenu depuis 2005 à gaza) me disait « à gaza toute l’économie, la vie est en panne, c’est comme cultiver dans la mer ».
Nous avons inauguré une exposition de photos de personnes âgées où toute la vie était dans un visage un regard et je crois que jamais je, nous avons été autant pris en photo à tout moment à tout coin de rue lors de tous nos déplacements. La lune était pleine dans le ciel de gaza la nuit dernière et le jour c’était les ballons blancs d’observation insraêlienne qui crevaient le ciel bleu.

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Migreurop lance le site participatif closethecamps.org, une cartographie pour dénoncer l’enfermement des étranger-e-s en Europe et au-delà https://la-feuille-de-chou.fr/archives/60659 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/60659#respond Fri, 24 Jan 2014 19:18:10 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=60659 393. C’est le nombre de camps fermés pour étranger-e-s apparaissant sur le site closethecamps.org. Recensés dans les pays de l’Union européenne (UE), les pays candidats à l’adhésion à l’UE, ceux éligibles à la politique européenne de voisinage (PEV) voire les États qui collaborent à la politique migratoire européenne, ces camps ont tous été opérationnels entre 2011 et 2013.

Ces chiffres ne révèlent que l’enfermement en camps fermés [1] (où la privation de liberté des personnes étranger-e-s est totale), des espaces qui sont emblématiques de nombreuses violations des droits fondamentaux des populations migrantes.

Depuis plus de 10 ans, Migreurop recense et documente ce phénomène. Afin de mettre en lumière cette réalité complexe et multiple et de sensibiliser le plus grand nombre de personnes à ces questions, le réseau s’appuie notamment sur l’outil cartographique. La « Carte des Camps », parue dans sa cinquième version en 2012, permet d’illustrer l’évolution et la multiplication des lieux de détention d’étranger-e-s.

Au-delà de son travail de récolte et de diffusion de l’information, Migreurop souhaite mobiliser toutes celles et ceux qui s’opposent aux mécanismes d’enfermement et d’éloignement des migrant-e-s en vue de défendre leurs droits fondamentaux.

La campagne Open Access Now, lancée en 2011 et demandant un accès inconditionnel de la société civile et des journalistes aux centres de détention d’étranger-e-s, a permis de souligner et rappeler l‘opacité qui continue d’entourer ces lieux d’enfermement : difficultés – pour les associations, les chercheur-e-s, les proches des détenu-e-s et tout-e citoyen-ne – d’accéder aux informations concernant ces dispositifs, contacts parfois difficiles avec les personnes enfermées, entraves à la mise en œuvre d’actions de soutien et de certaines initiatives de revendication et sensibilisation sur le sujet.

De ce constat est née, au sein du réseau Migreurop, l’idée de travailler à la mise en place d’une base de données et la création d’une « Cartographie dynamique de l’enfermement des étranger-e-s », qui visent à promouvoir l’accès pour le plus grand nombre de personnes aux informations concernant la détention administrative et ses conséquences sur la vie et les droits des personnes migrantes.

Ce projet participatif et ambitieux fut présenté publiquement le 6 décembre 2013 dans le cadre de la rencontre internationale « L’enfermement des étranger-e-s en Europe et au-delà : quels horizons ? » organisée à Paris par Migreurop et l’Observatoire de l’Enfermement des Étrangers (OEE, France).

Dans le cadre du projet de l’anti-Atlas des frontières qui est à l’origine d’une exposition se tenant jusqu’au 1er mars 2014 à La Compagnie, lieu de création à Marseille, le réseau met en ligne le site et espère que de nombreuses contributions viendront alimenter cette initiative contre « l’Europe des camps ».

Le 23 janvier 2014

http://closethecamps.org

 

[1] L’enfermement des étranger-e-s se matérialise également par des lieux dits « ouverts » qui relèvent de la même logique de contrôle administratif et social (cf. la note de Migreurop sur l’enfermement des migrant-e-s). Si le réseau a toujours proposé une typologie relativement large de la notion de « camps », seuls les lieux fermés sont à ce jour pris en compte dans la base de données mise en place par Migreurop, qui sert de support de la plupart des cartographies offertes sur le site.
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La détention administrative d’Ahmad Qatamesh prolongée pour la 6ème fois ! https://la-feuille-de-chou.fr/archives/50717 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/50717#respond Mon, 27 May 2013 08:55:40 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=50717 Ahmad Qatamesh
http://collectif69palestine.free.fr/spip.php?article599
La bonne adresse: avimn@idf.gov.il

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Sport solidaire avec la Palestine https://la-feuille-de-chou.fr/archives/50022 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/50022#comments Wed, 15 May 2013 13:13:11 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=50022 plf

« Sport solidaire avec la Palestine »

Un temps fort de solidarité et de sensibilisation

 

 

Les droits des sportifs palestiniens à l’image de l’ensemble des Palestiniens sont bafoués, en particulier le droit de circulation, avec le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, la multiplication des check-points, le Mur, et le contrôle de toutes les frontières. La dernière attaque de la bande de Gaza en novembre 2012, le bombardement du « Palestine Stadium » tuant quatre jeunes adolescents et l’emprisonnement de deux footballeurs palestiniens victimes de la détention administrative témoignent de la réalité de la vie quotidienne des Palestiniens et notamment les atteintes au droit à la liberté de circulation. Israël a néanmoins obtenu de l’UEFA l’organisation en juin 2013 du championnat d’Europe des moins de 21 ans et en 2015 du championnat des espoirs féminins.

Nous signataires de cet appel, protestons contre l’organisation de cette compétition européenne, qui équivaut à récompenser un pays qui commet des actes contraires aux valeurs du sport et au droit international, Nous rappelons au président de l’UEFA, M. Michel PLATINI, le sort fait au footballeur Mahmoud Sarsak emprisonné par Israël pendant 3 ans sans inculpation, ni jugement. Nous organisons l’action « Sport solidaire avec la Palestine » pour dénoncer cette violation du droit qui est un obstacle majeur à l’organisation en Israël en juin 2013 du championnat d’Europe des moins de 21 ans et en 2015 du championnat des espoirs féminins.

foot Palestine Sarsak f2c

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La première édition d’« un stade pour Gaza » initiée en 2010 a été un succès permettant la mise en place de projets d’éducation par le sport pour les enfants palestiniens. De nombreux collectifs locaux souhaitent poursuivre et faire grandir ce projet. Avec cette forme d’action, le sport et les rencontres sportives sont un vecteur de sensibilisation et compréhension de la situation en Palestine pour les jeunes et un large public. La préparation et la réalisation de ces manifestations sportives suscitent la responsabilisation de jeunes acteurs, des rencontres constructives avec le mouvement associatif, les organisations travaillant sur la Palestine et les collectivités locales.

Les partenaires du projet « Sport solidaire avec la Palestine » appellent à la constitution des collectifs locaux et à la mise en place d’une coordination nationale permettant une meilleure visibilité, la convergence des dynamiques de différents acteurs et l’organisation des actions suivantes :

1. Des manifestations sportives de solidarité, dans un environnement convivial, citoyen et culturel autour du football ou toute autre activité sportive et artistique suivant les spécificités locales ;

2. Des actions de sensibilisation (points information, tables-rondes, films, débats) sur la Palestine, pendant et autour de ces événements sportifs et culturels ;

3. Des temps forts de solidarité sportive avec la bande de Gaza, les enfants et les sportifs palestiniens dans le contexte du championnat d’Europe de foot espoir qui se déroulera en Israël en juin 2013 ;

4. Des collectes des fonds dans le cadre de « Sport solidaire avec la Palestine » , projet du sport solidaire avec tous les enfants palestiniens concernant les enfants de la bande de Gaza, mais aussi de Cisjordanie, et des camps de réfugiés, ainsi que les Palestiniens de 1948 vivant en Israël. La coordination du projet s’engage à affecter au moins 50 % des fonds dans la bande de Gaza, et en fonction des liens historiques tissés localement à prendre en compte les vœux des collectifs organisateurs pour le financement des autres projets ;

5. La mise en place d’une campagne de plaidoyer auprès des bailleurs pour la reconstruction des installations sportives détruites par Israël dans la bande de Gaza.

Appel soumis à signatures d’associations
Pas de signatures individuelles SVP.
contact@plateforme-palestine.org

Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
14, passage Dubail
75010 Paris
01 40 36 41 46
contact@plateforme-palestine.org
www.plateforme-palestine.org

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a pour objectif général de contribuer activement à l’établissement d’une paix juste entre Palestiniens et Israéliens fondé sur le droit international, en agissant sur deux leviers ; par l’information et la mobilisation de la société française et des forces politiques françaises ; le soutien au développement de la société civile palestinienne pour appuyer la mise en place d’un Etat démocratique.

Retrouvez nous sur https://fr.twitter.com/PFPalestine et FB http://www.facebook.com/plateforme.ongfrancaises

Membres

– AFPS – ASSOCIATION FRANCE PALESTINE SOLIDARITE

– AJPF – ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DES JUMELAGES ENTRE VILLES DE FRANCE ET CAMPS PALESTINIENS

– AURDIP – ASSOCIATION DES UNIVERSITAIRES POUR LE RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL EN PALESTINE

– CBSP – COMITE DE BIENFAISANCE ET DE SECOURS AUX PALESTINIENS

– CCFD-TERRE SOLIDAIRE – COMITE CATHOLIQUE CONTRE LA FAIM ET POUR LE DEVELOPPEMENT

– CEDETIM

– CEMEA – CENTRES D’ENTRAINEEMNT AUX METHODES D’EDUCATION ACTIVE

– CICUP – COLLECTIF INTERUNIVERSITAIRE POUR LA COOPERATION AVEC LES UNIVERSITES PALESTINIENNES

– CIMADE

– COMITE GAZA JERUSALEM MEDITERRANEE

– CVPR-PO – COMITE DE VIGILANCE POUR UNE PAIX REELLE AU PROCHE-ORIENT

– ERM-SERVICES – ENFANCE RESEAU MONDE /SERVICES

– FEDERATION ARTISANS DU MONDE

– FSGT – FEDERATION SPORTIVE ET GYMNIQUE DU TRAVAIL

– GENERATION PALESTINE

– GREF – GROUPEMENT DES RETRAITES ET EDUCATEURS SANS FRONTIERE

– LDH – LIGUE DES DROITS DE L’HOMME

– LIFPL – LIGUE INTERNATIONALE DES FEMMES POUR LA PAIX ET LA LIBERTE

– MIR – MOUVEMENT INTERNATIONAL DE LA RECONCILIATION

– MRAP – MOUVEMENT CONTRE LE RACISME ET POUR L’AMITIE ENTRE LES PEUPLES

– MOUVEMENT DE LA PAIX

– PAX CHRISTI

– SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE

– SIDI – SOLIDARITE INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT ET L’INVESTISSEMENT

– TDH – TERRE DES HOMMES FRANCE

– UJFP – UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX

Observateurs

– ACAT – ACTION DES CHRETIENS POUR L’ABOLITION DE LA TORTURE

– AFRAN SAUREL

– AEDH – AGIR ENSEMBLE POUR LES DROITS DE L’HOMME

– AMNESTY INTERNATIONAL

– ASSOCIATION POUR JERUSALEM

– COLLECTIF JUDEO-ARABE ET CITOYEN POUR LA PAIX

– COORDINATION SUD

– CRID – CENTRE DE RECHERCHE ET D’INFORMATION SUR LE DEVELOPPEMENT

– FRANCAS

– GAIC – GROUPE D’AMITIE ISLAMO-CHRETIENNE

– HI – HANDICAP INTERNATIONAL

– MDM – MEDECINS DU MONDE

– RITIMO

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Cercle de silence de Strasbourg: an 5 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/36832 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/36832#respond Thu, 02 Aug 2012 08:18:59 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=36832


Le changement, c’est maintenant”, disait le candidat François Hollande.

Pour les sans-papiers criminalisés, comme en bien d’autres domaines, on n’a rien vu venir.

Et le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, annonce pour la rentrée, une loi pour remplacer la rétention administrative, désormais rendue illégale par la Cour européenne des droits de l’homme, par une loi d’exception autorisant la détention pendant 12h, à la demande des responsables policiers, selon lesquels la garde à vue de 4h serait insuffisante.

Quelle que soit sa durée, six mois renouvelable en Israël, ou 12h en France, la détention administrative est contraire aux droits de l’homme! Même si des associations, comme la CIMADE, s’occupant des étrangers sans-papiers en font elles-mêmes la demande…

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Détention administrative en Israël https://la-feuille-de-chou.fr/archives/36180 Thu, 05 Jul 2012 21:13:17 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=36180 http://www.france-palestine.org/Israel-La-detention-administrative?var_mode=calcul

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36180
Procès BDS, prisonniers palestiniens,et autres actualités sur la Palestine https://la-feuille-de-chou.fr/archives/33591 Tue, 22 May 2012 21:39:11 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=33591

 

 

Procès des militants de la campagne BDS

Je viens d’apprendre que la Cour de Cassation, après des longs mois de remue méninges (un temps exceptionnellement long) a condamné Sakina Arnaud, militante de la LDH Talence, pour le boycott des produits israéliens. La décision a été rendue quelques petits jours après l’élection du nouveau président de la république.

La Cour a estimé qu’il s’agit d’une discrimination alors même que plusieurs ministres, dirigeants politiques ou personnalités ont appelé au boycott du Mexique, de la Chine et même de la Corse …

La Campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) ne cessera pas pour autant , la paix s’éloigne, et que les ministres des affaires étrangères sont “exaspérés” par la colonisation des territoires palestiniens…

Jeudi 24 mai aura lieu à Perpignan le procès de trois militants de la campagne BDS, ce même jour la cour d’appel de Paris rendra un jugement sur le procès d’une militante gagné en première instance le 8 juillet 2011 et le 19 septembre à Colmar procès en appel des 12 militants mulhousiens gagné en première instance.

Mulhouse Actions de soutien aux prisonniers palestiniens

Une soixantaine de mulhousiens se sont rassemblés place de la réunion le 17 mai pour répondre à l’appel de solidarité du comité des prisonniers. En début d’après midi à Belfort, un autre rassemblement avait lieu. Environ 2000 prisonniers politiques palestiniens venaient de cesser leur grève de la faim illimité commencée un mois plus tôt. Les autorités pénitentiaires avaient accepté de signer un accord sur les trois principales revendications : la fin de l’isolement, de la détention administrative comme pratique généralisée et le droit de visite y compris pour les familles de Gaza. C’est une victoire ! LesMulhousiens se sont rassemblées en solidarité.

Un atelier d’écriture permettait d’envoyer une carte aux prisonniers. Un jeu de rôle permettait de se mettre un moment dans la peau d’un prisonnier. Des banderoles rappelaient la nécessité de poursuivre la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions). Le jeûne prévu avait été annulé suite à la victoire des prisonniers et leur cessation de la grève de la faim.

Malgré la bonne nouvelle venue de Palestine, nous appelons à la vigilance quant au respect de l’accord signé entre le comité des prisonniers et les autorités pénitentiaires, d’autant que plusieurs prisonniers continuent leur grève de la faim (lire ci-après).

Album photos http://jplp68.canalblog.com/archives/2012/05/20/24305729.html

Actualités sur les prisonniers palestiniens

La question des prisonniers politiques est centrale dans la lutte des Palestiniens pour leur libération. Parce qu’ils sont pour la plupart des militants politiques et que la prison est une sorte d’université, le comité des prisonniers, indépendant des partis politiques palestiniens, mène depuis des décennies une lutte spécifique, unitaire, pour réclamer des droits, directement auprès des autorités oppressives. Les actions des prisonniers trouvent leur point d’orgue dans les grèves de la faim. Le 17 avril est un jour particulier car il commémore une autre grève de la faim qui avait eu des conséquences tragiques.

Le 17 avril 2012, près de 2000 Palestiniens avaient commencé une grève de la faim pour demander aux autorités pénitentiaires israéliennes les revendications suivantes :

-la fin de l’utilisation abusive de l’isolement. Actuellement 19 prisonniers sont en isolement long dont certains on déjà passé 10 ans en isolement,
-l’abrogation de certaines mesures punitives prises depuis la capture du soldat Shalit en 2007, y compris le refus des visites familiales pour tous les prisonniers de Gaza
-la fin des pratiques de détention administrative illimitée, qui permet de reconduire tous les 6 mois une détention sans jugement et sans charge.

Huit prisonniers dont cinq prisonniers administratifs avaient commencé leur grève de la faim depuis le mois de février.

Un accord a été trouvé sur les trois points. Plusieurs prisonniers sont déjà sortis de l’isolement. Le recours à la détention administrative sera limité et non généralisé. Rappelons que la détention administrative est une violation flagrante du droit international. Les prisonniers administratifs seront libérés à la fin de la période en cours de détention, sauf si dans leur dossier il y a des informations graves concernant la sécurité d’Israël. Les cinq détenus administratifs sur de longues grèves de la faim, y compris Bilal Diab et Thaer Halahleh, qui se livrent à une grève de la faim de 77 jours, leurs ordres de détention administrative ne sera pas renouvelé et ils seront libérés à l’expiration des décisions en cours. Les droits de visite devraient reprendre.

Mais soyons vigilants. Israël n’a jamais honoré ses accords et la pression doit continuer.

Malgré l’accord plusieurs prisonniers continuent la grève de la faim. Le détenu administratif Mhamoud Al-Sarsak pour être libéré le 1er juillet comme prévu par l’accord, AL-Rekhawi pour traitement médical insuffisant. Mohammad Abu Libda paralysé, Mohammad Taj qui exige d’être traité en prisonnier de guerre.

Pour plus d’information : http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=12180

Autres informations :

Festival de Cannes

Le réalisateur égyptien Tousry Nasrallah en compétition pour le film «Après la bataille» a refusé que son film soit diffusé en Israël. “je ne pense pas, qu’au moment où les Égyptiens sont encore en train d’essayer de franchir la première étape vers une libération vis-à-vis de leur propre régime, de l’oppression et d’une gouvernance militaire, Israël soit un allié pour cette libération”, a-t-il conclu sur le sujet. Sa décision a fait mouche et prouve que toutes les actions, même celles qui apparaissent les plus individuelles, ont un impact.

Destruction des infrastructures en Cisjordanie.

En Cisjordanie, plus de 60 infrastructures payées par le contribuables européens ont été anéanties en 2011 et 110 autres sont menacées de disparition.

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=12182

Jules ferry et la colonisation.

Lors de son investiture, François Hollande a rendu hommage à Jules Ferry. Sans polémiquer sur l’intérêt de ce choix je retiendrais les paroles du nouveau président de la République : «la colonisation est une faute politique et morale». Pourquoi continuer à pousser Israël à la faute ?

Israël a une image négative dans le monde

Selon une étude menée par Country Rating et BBC Israël a une mauvaise image dans le monde. En France 20% d’opinions positives contre 65% d’opinion négatives, En Grande Bretagne 16% contre 68% et Allemagne 16% contre 65% et en Corée du Sud, un pays ami d’Israël tout comme la France, les opinions positives ont chuté à 23% tandis que les opinions négatives atteignent 69%. Selon l’étude, la politique israélienne est la cause de ces opinions négatives. Source Chambre de commerce France-Israël :

http://www.israelvalley.com/news/2012/05/18/36125/israelvalley-l-image-d-israel-le-country-rating-de-la-bbc-la-france-se-classe-parmi-les-pays-qui-ont-limage-la-plus-negat

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Palestine et Israël : une inégalité citoyenne flagrante https://la-feuille-de-chou.fr/archives/29326 Thu, 23 Feb 2012 08:49:48 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=29326 par Pierre Stambul

 

L’historien israélien Shlomo Sand, auteur entre autres de « Comment fut inventé le peuple juif » explique qu’un « Etat juif et démocratique », c’est un oxymore, une contradiction absolue. Le droit international stipule que tou-te-s les citoyen-ne-s d’un même pays doivent avoir les mêmes droits, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances.

Pour des raisons historiques qui vont être décrites ici, l’Etat d’Israël se définit comme Etat juif et même comme l’Etat de tous les Juifs. Or, 50% de la population qui vit entre Méditerranée et Jourdain est non juive. Ce sont essentiellement des Palestiniens. À ce chiffre s’ajoute les réfugiés palestiniens dûment reconnus qui vivent, contraints et forcés, hors de Palestine, dispersés dans tout le Proche-Orient et au-delà.

Vis-à-vis des Palestiniens, la politique israélienne n’a pas varié depuis un siècle. Les droits de ce peuple et même son existence sont niés. Ils sont considérés comme des intrus. D’où une politique qui a fragmenté la Palestine et a essayé de faire disparaître son expression politique. Il y a aujourd’hui plusieurs entités palestiniennes avec des statuts et des formes de discriminations différents : les Palestiniens de 48 (vivant en Israël), Jérusalem Est, la Cisjordanie morcelée en trois sous-statuts différents, Gaza et les réfugiés (puisque les Palestiniens sont avant tout un peuple de réfugiés).

Le tribunal Russell qui réunit d’éminentes personnalités a examiné lors de sa troisième session au Cap (Afrique du Sud) en novembre 2011 la question de l’apartheid. Et il a conclu qu’incontestablement ce que le gouvernement israélien inflige à la population palestinienne correspond à la définition de l’apartheid. Le droit international stipule que, contre l’apartheid, l’arme du boycott est essentielle comme cela s’est vérifié autrefois contre le régime Blanc d’Afrique du Sud.

 

L’Etat juif

Les colons sionistes qui arrivent en Palestine à partir de la fin du XIXe siècle fuient bien sûr l’antisémitisme européen. Mais leurs idées sont largement imprégnées des idées colonialistes qui sont peu remises en cause à l’époque. Pour eux, le « peuple juif » a vécu en exil pendant 2000 ans et il fait son « retour ». La Palestine est une « terre sans peuple pour un peuple sans terre » et les Arabes qui vivent là ne constituent pas un peuple. C’est, paraît-il, une population composite amenée là par les Ottomans. Bien avant la création de l’Etat d’Israël, des institutions exclusivement destinées aux Juifs sont créées. Le KKL qui va déposséder les Palestiniens de leur propre pays a été fondé en 1901. La banque coloniale juive date de 1899. L’Agence juive est créée en 1929 et dans les faits, c’est plus que l’embryon du futur Etat juif. Le syndicat Histadrout est créé en 1920 et dans ses statuts, il vise à établir une « patrie de travail pour le peuple juif ». Son premier grand fait d’arme sera en 1936 quand il brise la grève générale palestinienne.

L’Etat d’Israël est fondé en 1948. Il n’a pas de constitution, mais dès le départ, il édicte des lois qui discriminent les Palestiniens. Les accords de cessez-le-feu signés sous l’égide de l’ONU stipulaient que les réfugiés palestiniens pouvaient rentrer dans leurs foyers. Or, non seulement ce retour leur est interdit, mais des centaines de villages palestiniens sont détruits et leur mémoire est effacée. Ce qui n’a pas été détruit est confisqué par l’Etat d’Israël et le KKL.

Avant 1948, les Juifs possédaient 8% de la terre dans ce qui deviendra Israël. Après 1948, ils en détiennent 92%. La grande majorité des Palestiniens a été expulsée et ceux qui ont échappé à l’expulsion vont devenir des étrangers dans leur propre pays.

Le nouvel Etat doit définir qui est juif. La définition choisie sera un mélange de définition religieuse et de définition raciale alors qu’il n’y a pas plus de race juive que d’autre race. On est juif par sa mère et/ou par religion. Et tous les Juifs du monde entier sont invités à faire leur Alyah (leur « montée »), c’est-à-dire à émigrer en Israël, même si leur histoire personnelle n’a rien à voir avec une quelconque persécution et/ou très peu à voir avec le judaïsme. Ils vont contribuer à faire disparaître les traces des Palestiniens qui ont vécu là.

 

Discriminations internes

Dans les 20 ans qui suivent la guerre de 1948, la population juive de l’Etat d’Israël va tripler. Si le noyau initial est constitué de Juifs européens (ashkénazes), l’émigration des années 50 et 60 est essentiellement une émigration de Juifs du monde arabe (séfarades, mizrahis). De solides préjugés racistes existent contre eux. On les appelle souvent en Yiddish les « schwartz » (les noirs). C’est l’Agence Juive qui distribue les appartements pour les nouveaux immigrants. Beaucoup de Juifs du monde arabe seront envoyés dans les régions les plus inhospitalières (Dimona, Arad, Sdérot dans le désert du Néguev). Le pouvoir politique et économique est détenu essentiellement par les Ashkénazes. Un film « L’année prochaine à Jérusalem » raconte l’histoire de nombreux Juifs marocains, arrachés d’un pays où ils n’avaient pas été persécutés, transitant à Marseille au camp du Grand Arenas et arrivent dans un pays, Israël, où ils vont former le nouveau prolétariat et subir de nombreuses discriminations sociales. En 1971 apparaît le mouvement des Panthères Noires, mouvement de jeunes Juifs arabes révoltés qui sera durement réprimé. Un de ses fondateurs, Reuven Abergel, milite toujours dans un mouvement (Tarabout) qui a fait le lien entre les Juifs Mizrahis et les Palestiniens d’Israël.

En 1977, las des discriminations qu’ils subissent les Mizrahis votent massivement pour la droite (Begin) et assurent la prépondérance idéologique de ce courant.

Pour donner une idée des discriminations économiques subies qui se sont poursuivies, examinons la situation de la ville de Sdérot à quelques Km de Gaza. Une population de Juifs venus du monde arabe avec un énorme taux de chômage. Peu de temps avant le massacre de « Plomb durci » à Gaza, des centaines d’habitants de Sdérot et Gaza avaient signé ensemble une pétition pour la paix. Face aux journalistes venus scruter les dégâts causés par les missiles « Qassams », les habitants de Sdérot se plaignaient qu’il n’y ait pas autant de journalistes venus constater que leurs allocations chômage ou leurs pensions étaient en retard. Depuis la guerre contre Gaza, cette fronde sociale s’est éteinte et le parti d’Avigdor Lieberman a réalisé un score énorme à Sdérot.

En Israël, la question de la majorité démographique est très importante. Aussi, des populations ayant très peu de liens avec le judaïsme ont été autorisées à émigrer. C’est le cas d’une partie importante des Soviétiques. En URSS, beaucoup de Juifs vivaient dans des couples mixtes. On a permis à des gens qui avaient (peut-être) un ancêtre juif de quitter un pays en graves difficultés. C’est ainsi qu’on trouve en Israël une partie de la mafia russe, des usines de charcuterie de porc, des sites nazis etc. Les Soviétiques forment 20% de la population juive. Ils sont souvent pauvres car les places étaient déjà prises quand ils sont arrivés.

Le cas le plus flagrant de discriminations envers des Juifs est celui des Falashas, les Juifs éthiopiens. Une énorme publicité avait entouré l’opération « Moïse » en 1984-85. Par la suite, on a fait immigrer des Chrétiens éthiopiens en affirmant qu’ils étaient d’anciens Juifs convertis malgré eux. Il y a aujourd’hui 120000 Falashas en Israël. Le racisme à leur égard n’est plus dissimulé. Des municipalités leur interdisent de s’installer. Les rabbins affirment que leurs rites ne sont pas conformes (ces accusations avaient déjà été proférées contre les Juifs indiens et les Juifs yéménites). Ils exigent que les Falashas changent leurs traditions, voire que chaque Falasha renouvelle bar-mitsva et mariage. Une très grande majorité des Falashas vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

 

« Défendre le caractère juif de l’Etat »

Après la première Intifada, des centaines de milliers de travailleurs palestiniens ont été licenciés sans indemnité ni prestation sociale. Pour les remplacer, l’Etat d’Israël a fait appel à des travailleurs venus d’Asie du Sud-est et un peu d’Europe de l’Est. Aucun pays développé ne traite bien les travailleurs immigrés et sûrement pas des pays voisins d’Israël comme les pays du Golfe où les immigrés ont des conditions de vie proches de l’esclavage. En Israël, il y a un problème supplémentaire. Ces immigrés non-juifs ne peuvent en aucun cas être un jour définitivement régularisés ou naturalisés. On nie le droit à la scolarisation pour leurs enfants. Le syndicat Histadrout ne défendant que le « travail juif », ils sont mal défendus contre l’exploitation des patrons. Un nouveau syndicat appelé Koach la Ovdim (« le pouvoir des travailleurs ») s’adresse aujourd’hui aux précaires et aux immigrés.

Depuis quelques années, d’autres immigrés apparaissent. Ils viennent du Soudan, d’Erythrée, d’Ethiopie. Ils ont traversé à pied l’Egypte et le Sinaï. Contre eux, l’Etat d’Israël qui a diminué tous les budgets sociaux a trouvé l’argent pour achever une barrière électrifiée entre Gaza et Eilat et pour construire un gigantesque centre de rétention dans le désert du Néguev. Nétanyahou s’oppose totalement à la scolarisation de leurs enfants qui mettrait en cause « le caractère juif de l’Etat ». Contre eux ont été organisées à Tel-Aviv des manifestations aux cris de « le peuple demande l’expulsion des agents infiltrés » ou « Israël est pour les Juifs, le Soudan pour les Soudanais ».

 

Les Bédouins du Néguev.

Quand les Israéliens se sont emparés en 1948 du désert du Néguev qui forme toute la partie sud d’Israël, ils ont expulsé la grande majorité des Bédouins qui vivaient là depuis des centaines d’années. L’essentiel du Néguev a été confisqué. Les derniers Bédouins ont été parqués dans une petite région du Néguev, le triangle du Siyag (Beersheva, Dimona, Arad).

Ces Bédouins ont la nationalité israélienne. Ils forment 28% de la population du département de Beersheva et ils ne possèdent qu’1% de la terre. Ils sont 160000 aujourd’hui. Le gouvernement leur a « accordé » sept villages reconnus. Ces villages n’ont pas le « standing » des autres villages israéliens. Mais plus de 100000 Bédouins vivent dans des villages non reconnus. Non reconnu, cela veut dire sans eau, sans électricité, sans route, sans école. La terre en Israël appartient aux Juifs. Les actes de propriété des Bédouins qui ont été établis en bonne et due forme à l’époque ottomane ou à l’époque du mandat britannique ne sont pas reconnus. Les Bédouins des villages non reconnus n’ont pas le droit de construire en dur. Souvent ils dissimulent les parpaings derrière la tôle ondulée. Leurs villages sont des bidonvilles en plein désert. L’un d’entre eux est coincé dans la zone industrielle de Ramat Huvav, entre une mine toxique et la centrale thermique de Beersheva.

Un plan existe pour installer 500000 Juifs israéliens dans le Néguev. Les destructions de villages sont incessantes. Le village d’Al Araqib a déjà subi 36 destructions. Pour l’une d’entre elles, des jeunes lycéens avaient été invités à une forme de « chantier de jeunesse » dont l’objet était la destruction d’un village bédouin.

Le KKL qui se prétend être une association « écologique » plante des arbres sur les ruines des villages bédouins détruits. La Knesset (le Parlement israélien) a voté le plan Prawer qui officialise la confiscation de la quasi-totalité des terres bédouines. Une organisation à la fois bédouine et juive, le Dukium (Forum pour la coexistence dans le Néguev) organise la résistance non-violente contre les destructions de villages. Plusieurs personnalités israéliennes (les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua, l’ancienne ministre Shulamit Aloni) ont écrit publiquement au KKL pour qu’il cesse ces destructions.

 

Les Palestiniens de 48

Ils forment 20% de la population d’Israël. Ils se décrivent comme des miraculés. Eux ou leurs ancêtres ont échappé à la catastrophe et à l’expulsion préméditée de 1948. Leurs villages ou leur mémoire ont été effacés. Les Israéliens ont essayé de les fragmenter en donnant des statuts particuliers aux Druzes (qui font l’armée) ou aux Bédouins de Galilée (qui peuvent s’engager dans l’armée). Globalement, de très nombreux métiers leur sont interdits : tout ce qui concerne l’énergie, l’électricité, la distribution de l’eau, les transports, l’enseignement en dehors du secteur arabe, les services publics. La discrimination se fait souvent par le fait que beaucoup d’emplois sont réservés à ceux qui ont fait l’armée.

Les Palestiniens de 48 sont concentrés dans le « triangle de Galilée » où ils sont majoritaires. Ils ne peuvent vivre que dans quelques villes (Nazareth, Umm el Fahm) ou en minorité à Lod, Haïfa, Jaffa, Saint-Jean d’Accre. Dans ces villes, leur espace est très limité et ils ne peuvent pas construire de nouveaux appartements quand la population s’accroît. D’où l’aggravation de leurs conditions de vie.

À l’école, c’est la version israélienne de l’histoire qui s’impose. La Naqba (la catastrophe) vécue par les Palestiniens est niée.

Depuis 1948, le gouvernement israélien essaie de confisquer les terres des Palestiniens de 48 qui leur restent. De 1948 à 1966, ceux-ci ont subi le régime militaire avec couvre-feu. En octobre 1956, Magav, la police des frontières a massacré 49 civils (en majorité des femmes et des enfants) dans le village de Kfar Kassem. Leur crime ? Ils rentraient des champs et n’auraient pas respecté le couvre-feu. La journée de la terre célèbre une autre tuerie : 6 morts lors d’une grève générale déclanchée dans le « triangle » contre les confiscations de terre.

La moitié des Palestiniens d’Israël vivent sous le seuil de pauvreté (contre 15% dans la population juive). La ville palestinienne de Sakhnine en Galilée se trouve à quelques Km de Carmiel qui est une ville juive. Dans la première, il y a 50% de chômeurs, dans la deuxième à peine 5%. Il existe en Galilée une quarantaine de villages non reconnus. Ils ont dû plaider auprès de la justice internationale pour avoir l’eau courante. Les villages palestiniens ont souvent des rues défoncés et un manque criant d’équipements publics faute de moyens.

En octobre 2000, des miliciens d’extrême droite ont organisé un véritable pogrom dans la ville palestinienne de Nazareth. Il y a eu 12 morts. Les responsables du massacre n’ont jamais été condamnés. Des violences contre la population palestinienne ont aussi eu lieu (impunément) à Saint-Jean d’Acre. A Safed en Galilée, le grand rabbin et 17 autres rabbins appellent la population juive à ne rien louer et ne rien vendre aux étudiants « arabes ». Les déclarations racistes de dirigeants israéliens traitant les Palestiniens de « serpents » sont fréquentes et jamais punies.

Il n’y a pas de constitution en Israël. L’association Adalah lutte pour qu’il y en ait une qui reconnaisse l’égalité des droits pour tous les citoyens, indépendamment de leurs origines.

Directeur de l’association Ittijah (un réseau d’ONG palestiniennes d’Israël), Ameer Makhoul a été condamné à 9 ans de prison pour « espionnage », accusation invraisemblable qui a permis au gouvernement de se débarrasser d’un des organisateurs du forum social mondial en Palestine.

Il fut un temps où un nombre non négligeable de Palestiniens d’Israël votaient pour les partis sionistes. C’est fini. Beaucoup s’abstiennent en se considérant comme étrangers dans leur propre pays, les autres partagent leur vote en trois partis : le parti communiste (Hadash) qui est à la fois palestinien et juif, le Balad (dont le fondateur, Azmi Bishara, a dû s’exiler pour éviter la prison) et le Taal d’Ahmed Tibi. La Knesset a voté des lois interdisant de remettre en cause le sionisme ou le caractère juif de l’Etat. Les députés palestiniens sont menacés en permanence. Ainsi Haneen Zoabi, députée du Balad a été agressée en plein Parlement après avoir participé à la première flottille internationale sur le Mavi Marmara. Dans son programme, le Balad réclame « l’autonomie culturelle », c’est-à-dire le respect des droits de la minorité palestinienne.

 

Jérusalem : judaïsation et destructions de maison.

Quand les Israéliens ont conquis Jérusalem Est en 1967, c’était une petite agglomération de 80000 habitants autour de la vieille ville. La première mesure a été juridique. La ville a été annexée, déclarée une et indivisible et son territoire a été considérablement agrandi. La ville va aujourd’hui de Ramallah à Bethléem, coupant en deux la Cisjordanie et petit à petit, de nombreuses colonies sont intégrées dans l’espace urbain de Jérusalem.

Jérusalem est aujourd’hui la ville des trois tiers. Un tiers des habitants sont juifs et vivent dans la ville occidentale (celle qui était israélienne avant 1967). À Jérusalem Est, l’enjeu pour les Israéliens est de devenir majoritaires, ce qu’ils ne sont toujours pas, les Palestiniens y sont très légèrement majoritaires. De très nombreuses colonies font partie du grand Jérusalem : Pisgat Zeev, Ramot, Gilo… Elles ont été construites sur des terres prises aux Palestiniens. Tout est fait pour les intégrer (ainsi que les colonies voisines comme Maale Adoumim) à l’espace urbain de Jérusalem. Le tramway construit par Véolia et Alstom relie la ville occidentale à la colonie de Pisgat Zeev.

Pour les Israéliens, les loyers sont moins chers dans les colonies, ce qui fait que le « grand Jérusalem » avance de plus en plus dans les territoires occupés. Très régulièrement, le gouvernement israélien annonce de nouvelles constructions. Il s’agit de rendre les Palestiniens minoritaires dans ce qui devrait être leur capitale.

Les 270000 Palestiniens de Jérusalem Est ont un statut de résident. Cela les autorise à avoir une plaque orange sur leurs voitures, ce qui permet d’éviter certains check-points. Mais la pression des loyers excessifs pousse certains résidents à chercher à vivre en dehors des limites de la ville. Il y a un projet israélien de priver 70000 Palestiniens de leur carte de résident en prétextant qu’ils habitent ailleurs.

Alors qu’ils forment le tiers de la population du « grand Jérusalem » et qu’ils y paient leurs impôts, les Palestiniens de Jérusalem Est ont des quartiers délabrés. Ils ne bénéficient pas des investissements municipaux et ne sont pas représentés à la mairie (qui est d’extrême droite).

La vieille ville a été subdivisée en quatre quartiers « historiques » : les quartiers chrétien, arménien, musulman et juif. Dans le quartier juif, la population palestinienne a été expulsée et remplacée par des colons souvent venus d’Amérique. Dans le quartier musulman, le grignotage est incessant. On peut y voir la « maison d’Ariel Sharon », solidement surveillée, symbole de la volonté de judaïser la ville. Sur l’esplanade des mosquées, les incursions policières sont fréquentes.

Dans la partie palestinienne, de nombreuses maisons sont régulièrement détruites. Les quartiers les plus attaqués sont Cheikh Jarrah et Silwan. Au centre du quartier de Silwan, les habitants ont dressé une tente. Déjà 1600 personnes ont été expulsées de chez eux. Le prétexte avancé ? Une version pour le moins douteuse de l’archéologie : les Israéliens construisent à Silwan la « maison du Roi David », le « parc du Roi David », le « Musée du Roi David » alors que les plus grands archéologues israéliens mettent sérieusement en cause l’historicité de ce roi.

Il n’y a pas que les maisons qui sont détruites à Jérusalem : une partie du cimetière musulman de Mamilla a été détruite pour y construire … un musée de la tolérance.

 

La Cisjordanie : colonisation spatiale et bantoustans

Quand on regarde une carte de la Cisjordanie, ça ressemble à un incroyable embrouillamini. Ou plutôt à du gruyère plein de trous. Il y a plusieurs raisons.

Le mur qui balafre la région sur plus de 700 Km annexe de fait plus de 12% de la superficie. Ce mur coupe des villages en deux et des cours d’école. Il a entraîné la destruction de dizaines de milliers d’oliviers. Pour les villageois, accéder à leurs champs ou se déplacer devient impossible. C’est le long du mur qu’on trouve des villages organisés en comités populaires. Leur résistance est non armée et pourtant, ils ont déjà eu 36 morts (balles en caoutchouc, taser, tirs à balle réelle).

Les routes qui sillonnent la région sont différentes selon le statut des utilisateurs. Pour les plaques orange (israéliennes), il y a les (belles) routes de contournement. Sans obstacle, à coup de ponts et de tunnels, les colons ne voient pas la Cisjordanie. D’autant que les panneaux indicateurs n’indiquent que les différentes colonies et leurs noms bibliques. Pour les Palestiniens, il y a des routes défoncées pour les voitures à plaques vertes avec plein de check points ou de grands détours pour les éviter. Travailler, commercer, étudier est un problème permanent, on est à la merci d’un check-point qui se ferme, d’une incursion armée, d’un bouclage.

Les Palestiniens sont beaucoup plus nombreux que les colons et pourtant, ce sont les colonies qui encerclent la quasi-totalité des grandes villes palestiniennes. Il s’agit d’une colonisation spatiale. Les Israéliens installent des stations services, des décharges, des zones industrielles et l’espace est occupé. À Hébron, c’est même tout le centre-ville historique autour du Caveau des Patriarches qui est occupé par des intégristes avec une importante protection de l’armée israélienne. Le centre-ville est ruiné. Les colons déversent leurs ordures sur les habitants du souk, protégés par un grillage et agressent régulièrement les Palestiniens en toute impunité.

Non seulement les colons ne sont jamais punis pour leurs violences ou leurs assassinats, mais quand ils installent une colonie dite « illégale », l’armée vient instantanément les protéger.

Par contre pour les Palestiniens, la détention administrative sans jugement est la règle. C’est ce qui vient d’arriver à Khader Adnan qui a dû faire plus de 60 jours de grève de la faim pour avoir la promesse d’une prochaine libération. Environ 700000 Palestiniens ont connu la prison depuis 1967. Les élections palestiniennes ont été surveillées par la communauté internationale. Ce vote a été d’une clarté exemplaire, mais les Palestiniens sont accusés d’avoir mal voté. Environ 25 députés (dont Marwan Barghouti et le président du Parlement) sont en prison ainsi que de nombreux élus municipaux.

La terre palestinienne a été largement confisquée par les colonies. Pour l’eau, c’est encore pire. La consommation d’un colon est 5 fois plus importante que celle d’un Palestinien. Les Palestiniens sont obligés d’acheter aux Israéliens l’eau (qui vient de Palestine) et l’électricité. Leurs puits sont bouchés et ils n’ont pas le droit de creuser. La consommation sans limite de l’eau est en train de provoquer une catastrophe écologique : la Mer Morte a perdu plus de 20 m en 60 ans.

Des industries se sont établies à la limite d’Israël et de la Cisjordanie. Dans ces zones franches, les capitaux sont israéliens et les ouvriers palestiniens. De nombreuses décharges où les produits sont israéliens sont installées en territoire palestinien. Une de ces décharges (Tovlan) appartient à Véolia.

Les grands lieux touristiques qui portent la mémoire de ce pays ont été annexés et sont devenus « Parc National israélien : le mausolée d’Hérodion, la ville de Qumran, le tombeau de Rachel, le caveau des patriarches …

Peu après la signature des accords d’Oslo, la Cisjordanie a été divisée en 3 zones. La zone A comprend toutes les grandes villes palestiniennes et est théoriquement sous législation de l’Autorité palestinienne. De fait, quand les Israéliens estiment que l’Autorité palestinienne n’assure pas leur sécurité, elle intervient. Ces incursions sont régulières dans les camps de réfugiés et à Naplouse. En dehors du siège de la Mouqata à Ramallah ou du massacre du camp de Jénine, l’armée israélienne a détruit il y a quelques années la prison de Jéricho en tuant les gardiens et en enlevant les prisonniers.

La zone B est théoriquement sous souveraineté mixte et la zone C sous souveraineté israélienne. En fait, cette législation est un vrai casse-tête pour la population palestinienne, les déplacements d’une zone à l’autre ou les mariages entre conjoints de deux zones différentes étant très difficiles. La zone C qui contient les « blocs de colonies » et la vallée du Jourdain est de fait annexée. La population palestinienne y est minoritaire avec des menaces claires d’expulsion et d’annexion définitive. Signalons la situation particulière des paysans palestiniens de la vallée du Jourdain privés d’eau et des Bédouins de la route Jérusalem Jéricho expulsés pour cause d’agrandissement de la colonie de Maale Adoumim.

L’économie de la Cisjordanie a été réduite à peu de choses. Une partie importante de la population survit avec de l’argent venu d’ailleurs, ce qui favorise la corruption.

 

Gaza, un laboratoire à ciel ouvert

Il faut déjà avoir conscience que la majorité du million et demi de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza sont des réfugiés dont les parents sont venus souvent du sud d’Israël. Quand le Hamas a pris le pouvoir à Gaza, Israël a décidé d’infliger une punition collective à la population. Le port et l’aéroport, financés par l’Union Européenne ont été pulvérisés. Les « assassinats ciblés » qui sont des exécutions sommaires extrajudiciaires ont décimé la direction du Hamas mais aussi beaucoup de leurs proches coupables de vivre près d’eux.

Avec la complicité de la communauté internationale et de Moubarak, un blocus hermétique a été entrepris. Alors qu’il faut des centaines de camions par jour pour permettre à la population de survivre, seuls quelques-uns ont été autorisés à passer. On manque de tout à Gaza : de nourriture, d’essence, d’eau (la nappe phréatique est polluée et salée), d’électricité, de ciment, de médicament, de matériel scolaire … Les charrettes ont remplacé les voitures, faute d’essence. Les tunnels ont permis la survie. Des droits fondamentaux reconnus (droit à l’éducation, à la santé, à un logement décent …) sont violés en permanence. Une majorité de la population gagne moins de trois dollars par jour.

Gaza est devenu un laboratoire pour les Israéliens. La majorité des produits de première nécessité ont été considérés comme des armes : cela concerne par exemple le ciment, ce qui interdit toute reconstruction.

Pendant l’opération « Plomb durci », des crimes de guerre et même des crimes contre l’humanité ont été perpétrés : utilisation du phosphore, des bombes à fragmentation et de l’uranium appauvri, attaque contre des hôpitaux. Le rapport Goldstone a confirmé ces crimes, mais une fois de plus aucune sanction et aucune poursuite judiciaire n’ont été entreprises contre les responsables.

Après « Plomb durci », le blocus a continué. Gaza est devenu un laboratoire où les dirigeants israéliens expérimentent jusqu’où ils peuvent aller.

Il y a pourtant une société civile à Gaza qui réclame la liberté, le droit de vivre et de voyager normalement et qui manifeste.

 

Ne jamais oublier les réfugiés

Les accords d’armistice de 1949 stipulaient que les Palestiniens chassés de leurs maisons pourraient rentrer chez eux. L’ONU n’a pas imposé ce retour et a créé l’UNRWA( Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). Il y a aujourd’hui plus de 4 millions et demi de réfugiés gérés par l’UNRWA. Ils vivent dans 58 camps situés principalement en Palestine et dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Syrie). Il y a aussi des réfugiés non recensés par l’UNRWA qui vivent dans d’autres pays du Proche-Orient, en Europe ou en Amérique.

L’UNRWA a assuré l’extrême minimum pour les réfugiés. Ils ont vécu très longtemps dans des villages de tentes insalubres. Dans de nombreux camps, les équipements collectifs, les services publics, les écoles, les centres sociaux ont été construits grâce à l’effort de toute la population. Les camps de Cisjordanie et de Gaza subissent régulièrement des incursions et des destructions de la part de l’armée israélienne, l’épisode le plus terrible étant la destruction du camp de Jénine en 2002. Les réfugiés ont tous gardé en mémoire le lieu d’origine de leurs familles et ils ont peur d’un règlement politique qui se ferait en les oubliant.

En octobre 2010 en Cisjordanie, les réfugiés employés par l’UNRWA ont mené une longue grève pour obtenir l’égalité salariale, les employés non palestiniens étant, à travail égal, beaucoup mieux payés qu’eux.

En Jordanie, les réfugiés forment une partie importante de la population. Ils gardent en mémoire le massacre de septembre noir en 1970.

Au Liban, les réfugiés subissent de très nombreuses discriminations. Un grand nombre de métiers leur sont interdits, ce qui les maintient dans la misère. Pendant la guerre civile libanaise, ils ont subi plusieurs massacres (Sabra et Chatila avec la complicité israélienne, Tell al-Zaatar avec la complicité syrienne). Plus récemment, le camp de Nahr el-Bared a été détruit au cours de combats impliquant l’armée libanaise.

En Syrie, la population palestinienne subit, comme le reste de la population, la dictature. Les camps palestiniens y sont contrôlés par des organisations palestiniennes inféodées au régime (Saïka, FPLP-Commandement Général). Régulièrement, les réfugiés organisent des « marches pour le retour ». Celle du 15 mai 2011 a surpris l’armée israélienne. Des marcheurs venus de Syrie sont arrivés sur le Golan et même jusqu’à Jaffa. Quelques jours plus tard, les organisations liées au régime syrien ont organisé une nouvelle marche. Cette fois, les réfugiés ont été envoyés à l’abattoir. L’armée israélienne a tiré (23 morts).

 

En conclusion

Ce qui caractérise la guerre au Proche-orient, c’est l’inégalité flagrante. C’est le fait que le droit international n’est pas appliqué et que la moitié de la population de cette région subit toute une série de discriminations. La paix passe avant tout par l’égalité des droits.

 

Pierre Stambul

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UJFP: Sur la libération des prisonniers Palestiniens https://la-feuille-de-chou.fr/archives/27622 Fri, 21 Oct 2011 15:26:39 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=27622


L’ UJFP se félicite de l’accord conclu entre le Hamas et le gouvernement israélien et qui a permis, dans un premier temps, la libération de 477 prisonniers politiques palestiniens contre celle du soldat israélien fait prisonnier – rappelons le – au cours d’une attaque israélienne sur la Bande de Gaza en 2005. Selon cet accord, 550 autres prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes doivent être libérés d’ici à deux mois.

Il s’agit là d’une victoire politique sans précédent de la Résistance palestinienne à un moment où tous les regards sont tournés vers l’ ONU à la suite la demande de l’ Autorité Palestinienne pour que la  Palestine soit reconnue comme Etat souverain.

En tant qu’association progressiste juive anticolonialiste, soucieuse du respect du Droit International, l’ UJFP s’inquiète de la façon dont les médias français ont traité cet événement, adoptant sans réserve le discours israélien, glorifiant le soldat israélien, réduisant les résistants palestiniens libérés à des terroristes ayant « du sang sur les mains ». Nous retrouvons là le vieux  discours colonialiste français du temps de la guerre d’Algérie mais qui n’a jamais disparu de l’inconscient collectif.

Tout autant, l’ UJFP s’inquiète du discours des représentants religieux et  communautaires juifs français qui s’acharnent à montrer le soldat d’une armée d’occupation  G Shalit comme un civil innocent, la justice israélienne d’occupation comme légale, les résistants palestiniens comme des criminels.

L’UJFP fait siennes les inquiétudes du Haut Commissariat de l’ ONU aux droits de l’ Homme  car certains  prisonniers palestiniens libérés le 18 octobre dernier n’ont pas choisi le lieu de leur libération, dès lors ils sont victimes d’un transfert forcé ou d’une déportation, ce qui constitue une violation grave de la IV Convention de Genève.

La libération de ce premier contingent de prisonniers, celle attendue des 550 autres ne doit pas nous faire oublier que plus de 5000 autres prisonniers palestiniens – hommes, femmes et enfants – restent détenus de façon tout à fait illégale dans les prisons israéliennes, dont 272 en détention administrative, sans accusation ni procès. Leurs conditions de détention aggravées par la loi dite « Shalit » a déclenché une grève de la faim suivie par des centaines de prisonniers depuis bientôt 3 semaines, dans un assourdissant silence médiatique au moment même où la question des prisonniers est à l’ordre du jour.

Parmi ces prisonniers, le jeune Salah Hamouri, citoyen français et palestinien, abandonné à son sort par le gouvernement français et oublié de nos médias, de nombreux députés kidnappés, Marwan Barghouti, Ahmed Saadate et aussi Ameer Makhoul.

Reste pour l’UJFP la question centrale de cette tragique affaire que sont le siège et le blocus de Gaza justifiés par Israël par la captivité du soldat Shalit ( alors que, en réalité, ce sont les élections qui ont donné le pouvoir au Hamas qui ont renforcé le blocus ) punition collective infligée à plus d’un million et demi de Gazaouis pour leur résistance, leur dignité affirmée. La levée du blocus illégal et inhumain devient plus que jamais une exigence prioritaire, celle qui doit unir toutes les forces éprises de justice.

 

Le BN de l’UJFP, le 21 octobre 2011

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Nouvelles très inquiétantes pour les emprisonnés du Freedom Theatre de Jénine https://la-feuille-de-chou.fr/archives/26923 https://la-feuille-de-chou.fr/archives/26923#respond Mon, 22 Aug 2011 08:49:30 +0000 http://la-feuille-de-chou.fr/?p=26923 Voici en pièce jointe et ci-dessous la traduction de l’article de la journaliste israélienne Amira Hass, publié en anglais dans l’édition du 18 août du journal Haaretz. Le lien pour la version en anglais est :

http://www.haaretz.com/print-edition/news/shin-bet-accused-of-exceeding-its-authority-in-mer-khamis-murder-case-1.379205

Cet article contient des nouvelles alarmantes.

Adnan Naghnaghhiye et Bilal Saadi, fidèles collaborateurs de Juliano Mer Khamis assassiné le 4 avril, sont détenus en Israël sous le régime de la “détention administrative” et sont donc suspendus au bon vouloir des autorités d’occupation.
Rappelons que l’armée et la police israéliennes sont intervenues en dehors de toute légalité internationale, perpétrant un coup de force et ne tenant aucun compte des procédures d’enquête au sein des instances judiciaires palestiniennes.
Qu’en serait-il si la France avait opéré un tel coup de force à l’encontre d’un autre pays sous prétexte d’enquêter sur l’assassinat de l’un de ses ressortissants dans ce pays ?

Des réactions ont commencé à se propager dans plusieurs pays, dont ici, aussi bien parmi les milieux culturels, parmi les personnalités ou parmi les associations et partis défendant les droits humains.

Une nouvelle audience est prévue le lundi 22 août. Après cette audience nous vous inviterons à participer à diverses initiatives, nationales, européennes ou internationales pour exiger la libération immédiate des trois détenus. En attendant nous vous invitons à continuer à mobiliser vos réseaux et à interpeller les autorités et les milieux concernés.

Le Shin Beth accusé d’abus de pouvoir dans l’affaire du meurtre de Mer Khamis

Selon les avocats l’assassinat n’ayant pas été caractérisé comme crime de sécurité, le Shin Beth n’a pas, conformément à la loi, autorité pour enquêter.

Par Amira Hass – article paru le 18 août 2011 dans le quotidien israélien Haaretz

Deux avocats qui s’occupent de l’affaire ont accusé le service de sécurité Shin Beth d’avoir outrepassé ses pouvoirs en enquêtant sur le meurtre du 4 avril de Juliano Mer Khamis, qui était directeur général du Théâtre de la Liberté de Jénine.

Abeer Baker, représentant la famille de Mer Khamis, et Smadar Ben-Natan, qui représente l’un des suspects, font valoir que du fait que le meurtre n’est pas déclaré crime de sécurité, le Shin Beth n’a pas légalement pouvoir d’enquêter.

Lors d’un renvoi d’audience mercredi dernier concernant Adnan Naghnaghiye de Jénine, qui travaillait en tant que responsable de la régie et des locaux du Freedom Theatre et vivait à l’étage au-dessus du théâtre, Ben-Natan a demandé si le crime dont il est suspecté « comporte un quelconque élément de délit de sécurité.» Le représentant de la police, l’inspecteur Nasser Salah Nasseraldin, a répondu : « Non, il est soupçonné de meurtre. »

Le Shin Beth a commencé ses investigations presque quatre mois après le meurtre, quand il est devenu clair que l’Autorité Palestinienne ne progressait pas dans l’enquête. Bien que Mer Khamis travaillait à Jénine et que le meurtre a eu lieu là-bas, il était citoyen israélien.

L’enquête du Shin Beth s’est concentrée sur quatre personnes : Naghnaghhiye ; Bilal Saadi, un membre de l’équipe du théâtre, qui a été arrêté le 27 juillet ; Raida Sawalem, la baby-sitter du fils de Mer Khamis, qui était dans la voiture avec lui lors de l’assassinat ; et Rami Hwayel, un étudiant acteur du théâtre. Sawalem n’a pas été arrêtée, mais a été interrogée trois fois.

Naghnaghiye et Saadi ont tous deux été arrêtés pour suspicion d’implication dans le meurtre. Saadi est aussi soupçonné d’appartenance au Front Populaire de Libération de la Palestine.

Officiellement, la police israélienne est responsable de l’enquête. Mais lors d’une conversation entre Baker et l’un des enquêteurs de police, il est devenu clair que la police n’avait pas été prévenue des arrestations – même si au tribunal Nasseraldin a dit que la police et le Shin Beth coopèrent.

Saadi et Naghnaghhiye nient tous deux une quelconque implication dans le meurtre. Mais d’après des documents secrets que le Shin Beth a soumis à la cour militaire via la police, la cour a décidé de les renvoyer à lundi prochain.

Ben-Natan a demandé si la police enquêtait aussi auprès de gens non liés au théâtre, dans la mesure où Mer Khamis s’était plaint de recevoir des menaces de gens opposés à son travail. Nasseraldin a répondu oui, mais il a admis que les documents secrets ne contenaient rien qui conduise vers d’autres pistes.

Il est aussi apparu pendant l’audition que la police n’a jamais questionné l’Autorité Palestinienne sur les déclarations que ses enquêteurs ont collecté auprès de témoins oculaires ou d’autres gens interrogés.

Rami Hwayel, l’étudiant acteur, a été arrêté le 6 août mais a été en mesure de prouver qu’il se trouvait à l’étage du théâtre quand le meurtre s’est produit. En conséquence, la cour n’a trouvé aucun fondement permettant de le considérer comme suspect du meurtre – mais elle le tient de toute façon en détention préventive pour suspicion d’être entré une fois illégalement en Israël.

La famille et les amis de Mer Khamis ont dit qu’ils sont contents que des efforts soient effectués pour trouver le meurtrier, mais qu’ils déplorent les méthodes utilisées par le Shin Beth, qui violent les droits des suspects. Par exemple, Saadi et Naghnaghhiye ont été interdits de rencontrer leurs avocats depuis qu’ils ont été arrêtés il y a deux semaines. Ben-Natan a dit que de telles mesures draconiennes sont rarement prises lors d’enquêtes criminelles ordinaires.

De plus, elle a dit que le Shin Beth, contrairement à la police, soumet de façon routinière les suspects à des privations de sommeil et les menotte pendant les interrogatoires, et qu’il ne procède pas à un enregistrement vidéo des interrogatoires. Saadi, par exemple, s’est plaint au juge d’avoir été privé de sommeil, d’avoir du consulter un docteur quatre fois à cause des traitements qui lui ont été infligés pendant les interrogatoires et de ne pas avoir pu manger la nourriture qui lui était donnée parce que ses mains étaient menottées.

Le Shin Beth a répondu que l’enquête « est conduite conjointement par le Sin Beth, les Forces de Défense Israéliennes et la police israélienne, à la lumière du fait qu’un citoyen israélien a été assassiné et en suspectant que le meurtre a été motivé par des raisons nationalistes. La coordination entre le Shin Beth et les autres services de sécurité est conduite conformément aux procédures habituelles mises en œuvre dans toutes les investigations du Shin Beth.»

(Traduction JGG)

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