APPEL DES ÉCRIVAINS ET DES CINÉASTES….

Chers amis,
Comme vous le savez, le 18 décembre 2009, le ministre de l’Immigration et de l’Identité Nationale Eric Besson a porté plainte contre Gérard Mordillat pour des propos qu’il a tenus dans une interview à Canal+ fin novembre 2009.Voici ce qu’en dit Gérard dans un entretien avec le NouvelObs.com :


« Il porte plainte -pour diffamation je suppose contre des propos que j’ai tenus dans une interview à Canal +, où je disais que l’ignoble phrase de Brasillach ”il faut se séparer des juifs en bloc et ne pas oublier les petits” pourrait servir d’exergue à son ministère du racisme et de la xénophobie : il suffirait de remplacer ”juifs” par Afghans, Tchétchènes, Roms, maghrébins, africains, Chinois, etc. C’est une question morale : la politique menée à l’égard des étrangers est ignoble, il faut la combattre d’un point de vue moral. Il n’est pas question de tout amalgamer, mais on peut dire qu’il y a certains parallèles.


Je vois d’ailleurs qu’il attaque également Cambadélis, parce que ceux qui critiquent sa politique ont à l’esprit ce genre de parallèles. On va voir ce qui va se passer avec ce procès, mais en attendant, on arrête des gens qui font la queue aux Restos du cœur ou à la soupe populaire, on traque des enfants dans les écoles, et on renvoie des Afghans dans un pays en guerre.»

Il nous paraît peu digne de la République qu’un ministre du gouvernement de notre pays attaque un cinéaste et écrivain pour des propos politiques qui font partie du débat permanent dans une société démocratique.

Nous appelons donc nos amis cinéastes à signer le texte écrit par Dan Franck pour soutenir Gérard Mordillat.

Michel Andrieu
Malik Chibane
Fabrice Genestal
Christophe Ruggia
Jean-Pierre Thorn

Texte de Dan Franck :

“Doriot, Déat, Laval ont, en leur temps, fourbi leurs armes du côté gauche de l’échiquier politique avant de rallier le bord opposé.
Besson a, en son temps, fourbi ses armes du côté gauche de l’échiquier politique avant de rallier le bord opposé.


C’est un cheminement.


Nul n’a pu freiner la course de Doriot, Déat et Laval vers les dérives que l’on sait. On peut encore essayer avec Besson. Pas pour lui-même, mais pour la République. Pour la démocratie. Pour les familles décomposées et expulsées, les sans-papiers de Sangate et d’ailleurs, les enfants emmenés des écoles, les contrôles au faciès, les charters pour l’Afghanistan… Contre les multiples dérives de ceux qui nous gouvernent et nous repré-sentent désormais si mal, si honteusement parfois.


Jouissant d’une immunité qui leur permet de pourfendre la liberté d’expression quand elle leur est contraire, ils attaquent en justice ceux qui leur lancent les traits que mérite leur politi-que. Ils provoquent. Gérard Mordillat répond, condamnant la xénophobie et le racisme d’un ministère dont le seul objet semble être de poursuivre et de persécuter les étrangers.


Nous sommes de son bord, solidaires et coupables, passibles des mêmes peines, présents, bien entendu, dans l’enceinte du tribunal qui le jugera. C’est là notre sens de l’identité nationale.”

Dan Franck
Signature de la pétition à : jesoutiensmordillat@gmail.com