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Communiqué de presse de la Coordination des Intermittents et Précaires

Vendredi 17 juillet 2015

MANUEL VALLS REFUSE DE RENCONTRER

LA PRESSE ET LES INTERMITTENTS

Nous prenons acte que Manuel Valls prévoit une visite officielle à Avignon le dimanche 19 juillet en refusant la présence de la presse et des intermittents : une réunion de travail est prévue avec Fleur Pellerin sur l’intermittence, sans les intermittents !
Le gouvernement et le Parti Socialiste ne cessent de communiquer sur le maintien des budgets de la Culture et sur la « sanctuarisation » des droits sociaux des intermittents : c’est faux !
Il n’est donc pas surprenant que, pour cacher ses mensonges, Manuel Valls refuse le dialogue contradictoire. Le Petit Prince du 49-3 a bien compris que le monologue est la meilleure façon de mener sa campagne de communication.

 

Notons le programme de la balade du 49-3 :

Dimanche 19 juillet 2015

9h : Rencontre avec Greg Germain – site du festival Avignon Off / Hors Presse

10h : Rencontre avec Cecile Helle – Mairie d’Avignon / Hors Presse

11h : Réunion de travail avec Fleur Pellerin sur les intermittents du spectacle – Préfecture du Vaucluse / Hors Presse

18h : Visite de la Collection Lambert / Hors Presse

22h : Festival d’Avignon / Hors Presse

Nous rappelons à toutes et à tous que les prochaines négociations sur l’assurance chômage auront lieu en 2016…

La Coordination des Intermittents et Précaires

RAPPEL : Le gouvernement a annoncé l’agrément du protocole du 22 mars 2014 contre l’avis de la majorité des intermittents. Le gouvernement abdique à cause du pacte de responsabilité et uniquement à cause de cela. La conférence sociale du 7 juillet ne doit surtout pas être « déstabilisée », point barre. Mais nous sommes aussi contre le pacte de responsabilité.

Le gouvernement annonce, « en signe d’apaisement », des « discussions ». Nous ne pouvons pas discuter avec cet agrément. Cette solution est déséquilibrée, elle donne tout le pouvoir aux mêmes qui mettent systématiquement les systèmes de protection sociale en crise, toute annexes confondues. 

Ce ne sont pas les annexes 8 et 10 qui sont à bout de souffle mais le paritarisme. Valls fait allusion à la date de 1958. Rappelons que le patronat ne siégeait pas à l’Unedic, jusqu’en 1967. Qu’il brandit la menace d’en sortir à chaque fois, sans le faire : il y perdrait trop. Le MEDEF est devenu le patron de l’UNEDIC. 

Non les partenaires sociaux ne sont pas courageux. Savez-vous que cet accord a été négocié dans les couloirs du MEDEF, savez-vous que la profession n’y est pas représentée ? Savez-vous que vous arrivez trop tard ? La profession a déjà été consultée à maintes reprises par les députés en amont, ces propositions n’ont pas même été étudiées, cela n’a donné aucun résultat. Non nous ne respectons pas cette signature, nous ont-ils respectés ? A l’inverse ces partenaires sociaux non représentatifs – qui mettraient volontiers à la poubelle la solidarité interprofessionnelle pour un système assurantiel et privatisable – ont des intérêts particuliers à cette signature idéologique et le gouvernement aussi. Des intérêts de classe. Nous avons appris tout cela.

Nous avons déjà discuté 11 ans. Nous avions prévenu et dit avant les négociations qu’il fallait les flécher, le gouvernement ne l’a pas fait. Nous avons des propositions qui n’ont pas été étudiées. Le PS soutenait ces propositions. Le PS a peur du MEDEF. Ce paritarisme est une parodie, le MEDEF a les pleins pouvoirs, nous n’en voulons plus. 

Votre schizophrénie est écœurante. Le protocole de 2003 est une deuxième fois agréé, et cette fois par ceux-là mêmes qui le dénonçaient, c’est à dire vous autres. 

Dix années de précarisation mérite mieux qu’un différé du différé, qu’une sanctuarisation du budget de la création du spectacle vivant déjà promise et surtout qu’une éventuelle discussion. Des actes! Nous n’avons aucune garantie sur la tenue, le périmètre, la teneur, les conséquences de ces discussions. Le seul contenu abordé dans ce plan de communication sont les « abus » du secteur. Encore et toujours de la propagande. Cette profession est extrêmement réglementée et contrôlée. Les rapports sont clairs, il n’y a pas plus de dérive qu’ailleurs et les abus sont minimes comme ailleurs. Aucun système ne peut être parfait. Nos propositions sont vertueuses et minimiseraient ces comportements marginaux. Toute les mesures contre les abus ont abouti à une lutte contre les précaires. Arrêtez de dépenser des millions pour contrôler et exclure les plus fragiles d’entre nous. Nous avons appris tout cela. Nous savons que depuis 2003, une grande partie d’entre nous est devenue intermittente des droits sociaux ou tombée dans le RSA. 

Comment pouvez-vous affirmer que pas un intermittent n’est exclu ? un intermittent sur deux n’est pas indemnisé, il n’y a pas de privilège, pas d’abus qui tiennent. On nous abuse : 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés toutes annexes confondues. 

La coupe est pleine OUI, Monsieur le premier Ministre. Le mouvement est différent de celui de 2003, plus déterminé, plus étendu et plus mature. Des centaines d’élus ont demandé le non agrément, plusieurs Maisons de théâtre, de culture ont demandé le non agrément, la grande majorité des festivals, des équipes sont en grève ou en lutte… ce n’est pas pour rien. Nous avons étudié la convention. Nous sommes nombreux à être en colère.

Nous ne sommes pas une réserve d’indiens. Nous sommes concernés par le reste des annexes et par le reste du monde. C’est l’ensemble de la convention qui est à revoir. Les droits rechargeables sont néfastes pour les salariés en CDD courts. Le régime général n’est pas adapté aux personnes à activité réduite qui y sont brusquement et sans négociation basculés. 86% des embauches se font en CDD, les contrats de moins d’un mois ont plus que doublé. Vous n’avez pas lu ce que vous agréez ? Toucher aux chômeurs les plus atteints par la crise est indigne. 

Non ce régime n’est pas une forme indirecte de soutien à la culture. Arrêtez ce discours. Les droits sociaux sont des aides indispensables à tous les secteurs, pas plus celui de la culture que celui de l’industrie qui en bénéficie lors des nombreux plan de licenciement. Que voulez-vous au juste ? On rapporterait 57 milliards à l’économie, que vous faut-il de plus ? Les retombées économiques des dépenses culturelles, tout le monde le sait, sont énormes. Savez-vous que les intermittents sont excédentaires sur les retraites, sur la sécurité sociale ? Mais là on stigmatise d’autres catégories. Vous êtes en permanence dans la division.

Vous savez tout cela et vous savez que nous savons.

C’est une crise politique majeure. Si les négociations continuent de se faire dans les couloirs du MEDEF, alors négocions dans la rue !

Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.