La rumeur circule depuis des mois. Le tenancier de la Feuille de chou en avait parlé avec le gérant, au printemps: affaire de gros sous. Les DNA y consacrent un papier ce jour. Le Café Brant fermerait!

Et, comme pour la Chambre des Métiers, avenue des Vosges, remplacée il y a des années, sans vague, même des joueurs d’échecs qui s’y retrouvaient, avec d’autres clientèles, ce serait encore une agence bancaire qui prendrait la place.

Il y a quelque ironie, dans cet avatar, au vu de la fréquentation, en partie, très bourgeoise libérale du café!

On leur proposerait bien d’occuper les lieux; mais vous les voyez, vous, utiliser les méthodes de gauchistes qu’ils honnissent?

Ou bien, qu’ils invitent les familles de demandeurs d’asile qui dorment pas loin, place de la République…Il y aura le nombre!

Et les profs de fac, ils vont aller où, en sortant du Palais U? Et leurs étudiant(e)s? Et la communauté syrienne de Strasbourg? Et les agents consulaires turcs qui bientôt ne seront plus voisins? Et tous les autres, les rentiers, les avocats, les architectes,les promoteurs immobiliers, les gros commerçants à la retraite, les artistes?

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Strasbourg

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Mobilisation pour la sauvegarde d’une brasserie mythique Vers la fin du café Brant

L’hypothèse la plus solide sur l’avenir de la brasserie serait la reprise des locaux par une banque… Photo DNA – Michel Frison

Le célèbre café Brant, place de l’Université à Strasbourg, pourrait fermer ses portes à l’automne. De nombreux Strasbourgeois s’en émeuvent déjà. Mais les responsables du lieu ne laissent rien filtrer…

Les clients de passage du café Brant l’ignorent sans doute. Mais de nombreux habitués ont eu vent de la fermeture prochaine de cet endroit mythique de Strasbourg.

Sur la place de l’Université, à l’angle du quai du Maire-Dietrich, la terrasse profite de l’ombre des platanes et de la fraîcheur de l’Ill. L’intérieur recèle des objets d’arts et invite au calme près des baies vitrées donnant sur le Palais U.
« On ne peut pas laisser faire : un jour, on va se réveiller ; il y aura des guichets »

« Trop de bruits circulent pour rester inactif », annonce la page « Sauvons le café Brant » sur le réseau social Facebook. Son objectif : « Anticiper l’éventuelle vente du café Brant sans préservation du site » et « montrer l’attachement que nous avons tous pour cette brasserie d’exception ».

Parmi les 1 500 soutiens qui s’y affichent depuis sa création il y a un mois, certains évoquent une fermeture au 30 septembre, ou au 31 octobre. Une information difficile à confirmer.

« On est tenu au secret », s’excusent les salariés interrogés hier. Quant au gérant, Jean-François Horn, patron des lieux depuis 1987, il n’envisage pas une seconde de donner une interview. Et l’administrateur de la société civile immobilière propriétaire des murs, Nicolas Berst, n’a pas répondu aux appels.

Ce qui est sûr, c’est qu’un permis de construire a été déposé depuis plusieurs mois déjà pour rénover l’ensemble de l’immeuble. « Une mise aux normes nécessaire au demeurant », indique le premier adjoint au maire Robert Herrmann. Ces travaux à venir imposent la fermeture de l’établissement. Par ailleurs, Jean-François Horn va effectivement cesser son activité et se séparer des personnes qu’il emploie.

Après la rénovation, le propriétaire ne voudrait pas d’une brasserie au pied de l’immeuble. « Je n’arrive pas à connaître le vrai du faux sur l’occupation du rez-de-chaussée », explique Robert Herrmann, de plus en plus souvent interpellé par ses concitoyens sur le mystère de cette disparition programmée. « Il est clair que cette brasserie appartient au patrimoine de la ville, reconnaît l’élu, et on a du mal à imaginer que ça devienne une banque. » Mais c’est pour l’instant l’hypothèse la plus solide.

« On a eu confirmation que le mobilier est en vente », assure Axelle Benamran, administratrice de la page Facebook. « On ne peut pas laisser faire : un jour, on va se réveiller ; il y aura des guichets. Ça nous fait mal au cœur : c’est trop beau, c’est trop culte. »

« Notre objectif n’est pas d’empêcher des personnes privées de contracter, poursuit-elle, mais si à coût égal de loyer on peut avoir une brasserie à la place d’une banque… » Deux gérants de brasserie « très installés » seraient prêts à reprendre l’activité.

Mais le problème, c’est qu’il s’agit d’une tractation privée sur laquelle la collectivité a peu de prise. Et la demande en cours d’instruction de classement aux monuments historiques n’y changera pas grand-chose. Restent les cris du cœur des Strasbourgeois. Quelqu’un les entendra-t-il ?
par Charlotte Dorn, publiée le 21/08/2013 à 05:00