durban 2 strasbourg checkpoint

6 déc. 2009

photos : 2


Événement inédit à Strasbourg, capitale de l’Europe, des droits de l’homme, et de Noël…

Devant le Conservatoire de musique et de danse, situé juste en face de la Ville de Strasbourg et de la Communauté urbaine, place de l’Étoile, sous les yeux des touristes descendant de cars pour aller visiter le Christskindelsmärike, à l’occasion d’un colloque organisé par le Consistoire israélite du Bas-Rhin, (avec la Ville, le Conseil général et la Région) un véritable check-point à l’israélienne avait été installé le long du mur, aussi haut que celui de la honte en Palestine, pour canaliser et contrôler les participants.

le président de la communauté

Plusieurs sortes d’individus, pour parler en langue policière, étaient à la surveillance: à l’extérieur des barrières métalliques, la police nationale, qui a très tôt demandé aux tracteurs de se déplacer de 50 mètres, sinon…

flics privés iconophobes f2c

flics privés iconophobes f2c

Les militants du Collectif judéo-arabe et citoyen, de l’Association des travailleurs maghrébins de France et de l’Union juive française pour la paix ne bougèrent pas.

Ils virent très peu de monde entrer. Il faut dire que le sujet n’était pas très sexy, comme dirait Olivier Picard, éditorialiste aux DNA, et de plus, les responsables juifs avaient inscrit un autre rendez-vous, concurrentiel le même jour, le Salon du Livre de la WIZO, au CIC du Wacken (on y reviendra ci-après).

un check point au conservatoire de strasbourg sous les fenêtres de la cus

un check point au conservatoire de strasbourg sous les fenêtres de la cus

A l’extérieur aussi, des individus en civils patrouillaient, certains emmitouflés jusqu’aux yeux dans des duvets, la cagoule remontée, le genre voyou de la LDJ; d’ailleurs, l’un de ces malappris nous fit un doigt d’honneur bessonien.

D’autres, à l’intérieur des barrières étaient les agents de sécurité habituels et connus du Centre communautaire de la Synagogue de la Paix, rue Hirschler.

mahsom watch contre check point étoile Sstrasbourg

mahsom watch contre check point étoile Strasbourg

Enfin, une troisième catégorie, non identifiée, n’était manifestement pas du coin, Service de protection (Golem) de la communauté juive de Paris? Agents de l’Ambassade d’Israël? Mossad? On n’obtint aucune réponse de leur part, mais ils procédèrent à un contrôle sélectif serré et professionnel des poches et sacs à dos (surtout ceux des tracteurs) sous les yeux de la police nationale et de plusieurs témoins. On ne manquera pas d’interroger les élus et un avocat sur la “lagalité de tels faits.

milices  sionistes

milices sionistes

L’un d’eux était muni d’une “poêle à frire” pour détecter, comme dans les aéroports, tout particulièrement les zones El Al, comme à Frankfurt, les métaux et autres armes potentielles. On eut une pensée pour les dizaines de Palestiniens qui avaient été forcés par l’armée israélienne, la très mal nommée Tsahal (forces de défense! )de se mettre en caleçon, devant une prison.

On aperçut le sénateur-maire Roland Ries, à qui on demanda s’il avait lu les documents qui lui avaient été envoyés pour rétablir la vérité contre les mensonges des organisations israélo-sionistes lors de la conférence Durban II à Genève, en avril dernier.

Il semblait pas au courant, alors qu’on avait eu un contact téléphonique avec une de ses collaboratrices.Il s’apprêtait à faire le discours de bienvenue, et arborait un visage plutôt défait qu’on ne lui connaît pas. On vit aussi le premier adjoint Robert Hermann, celui de l’OTAN à Strasbourg début avril, Raphaël Nisand, maire de Schiltigheim, et ex président de la LICRA 67 et, dans la salle, Olivier Bitz, adjoint aux religions. L’adjoint Vert, Alain Jund passa rapidement devant nous, puis disparut dans la nature, ce qui ne surprend pas pour un écologiste.

On s’était débarrassé de tout matériel qui aurait pu donner le prétexte de nous interdire d’entrer, et, après avoir subi ce contrôle manifestement illégal sur la voie publique, nous avons enfin pu pénétrer dans le hall du Conservatoire où on nous donna un petit ticket d’entrée.

A cause du contrôle illégal et prolongé, on avait raté le discours de Ries. Tu peux nous l’envoyer?

rencontre maroco-judéo-musulmane strasbourg méditerannée orchestre de fès et chorale juiverencontre maroco-judéo-musulmane strasbourg méditerannée orchestre de fès et chorale juive

On eut la surprise de découvrir que cette belle salle, qui contient au moins 600 places, et qui était pleine de Juifs et d’Arabo-musulmans lors du concert du Grand Orchestre de Fès avec une chorale juive, dans le cadre de Strasbourg-Méditerranée qui vient de s’achever, comptait une petite centaine de participants seulement, un bide! Sûr que les livres attirent plus que les Sopo.

Une certaine Malka Marcowich parlait à ce moment de “Durban et après: la défaite des démocraties”. Entendez par là que cette dame, historienne, paraît-il, s’opposait avec les autres aux pays du Sud qui avaient le front de condamner toutes les formes de racisme, y compris celui d’Israël à l’encontre des Palestiniens.

Son combat s’inscrivait dans le cadre de la lutte bushienne du Bien contre le mal, ce dernier s’appelant Iran, Cuba, Chavez, Hamas, Hezbollah, etc, bref ceux qui résistent encore à l’ordre libéral-impérial mondialisé.

malka marcovich floue

malka marcovich floue

Lui succéda Dominique Sopo de SOS Racisme, insipide et soporifique sur “Racisme et antiracisme“.

Dominique Sopo SOS Racisme

Le plus intéressant et audible, fut Me Joseph Roubache, qui traita de le liberté d’expression, du blasphème, des tentatives d’États islamiques de modifier le droit international sur cette question. Il se prononça, s’appuyant sur une phrase célèbre de Voltaire, pour la défense de la liberté d’expression, et, à notre agréable surprise, prit pour exemple, ce qui ne put que déplaire aux participants, l’action que nous avions menée devant la salle et cita la banderole “Des Juifs pour la Palestine”, en insistant sur notre droit à l’exhiber, même s’il était en désaccord. Avec quoi, d’ailleurs? Avec le fait qu’il y ait des Juifs pour la Palestine, Il faut s’y faire, et leur nombre est appelé à augmenter!
Ce même dimanche avait lieu le Salon annuel du livre organisé par la WIZO, une association qui se dit apolitique et s’occupe des femmes.

http://picasaweb.google.com/jcreyem/WIZOSALONDULIVRESTRASBOURG20091206

Cependant comme on peut le vérifier facilement, le Z de WIZO est celui de Zionist, en français, sioniste… De même que dans IJAN, le A est le début de Antizionist…(International Jewish Antizioniste Network.
Fondée vers 1920, cette association féminine du mouvement sioniste de l’époque a bien entendu contribué à la création de l’Etat d’Israël en 1948.
La WIZO s’occupe des femmes, d’éducation, de jeunes filles, etc, toutes choses en elles-mêmes pas critiquables du tout, sauf que la création de l’Etat d’Israël a produit des centaines de milliers de réfugiés, dont des femmes, évidemment. Une fois qu’on a chassé, par la nakba (catastrophe) les femmes, et les hommes, et les enfants palestiniens de leur propre terre, on s’occupe, des femmes juives, israéliennes après 1948…
D’ailleurs, pour ceux qui douteraient de l’engagement sioniste de la WIZO, un énorme drapeau au mur, bleu, blanc, avec un Moguen David jaune au centre et le sigle WIZO,ne laissait aucun doute
Le plus incroyable est que, venu à cette rencontre un peu avant 11h, pour entendre le député socialiste Armand Jung, vice-président de l’association parlementaire France-Israël, et aussi pour rencontrer des auteurs, et acheter des livres, (à la sempiternelle Librairie Kléber, qui truste, n’est-ce pas M. Wolfermann, un grand nombre d’événements à Strasbourg au détriment des autres librairies), on avait pris soin d’arborer un foulard aux couleurs de la Palestine, celui même offert à Kaysersberg, par nos amis palestiniens, agriculteurs et syndicalistes venus rencontrer, avec le soutien du Conseil général du Haut-Rhin, leurs collègues alsaciens.
On s’est vu abordé (en tout bien tout honneur…) rapidement par une dame, fort charmante au demeurant, qui portait, elle, un pull noir avec des lettres brodées argentées WIZO, qui nous a demandé d’ôter (!) notre foulard palestinien en ces lieux!
Ce n’était qu’un hall, certes luxueux d’une banque, (un abri chauffé pour les SDF nombreux en cette saison) qui refait des profits, comme les autres, et on ne voyait pas au nom de quoi on aurait renoncé à nos insignes, après tout on est encore, pour combien de temps, on ne sait, en République française, où la liberté, se conjugue si bien avec l’égalité et la fra-ter-ni-té-sororité (sauf à se nommer Besson et expulser les étrangers). Le hall de la banque n’appartenant pas aux zones A, B, ou C de la Cisjordanie occupée, ni à Jérusalem-Est en voie de judaïsation accélérée, on envoya poliment paître la dame.
Pendant la conversation, elle entreprit de nous tripoter, oui, oui, et retourna le foulard de telle sorte que le mot (honni) de Palestine ne fut plus visible! On se laissa chatouiller et, lorsqu’elle eut terminé sa tâche patriotico-sioniste, on lui fit remarquer que le revers noir et blanc caractéristique des couleurs palestiniennes, et des keffiehs, signalait, aussi bien que le mot, notre sympathie pour ” l’ennemi”…
C’était en farce, la même scène qui l’après-midi, au sortir du Conservatoire, vers 17h30, nous mit tout à coup en face d’une mégère décomposée qui s’avançait vers nous et nous traita de “juif antijuif, les pires” selon son si sûr jugement.
Comme on lui faisait observer qu’on était membre de la communauté , elle dit “je sais, je sais” hélas! Exemple plus fréquent qu’on ne croit de la haine tribale interne à l’égard de ceux qui s’obstinent à préférer la justice à la complicité avec les crimes, sans pourtant laisser à ceux qui se disent juifs, mais tolèrent ou applaudissent parfois même la politique criminelle de l’Etat d’Israël, le monopole de l’appartenance.