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Les enfants aussi

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Avec la famille expulsée hier, par avion VIP spécial, le compteur est à 28 015.

Encore un effort, Monsieur Hortefeux (à volonté), Messieurs, Mesdames les Préfets de la “République”, pour atteindre les 30 000!

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Cercle de silence

Strasbourg 18h place Kléber

Colmar 18 h Musée des Unterlinden

Ce 30 décembre 2010

Et après le silence, le bruit…

Carré 2 Bruit

L’Alsace 30/12/10

Une famille congolaise dans un avion pour l’Espagne

Rock          Asson (à g.), l’un des parents d’élèves de l’école Oberlin à          Colmar, a pris fait et cause en faveur de Diaz Nsimba-Diazola et          sa famille. Photo Jean-Christophe Meyerzoom

Rock Asson (à g.), l’un des parents d’élèves de l’école Oberlin à Colmar, a pris fait et cause en faveur de Diaz Nsimba-Diazola et sa famille. Photo Jean-Christophe Meyer

Des parents d’élèves colmariens, qui s’étaient fortement mobilisés en faveur d’une famille congolaise « parfaitement intégrée » mais en situation irrégulière, ont assisté, hier, à leur expulsion du territoire français.

Hier matin peu avant 7 h, Diaz Nsimba-Diazola, Solange Ntungi-Kilolo et leurs deux enfants, Christibi, 3 ans, et Grasdi, 5 ans, ont été transférés de Rouffach vers Saint-Louis, puis vers l’aéroport de Bâle-Mulhouse où un avion les attendait. Destination ? L’Espagne, pays par lequel cette famille de Congolais a mis les pieds dans l’espace Schengen.

Elle vivait en France depuis 18 mois, sous la menace d’une expulsion. Ses deux enfants étaient scolarisés à l’école Oberlin, à Colmar. Mais le 8 décembre, la famille est priée de suivre la police aux frontières. Leur expulsion est retardée pour raisons météorologiques.

« Une chaîne de solidarité »

Elle échoue temporairement dans un centre d’hébergement, à Rouffach. À l’école Oberlin, des parents d’élève mettent en place « une chaîne de solidarité ». Une pétition est lancée sur le site internet d’Éducation sans frontières et recueille plus d’un millier de signatures. Un roulement est orchestré par les parents d’élèves pour permettre aux deux enfants d’aller tous les jours à l’école à Colmar.

Rendez-vous est pris avec les services de la préfecture, le 15 décembre. Rock Asson, l’un des parents d’élèves qui a pris fait et cause pour cette famille « parfaitement intégrée », est reçu par le secrétaire général de la préfecture. Ses arguments se « heurtent » au droit relatif à la législation sur les étrangers dans l’espace Schengen. Par ailleurs, M e Roussel, l’avocat de Diaz Nsimba-Diazola, dépose un recours au tribunal administratif (pour contester la décision de remise aux autorités espagnoles), ainsi qu’une demande de « régularisation à titre humanitaire » auprès du préfet.

Un bimoteur et huit policiers

Ces actions n’auront eu aucun effet. « On s’y attendait un peu », lâche M e Roussel, qui « regrette la brutalité de l’exécution. Mais le préfet du Haut-Rhin doit faire ses quotas de reconduite… » Apprenant hier matin la nouvelle de leur transfert vers Saint-Louis, des parents d’élèves de l’école Oberlin se sont déplacés à l’EuroAirport. Trop tard pour voir Diaz Nsimba-Diazola et les siens, qui avaient déjà passé les portiques de sécurité…

Ils ont appris que leurs protégés embarquaient dans un bimoteur spécialement affrété pour eux. Au moment du décollage, à la mi-journée, Rock Asson avait encore Diaz Nsimba-Diazola au bout du fil : huit policiers ont pris place à bord de l’avion, pour escorter la famille. « Quel gâchis, quel gâchis ! », a répété Rock Asson.

L’avion a décollé vers 13 h 30. La Ligue des droits de l’homme en Espagne a d’ores et déjà pris le relais pour accompagner cette famille dans ses démarches de demande d’asile.

Jean Daniel Kientz et Jean-Christophe Meyer