Ci-dessous, un texte du M’Pep en défense d’une laïcité “préalable” qui n’est qu’une des formes que prend l’intégrisme laïque, contre des candidatures comme celle de Ilham Moussaïd sur la liste NPA à Avignon.

Dans le corps du texte, en caractères gras, nos remarques opposées à cette laïcité intolérante, véritable religion de combat contre d’autres religions, mais principalement l’Islam…

M’PEP

http://www.m-pep.org/spip.php?article1649

Candidature d’une femme voilée aux élections régionales : position du M’PEP
/
février 2010/ / *Texte du M’PEP*

*CANDIDATURE D’UNE FEMME VOILÉE AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES : POSITION DU
M’PEP*

*/Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)/*

/Le 7 mars 2010./

Rappel des faits

Ilham Moussaïd, jeune femme de 22 ans, étudiante en gestion, membre
du « /comité populaire/ » en Avignon, est candidate dans le Vaucluse
aux élections régionales sur la liste du Nouveau parti
anticapitaliste (NPA). Elle se présente voilée. Il s’agit selon ses
dires d’un « /foulard léger/ » porté par conviction religieuse
personnelle. Elle ajoute : « /Je suis féministe et voilée/ » et
aussi « /Si je suis élue, je siégerais voilée/ ».

Cet événement, qui fait suite à la présence en Belgique d’une
députée voilée au Parlement régional de Bruxelles en juin 2009, a
suscité en France une importante polémique, amplifiée par certains
sites Internet. La droite a raillé cette position en prétendant que,
pour le NPA, « /présenter une femme voilée était certainement un
projet révolutionnaire ?/ ». Le Parti socialiste a fait savoir qu’il
n’aurait pas accepté de femme voilée sur ses listes. Le Parti de
gauche a exprimé son désaccord en réaffirmant son attachement aux
principes laïques. Certains, comme l’association « /Ni putes, ni
soumises/ » ont même menacé le NPA d’une action en justice, qui n’a
strictement aucune chance d’aboutir. De son côté le NPA est certes
traversé par des débats internes sur cette question mais ses
dirigeants ont réaffirmé que « /La foi est une question privée qui
ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors
que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre
parti sont sincèrement partagés/ ».

La position générale du M’PEP sur la question

En premier lieu le M’PEP, en cette période de dépolitisation d’une
grande partie de la jeunesse, tient à saluer l’engagement citoyen
que représente toute candidature et le courage individuel de la
jeune Ilham.

Il constate qu’il n’existe aucune jurisprudence sur la question et
ne conteste donc pas la légalité d’une telle candidature mais
rappelle que le principe constitutionnel de laïcité impose aux
pouvoirs publics une obligation de neutralité religieuse absolue. En
conséquence selon nous, la jeune Ilham, si elle était élue, aurait
l’obligation d’enlever son voile pour siéger à l’Assemblée régionale.

Une candidate ne saurait être confondue avec “les pouvoirs publics” surtout si elle n’est pas élue!
Par ailleurs, à l’Assemblée nationale ont déjà siégé des députés en soutane!

Enfin, le M’PEP considère que l’acceptation par un parti, quel qu’il
soit, de la candidature d’une femme affichant ostensiblement le port
d’un voile à l’occasion d’une élection est *une erreur politique.*
Cette position s’étend de façon générale à tout candidat – homme ou
femme – qui afficherait un signe ostensible d’une quelconque
appartenance religieuse.

Il y a bien des élus qui affichent “ostensiblement” des signes religieux, comme des croix, ou comme Christine Boutin, se revendiquent de positions religieuses.

Mais au-delà de cette simple et ferme réprobation, le M’PEP souhaite
saisir cette occasion pour consolider sur le plan théorique et
pratique ses engagements laïques et républicains.

Car la République et la laïcité, ne sont pas des évidences immuables
et figées mais bien des processus toujours à reconstruire, à
repenser, à revivifier par une inlassable action de remise en
question intellectuelle et d’éducation populaire.

Du point de vue du M’PEP, trois raisons essentielles justifient
cette réprobation :

1.- Tout d’abord, cette candidature contredit ou pour le moins
affaiblit ce qui, pour le M’PEP, est un préalable à l’action
politique, à savoir l’affirmation laïque ; loin d’être
anecdotique, cette dérive intellectuelle peut être désastreuse
à moyen terme

La laïcité fait partie des principes républicains. Elle s’impose à l’État, aux pouvoirs publics, mais pas aux citoyens de la même façon.
On ne saurait exiger comme préalable que les citoyens renoncent à leurs opinions fussent-elles religieuses. Ce serait une conception aussi totalitaire que celle en vigueur dans l’ex URSS où le marxisme-léninisme était religion d’État. Et c’est la situation en Alsace-Moselle où l’enseignement religieux est dans l’école publique sans que les pouvoirs publics s’en émeuvent, au contraire!

Le port du voile : /un message identitaire et ambigu/

Rappelons ici que le voile islamique est un signe ostensible
dont le sens est l’objet d’interminables controverses. Ce n’est
pas le lieu ici de les traiter en profondeur mais peut-être
est-il utile d’en présenter quelques-unes pour saisir le côté
inextricable d’une approche qui serait exclusivement religieuse,
historique, sociologique ou privée.

Il n’appartient pas à des laïques d’interpréter le sens des signes religieux à l’intérieur des traditions diverses: c’est contraire à la laïcité qui est séparation des églises et de l’État et neutralité!

Hors sujet, ce qui suit.

Le voile est-il une spécificité de l’Islam ? Certainement non,
il apparaît plusieurs fois dans la Bible (Genèse et Nouveau
testament). Mais quelle était à l’époque sa réelle signification
et la nature des interdits ? Controverse.

Existe-t-il différents voiles islamiques ? Oui, bien sûr. Il
faut distinguer le /hidjad/ qui couvre les cheveux, le niqab qui
dissimule la partie inférieure du visage, et le /tchador/ qui
couvre tout le corps de la tête aux pieds et ne permet la vue
qu’à travers une sorte de grille devant les yeux.

Mais de quel voile s’agit-il dans la prescription coranique ?
Quelle partie du corps de la femme s’agit-il de couvrir ?
Controverse.

Que dit le Coran sur le voile islamique ? Le sujet y est abordé
de façon très marginale dans deux Sourates (24 et 33). La
prescription vestimentaire est-elle certaine ? Certainement non
et une partie importante des penseurs « /progressistes/ »
contemporains spécialistes de l’Islam ont remis en question
l’obligation du voile comme principe fondamental de cette
religion. Controverse encore.

Le voile enfin a-t-il le même sens pour toutes les femmes qui le
portent ? Encore non. Il y a de très grandes disparités aussi
bien géographiques que sociales. Porter un voile en Arabie
Saoudite ou en Iran n’est pas un choix, et le porter en Turquie
ou en Tunisie a bien sûr une autre signification qu’en France.
De même les raisons de ce choix vestimentaire seront différentes
selon l’âge et le milieu social.

Porter un voile c’est donc afficher un signe ostensible d’une
appartenance religieuse mais un signe qui ne dit rien de précis,
et ne se réfère à aucun écrit avéré et vérifiable sur lequel une
argumentation rationnelle pourrait se développer. Pour certains,
il est le symbole d’une soumission contrainte, donc d’une
oppression dont seraient victimes les femmes dans des cercles
familiaux patriarcaux et rétrogrades. Pour d’autres il est
l’affirmation identitaire librement choisie, et relevant d’une
conviction privée.

L’expérience prouve que de nombreuses femmes portent des signes dits ostensibles sans aucune contrainte extérieure à leur propre décision et pour des raisons diverses, pas toutes religieuses.

/Le terrain spécifique de l’action politique et le préalable laïque/

Aucun texte constitutionnel ne fait un préalable à la participation citoyenne de se défaire de ses opinions religieuses. A Mayotte d’ailleurs, territoire de la république, ils sont tolérés de même que la polygamie!

Ce que dit cette jeune femme aux citoyens français susceptibles
de voter pour elle n’est donc pas clairement défini. Mais, ce
qui nous intéresse en l’occurrence, ce n’est pas le voile en
lui-même, mais justement qu’il soit porté par une candidate à
une élection républicaine française.* Le terrain qui nous occupe
ici est un espace civil très singulier, celui de l’opinion
politique structurée en partis politiques*, en mouvements, en
syndicats et où s’élaborent dans la confrontation démocratique
les règles du « vivre ensemble » qui sont soumis à l’arbitrage
souverain du peuple. Ce n’est pas certes la sphère stricte de
l’autorité publique puisque les candidats doivent se soumettre
au verdict du peuple, mais ce n’est pas non plus uniquement
l’espace civil ordinaire de la rue, des commerces, de la
bibliothèque ou de l’hôtel. D’ailleurs, cette candidate devra
légalement rendre compte à la puissance publique de ses dépenses
de campagne et son parti percevra de l’argent public s’il
recueille plus de 5% des votes exprimés.

Et, de notre point de vue, sur ce terrain spécifique, le
*préalable laïque* doit s’appliquer et avec lui l’abstention en
matière de croyance et d’incroyance. Autrement dit, au M’PEP,
nous pensons que la laïcité n’est pas une valeur parmi d’autres,
mais qu’elle est un principe préalable à l’action et à
l’ambition politiques. *Ce principe suppose une mise en
suspension des appartenances donc des déterminations
identitaires qu’elles soient ethniques, sexuelles,
communautaires ou religieuses.* À l’inverse, il promeut la
recherche de l’universel, du rationnel par l’argumentation, la
confrontation des idées et non l’affichage des particularismes
et de la parole révélée. À ce double titre, il n’est pas
compatible avec l’affichage ostensible d’une référence religieuse.

Si la décision rationnelle doit présider, en théorie, au vote, qu’en est-il des votes racistes? Faut-il les interdire aussi? Avec de telles considérations, les républicains-nes se sont opposé(e)s jusqu’en 1945 au vote des femmes...

Les risques /de l’affaiblissement du principe de laïcité/

Cette candidature participe donc à notre avis d’un
affaiblissement du principe laïque et s’inscrit dans un
processus dont les conséquences à moyen terme peuvent être
extrêmement néfastes. Car, à vivre en France depuis plus d’un
siècle dans un pays où la laïcité a été théorisée, conquise et
instituée à la suite d’un rapport de forces qui s’est forgé au
cours d’une longue histoire tourmentée, nous avons tendance à
oublier ce qu’elle nous apporte. Et peut-être plus encore ce à
quoi elle nous permet d’échapper. Faut-il rappeler ici le
délabrement social et culturel qui caractérise les pays qui
tournent le dos à la laïcité ? Sommes-nous nostalgiques de
l’oppression religieuse, des postures obscurantistes qui
méprisent la pensée et l’art, de la conception de l’école comme
lieu d’assujettissement ? Gardons toujours à l’esprit les
souffrances que provoque, en particulier chez les femmes, la
collusion entre la religion et le pouvoir politique. Nous
invitons ceux qui en doutent à se rendre en Pologne où sévit un
cléricalisme ultra-catholique rétrograde ou en Iran où l’idée
républicaine est dénaturée par l’adjectif « /islamique/ ».

C’est la république d’abord qui doit affirmer la laïcité et la faire respecter. Or elle ne le fait pas en Alsace-Moselle, ni à Mayotte, ni même en France métropolitaine quand les pouvoirs publics participent à des cérémonies religieuses lors des funérailles des politiciens.

/Le regard du reste du monde sur la laïcité française et son
Histoire/

Il y a donc pour nous une responsabilité particulière de la
classe politique française. Elle doit assumer cet héritage
spécifique d’un processus de laïcisation qui va de l’Édit de
Nantes où se dessinait déjà une certaine conception de la
liberté de culte, passe par les merveilleux textes des
philosophes des Lumières (Voltaire en particulier), puis
Condorcet, Hugo (« /Je veux l’État chez lui et l’Église chez
elle/ »), pour arriver à la loi de séparation de 1905 portée par
Buisson, Briand et Jaurès. Car cette Histoire n’est pas
uniquement celle d’un enjeu franco-français. Elle est regardée
de très près par des centaines de millions d’habitants de tous
les continents, artistes censurés, femmes aux droits
élémentaires bafoués, minorités religieuses persécutées qui
s’appuient sur elle pour revendiquer, et espérer pour leur pays
et leur peuple un cadre politique débarrassé de tout dogmatisme
qu’il soit religieux ou non. Il est donc à cet égard
particulièrement navrant qu’un parti politique qui a fait de
l’internationalisme et de la lutte contre toute forme
d’oppression le point central de son engagement, affaiblisse et
trouble un message universel porté par l’Histoire de tout un peuple.

La laïcité doit s’affirmer encore plus par rapport à la religion dominante qui n’est pas l’Islam mais le christianisme. Sans quoi on peut soupçonner un motif raciste.

2.- Cette candidature fragilise un des leviers essentiels de
l’émancipation des femmes

/La condition féminine : un marqueur très spécifique du combat
laïque/

Cette candidature sera évidemment regardée avec attention par
l’ensemble des jeunes femmes de France. Et pour ces jeunes
femmes cet exemple sera malheureusement celui d’une caution d’un
processus de « /dé-laïcisation/ ».

Prenons un exemple : le Parlement nicaraguayen a récemment cédé
devant un lobby réactionnaire proche de l’Église catholique. Le
résultat ne s’est pas fait attendre : ce Parlement a voté en
octobre 2006 la pénalisation de toute forme d’avortement et
depuis, neuf femmes ayant exprimé leurs opinions en faveur de
l’avortement thérapeutique et ayant aidé une fillette violée à
avorter sont actuellement l’objet d’une plainte pour association
de malfaiteurs…

Sur un plan très général, nous réaffirmons à tous les citoyens
soucieux de la condition féminine que celle-ci ne saurait être
soutenue et préservée sans une détermination laïque résolue.
Nous avons invoqué l’Histoire mais nous devons aussi regarder
notre présent. Tous les processus de « /dé-laïcisation/ »
récents, que ce soit au Nicaragua, en Pologne, en Iran, à Haïti
s’accompagnent de violences faites aux femmes. Inversement, tous
les processus de « /laïcisation/ », et heureusement ils sont
nombreux, améliorent la condition féminine.

En France aussi, ne soyons pas naïfs ou aveugles, il existe des
forces politiques adossés à des fondamentalistes de toutes
obédiences, qui travaillent activement à ce processus de
dé-laïcisation. Sa première expression, la pression
communautariste au nom de la religion, a eu comme principales
victimes sur le plan moral et parfois physique, des jeunes
femmes musulmanes, jugées coupables de vivre selon des valeurs
d’émancipation laïque et accusées de trahir leur « /culture/ »,
voire de manquer au devoir de solidarité avec leur milieu social
et culturel d’origine. En bref, ne laisser à ces jeunes femmes
que le choix bien restreint d’être « /pute ou soumise/ ».

Comment ne pas voir, au-delà du discours, dans la candidature
d’une femme voilée, la caution politique de ce dilemme
réducteur ? Comment de ne pas remarquer qu’une candidature
républicaine « à visage découvert » est une opportunité de s’en
extraire ?

Pourquoi l’Islam suscite-t-il des réactions que les autres religions ne suscitent pas?

3.- Cette candidature risque de détourner une catégorie de la
population de ce qui devrait être l’objectif prioritaire de
ses luttes : la question sociale

/Présenter une candidate voilée : un défaut d’analyse dans le
contexte politique français/

Dans un texte précédent rédigé à l’occasion de la venue du pape
en septembre 2008, le M’PEP avait souligné la convergence
d’intérêt entre l’ordre libéral et la logique communautariste.
Rappelons ici brièvement que cette alliance objective s’appuie
sur une instrumentalisation de l’Histoire et sur la fameuse
théorie du « /choc des civilisations/ » pour affaiblir le modèle
républicain et tenter d’instaurer une laïcité dite
« /ouverte/ », c’est-à-dire affaiblie, si chère au chanoine de
Latran, Nicolas Sarkozy. Presque deux ans plus tard, cette mise
en garde est malheureusement terriblement d’actualité. Le retour
du religieux comme réponse au fractionnement du corps social et
comme mode de détournement des luttes sociales reste à
l’évidence une stratégie de recours des ultra-libéraux.

Quelques événements récents doivent nous alerter. Il y a eu bien
sûr la pitoyable tentative de dresser les communautés les unes
contre les autres à l’occasion du débat sur l’identité
nationale, mais aussi la reconnaissance de diplômes délivrés par
des universités confessionnelles, la création d’un fonds
spécifique destiné à l’implantation de lycées catholiques dans
les quartiers populaires, la loi Carle qui oblige les communes à
financer des écoles privées, la fermeture progressive de centres
IVG qui transforme une liberté fondamentale en un droit à peine
toléré. Enfin, s’il fallait encore une preuve supplémentaire du
retour du religieux dans l’espace politique, en région
Ile-de-France, une « /Liste Chrétienne/ » a été déposée. Son
« /credo/ » : le respect des valeurs chrétiennes. La liste est
soutenue par le parti AMEN, « /Arrêtons le Massacre des Enfants
à Naître/ ». Cette liste a pour unique but la remise en cause du
droit à l’avortement !

Tous ces événements inquiétants exigent des forces de gauche
dans leur ensemble une grande rigueur dans leur combat laïque.

/La question sociale/

Et là, encore une fois, nous devons constater que cette
candidature ne va pas dans la bonne direction. Car l’ambiguïté
d’un message qui mêle la revendication identitaire au discours
politique risque de renforcer le désarroi d’une partie des
classes populaires de confession musulmane. Pour eux, la
priorité urgente et absolue est la question sociale,
c’est-à-dire un nouveau mode de répartition des richesses
favorable au salariat qui leur assure un emploi stable et digne
ainsi que la consolidation des services publics pour une réelle
égalité en droits. Rappelons ici par exemple qu’il n’y a en
France que 10% des enfants de moins de trois ans accueillis en
crèches collectives et que le temps partiel non choisi forme un
bataillon flexible et corvéable, amplifié par la crise et
constitué à 85% de… femmes.

La candidature sur une liste de Ilham Moussaid n’est en rien différente de celles de ses colistiers-res. Elle est sociale politique féministe internationaliste antinucléaire, et pas identitaire ou religieuse!

Or, par cette candidature, les voici attirées de façon
démagogique et probablement pour des raisons purement
électoralistes à court terme, sur le terrain identitaire et
communautaire. Nous le disons amicalement mais fermement aux
camarades du NPA : par cette candidature, vous participez au
processus de diversion de l’engagement politique de ces classes
populaires et vous les détournez du seul but qui sert
véritablement leur intérêt, à savoir la République sociale.

Selon nous donc, présenter une candidate voilée à l’occasion de
ces élections régionales, *c’est affaiblir le combat laïque*.
Or, le fameux mot d’ordre de Jaurès « / Lier le combat laïque et
le combat social/ » reste en France comme à l’étranger, d’une
actualité brûlante. En conséquence, présenter une candidate
voilée, c’est faire l’erreur politique *d’affaiblir le combat
social* et par là même, oublier le souci impérieux de donner au
lien social un fondement politique juste.

Avez-vous entendu parler de la théologie de la libération? Du père Camillo Torrès, guérilléro guévariste, de Mgr Gaillot qui quoique prélat catholique est mille fois plus progressiste que beaucoup d’agnostiques ou d’athées militants!


Ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas se sont unis contre l’oppression nazie pendant l’occupation. Fallait-il demander aux croyants au préalable de se défaire de leurs signes religieux?
Absurde!

Car, en paraphrasant Rousseau, s’il y a mille manières de
rassembler les femmes, il n’y en a qu’une de les unir.