Mathilde Cybulski photo

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5 à 600 personnes dans la rue, malgré le froid et les interdictions de la préfecture, dans la rue, hier à Strasbourg, de 13 à 17h contre les lois liberticides!

Le QG Gilets Jaunes Strasbourg République avait donné rendez-vous, comme depuis plus de deux ans, à 13h, place de la République, pour tenir une Assemblée générale sur les marches en face de la DRAC.

La parole libre était offerte à tous-toutes, ceux-celles, qui le demandaient. Une jeune femme s’est exprimée pour la première fois , deux étudiants ont parlé de la situation désespérée d’un trop grand nombre des leurs, isolés, sans argent, certains ont faim, et sont déstabilisés par l’absence des collectifs dans lesquels ils sont insérés. Des suicides et des tentatives de suicide ont déjà eu lieu. Mais le gouvernement tarde à réouvrir les universités.

De même qu’il se contrefiche des lieux de culture, cinémas, théâtres, salles de danse et de concerts. Les intermittents du spectacle ont certes vu leurs droits prorogés, mais ils veulent travailler. Et être payés rapidement à l’instar de ces musiciens qui ont joué en août à l’Orangerie, mais que la Ville de Strasbourg n’a payé que la semaine dernière. Comme au niveau national, avec Castex et Macron qui ont rayé le mot culture de leur vocabulaire de serviteurs de la finance et du commerce, la maire de Strasbourg aurait-elle aussi, comme l’adjoint à la culture, des trous de mémoire?

https://taranis.news/2021/01/strasbourg-16-1-2021-embuscade-policiere-sur-un-temoin-de-la-manifestation/?fbclid=IwAR0kGp2_EFD3AX3Hp5vCsY2rTNccCxy1SUHqORQLc1ZPS15wX4w-JSH4k28

Ce 16 janvier, deux rassemblements se sont tenus. Outre la place de la République, la place de la gare avait été choisie par l’Inter QG du Bas-Rhin avec un second parcours déposé en préfecture. Ils ont rejoint vers 15h ceux de République qui les ont attendus dans le froid devant le pont de l’Opéra qui bizarrement était libre un temps de tout barrage de gendarmes… et le cortège unifié un temps s’est élancé jusqu’à la place du Corbeau. Quelques boules de neige ont été lancées sur les flics qui gardaient tous les ponts vers l’hyper-centre. Un chef ridicule a même lancé une première sommation, pour des boules de neige!

Là, le QG République a demandé en vain à pouvoir parler avec le responsable du dispositif de gendarmes qui barrait la voie du quai qui devait nous mener jusqu’à la place Henri-Dunant après la caserne de pompiers Finckwiller. Les gendarmes surarmés ont fait la sourde oreille. Ils exigeaient qu’on prenne le chemin déterminé par la préfecture qui s’est calquée sur le parcours de l’Inter QG. On en discutera lundide cette attitude de division, sur Zoom!

Un policier du Renseignement territorial à la demande des manifestants a appelé la préfecture pour que le parcours rectifié, déposé la veille et qui n’avait pas été interdit puisse être emprunté. Rien n’y a fait. Pendant qu’on négociait, l’Inter QG, rompant la solidarité entre Gilets jaunes avait repris son chemin vers la place de Lattre de Tassigny. Merci, les gars!

Le SAF, Syndicat des avocats de france avait produit un communiqué de presse contre les interdictions successives de manifestation, devenues systématiques, par la préfète, attentatoires aux libertés essentielles.

Peu à peu, un État policier autoritaire s’installe en France au mépris du droit et des libertés constitutionnelles. Et les citoyens, infantilisés, tétanisés par une intense propagande gouvernementale, sanitaire et sécuritaire , de la part de ce gouvernement d’exception restent calfeutrés chez eux, soumis au couvre-feu de 18h, après avoir travaillé, étudié pour les élèves, et fait, en vitesse avant 18h, leurs courses en usagers inconscients du “Travaille, galère et ferme ta gueule)“.

Les lendemains sont à craindre car un an de ce régime d’exception habitue le peuple à l’obéissance aux “chefs” et aux soi-disant experts. Ils sont dans la servitude volontaire dénoncée au 16e siècle par La Boétie, ami de Montaigne. Ils croient que les tyrans sont tout-puissants. En réalité ils ne sont puissants que par notre crainte, notre peur de la maladie, de la répression et et de la mort.

Le seul aspect positif de cette journée, qui a vu 80 manifestations dans toute la France, c’est la résistance obstinée d’une part, encore minoritaire, de la population, à cet ordre nouveau qui ressemble de plus en plus à un fascisme du 21e siècle, en complet-veston avec dividendes assurés pour les ultra-riches. Après tout, les résistants n’étaient guère nombreux en 1940…

D’après nos discussions avec des gens qui ne manifestent pas, nous en concluons qu’un gros effort d’information du contenu dangereux des lois sur la “sécurité globale” doit être fait, car ils ne savent pas que ces lois qui traduisent la crainte d’un soulèvement populaire sont destinées à empêcher tous les combats pour défendre les conquis sociaux depuis 1945 et s’opposer aux lois d’exception qui veulent interdire toute opposition aux plans antisociaux prévus jusqu’à l’élection présidentielle. Loi sur les droits des chômeurs, loi sur les retraites en particulier. Macron l’a dit aux journalistes de Brut; il s’attend à une année difficile avant l’élection, car, après deux ans de manifestations Gilets Jaunes, qui ont entraîné les organisations traditionnelles anémiées, et toutes les résistances actuelles aux milliers de licenciements, Macron sait que des réactions massives auront lieu.

L’autre aspect ultra-positif, objet de crainte gouvernementale, c’est pour la seconde fois à Strasbourg, la participation de jeunes et de très jeunes à une Free Party ambulante derrière deux camionnettes au gros son. Les teufeurs sont pourchassés, les soirées festives empêchées ou clandestines; alors, les jeunes générations se sont emparées de la manifestation lancée par une quinzaine d’organisations pour venir faire la fête à leur manière et la nique au vieux monde. C’est rassurant de constater, quand on a des dizaines d’années de militantisme derrière soi, que le relai est assuré par la jeunesse. Quelle claque et quelle trouille pour le pouvoir si, dans les semaines et mois à venir, des dizaines de milliers et plus de jeunes, avec les moins jeunes, venaient grossir les cortèges avec leur gros son qui réchauffe les pieds et les âmes!

Note aux DNA et à FR3:

Vous avez commis la même erreur en affirmant (DNA) que “Les quelques 150 manifestants, un peu esseulés, rassemblés sur la neige de la place de la République, attendaient le renfort d’un groupe de gilets jaunes…”, sans comprendre que les deux rassemblements, qui ont fusionné devant le pont de l’Opéra, étaient appelés, d’un côté par l’Inter QG du Bas-Rhin, place de la gare, des gilets jaunes, d’autre part par le QG République. Les Gilets Jaunes appelaient aux deux rassemblements. A République s’y ajoutaient les organisations traditionnelles qui hélas mobilisent peu…

Suite aux queues de manifestation, deux personnes ont été mises en GAV. Et un homme qui filmait depuis le seuil de sa porte dans le quartier suisse a été trainé dans le couloir par des CRS au mépris de la légalité.Heureusement, TaranisNews était là ce qui a évité à cet homme de connaître le sort du producteur de musique récemment tabassé à Paris dans son studio. Merci Gaspard Glanz!

La Feuille de chou