Quand Pierre-André Taguieff (et d’autres) se lâchent… ad hominem
La haine exprimée par les défenseurs de l’Etat d’Israël à l’égard de Charles Enderlin ou Stéphane Hessel –pour ne citer qu’eux parmi les critiques de la politique israélienne– atteint une violence inégalée, relève Guillaume Weill-Raynal, avocat et essayiste.
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Voilà plusieurs années que l’irrationnel semble s’être emparé des esprits dans la communauté juive de France et chez les intellectuels qui lui sont proches. Dans mon premier livre, paru en 2005 (1), je m’inquiétais de voir cette communauté «perdre son âme». Je pensais toutefois que le pic avait été atteint et que la fièvre commençait déjà à diminuer. J’ai malheureusement été démenti sur cette espérance car les choses ne se sont pas arrangées, loin de là, et le diagnostic que je formulais –«à l’intérieur de la communauté juive, la haine se donne libre cours sur le moindre soupçon, sur la moindre “déviance” ou supposée telle»– demeure hélas aujourd’hui plus que jamais d’actualité. L’instrumentalisation d’une prétendue haine (contre Israël et donc contre les juifs…), que je persiste à considérer comme largement imaginaire, ne fait pas qu’égarer les esprits. Elle a surtout pour conséquence détestable d’autoriser en retour une haine, bien réelle, celle-là, et de faire passer les pires attaques personnelles pour défense légitime…
Ad hominem? Le sens de cette locution latine qui désignait à l’origine «l’argument qui s’adresse directement à la personne même à qui l’on parle» (dictionnaire de l’Académie française) a évolué au fil du temps vers deux définitions carrément opposées: «le fait de nommer autrui… en lui opposant ses propos», mais aussi «l’argument polémique par lequel on attaque non pas les idées de l’adversaire, mais sa personne-même ou tel trait de sa personnalité», ou en d’autres termes «disqualifier la personne sans même discuter ce qu’elle dit». Le bon sens a, aujourd’hui, consacré cette deuxième définition.
C’est pourtant la première qui semble avoir eu la préférence du Crif pour porter un jugement aussi lapidaire que définitif sur le dernier livre de Charles Enderlin, «Un enfant est mort», dans lequel le correspondant de France 2 à Jérusalem donne sa version des faits sur le procès qui lui est fait depuis dix ans pour avoir diffusé au JT de 20 h, en septembre 2000, la mort de Mohamed Al Doura, un enfant palestinien atteint par des tirs de l’armée israélienne. Dans un éditorial mis en ligne sur son site, le président du Crif, Richard Prasquier, estime en effet que «le livre de Charles Enderlin n’apporte aucun élément factuel nouveau. Il se sert, comme auparavant, d’arguments d’autorité et d’attaques ad hominem».
Enderlin, il est vrai, a solidement étayé son livre en citant les attaques dont il a été l’objet… et le nom de leur auteurs : précisément pour pouvoir leur répondre. Moyennant quoi, le Crif s’en tient là : on ne parlera pas du livre d’Enderlin, et on ne répondra pas à ses arguments. Preuve surabondante, s’il en était encore besoin, que les accusations portées contre autrui ne sont bien souvent qu’une projection de nos propres turpitudes.
Le Crif n’est cependant pas demeuré en reste sur l’affaire Al Doura, refusant de parler sérieusement du livre d’Enderlin, mais relayant jusqu’à plus soif les propos, communications et déclarations de son principal accusateur, Philippe Karsenty, élevé aujourd’hui au rang de véritable héros communautaire. Pas moins de quatre mises en ligne sur le site du Crif depuis la mi-septembre, dont une longue interview le 22 septembre dernier. Il faut dire que Philippe Karsenty est un garçon sérieux, toujours soucieux d’approfondir le fond du débat, et de le préserver du parasitage des attaques personnelles. Il était justement interrogé l’autre jour sur Radio Shalom Canada.3 L’animateur lui demande de réagir sur le papier élogieux que Pierre Haski a fait du livre d’Enderlin sur Rue89. Réponse de Karsenty :
« Rue89, écoutez, c’est un site d’extrême gauche qui a des positions, entre l’OLP et le Hamas (…) c’est assez irrespirable, comme site. Enfin, on va pas rentrer dans la psychanalyse, mais (Pierre Haski) a véritablement la haine de lui, c’est clair et net (…) Il a une véritable haine de l’Etat d’Israël, et ça … que voulez-vous que je vous dise, c’est psychanalytique, on peut rien faire. Donc, l’article est complètement absurde.» Parfaite illustration du sophisme ad hominem : Machin est un con, donc ce qu’il dit est nul.
Entre les arguments d’Enderlin et ceux de Karsenty, le Crif a fait son choix. Pour avoir diffusé un jour une image qui montrait une réalité désagréable pour l’Etat d’Israël, Enderlin est étiqueté pour l’éternité ennemi d’Israël. Et par capillarité, il en va de même pour tous ceux qui osent dire du bien de son travail.
Certains se seraient-ils passé le mot ? Le crachat haineux devient très tendance, ces derniers temps, chez les intellectuels communautaires. Pierre-André Taguieff paraît même très en forme. Il y a quelques jours, sur Facebook, il s’en prenait à Stéphane Hessel, militant infatigable, entre autres combats, de la cause palestinienne, qui est actuellement poursuivi devant les tribunaux correctionnels par le Bureau National de Vigilance contre l’antisémitisme (BNVAC) pour avoir soutenu l’idée de sanctions économiques contre Israël. Sur le mur Facebook de Taguieff, on pouvait lire : «quand un serpent venimeux est doté de bonne conscience comme le dénommé Hessel, il est compréhensible qu’on ait envie de lui écraser la tête». Le 18 octobre, communiqué de protestation du MRAP. Le 20, Taguieff est interviewé sur Radio J. «Certains vous cherchent des poux dans la tête», lui dit le journaliste. Belle façon d’inverser les rôles. Taguieff abonde, et se lâche contre Hessel :
«Stéphane Hessel a bien été déporté politique –triangle rouge– à Buchenwald et à Dora, mais sa maîtrise de la langue allemande lui a permis d’obtenir rapidement un emploi au sein de la hiérarchie, au service des gardes-chiourme du camp (…) Quand on le présente comme un rescapé de la Shoah, c’est une imposture (…) Son identité juive inexistante, il l’utilise quand ça lui sert pour légitimer ses appels à la haine contre Israël (…) On connaît un certain nombre de gens qui, effectivement, ayant de lointaines origines juives, sont passés à l’ennemi sans états d’âme, et avec la main sur le cœur.» Sans commentaires. On notera simplement un renversement de perspective pour le moins tordu: dans l’immédiat après-guerre, les déportés politiques étaient glorifiés en tant que combattants-résistants, et les déportés «raciaux» laissés dans l’ombre, presque honteux de s’être laissé mener passivement à l’abattoir, comme on disait alors. C’est à présent le contraire. Ne pas avoir été déporté «comme juif», mais seulement comme politique, s’apparente donc pour Taguieff à une imposture et Hessel n’était donc qu’un complice des gardes-chiourmes nazis. Pas étonnant, donc, qu’il passe à présent « à l’ennemi » en soutenant les Palestiniens… Difficile de pousser plus loin la paranoïa communautaire.
Les propos que je rapporte sont rigoureusement exacts. Je ne cours aucun risque à les citer, on ne m’attaquera pas pour diffamation. Je m’abstiendrai en revanche d’exprimer ma pensée sur Pierre-André Taguieff ou de dire quel sentiment m’inspirent ses propos. Je serais à coup sûr condamné pour injure. Et puis j’ai déjà cité trop de noms et rapporté trop de propos. On va me reprocher d’attaquer les gens. Ad hominem.
(1) Une haine imaginaire? Contre enquête sur le «nouvel antisémitisme». Armand Colin.
rajouté le 27 octobre
t’es content?
j’ai supprimé ton message bête et insignifiant…
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Merci de ne pas laisser planer le doute quant a la teneur dd vos positions et de supprimer ce message bête et insignifiant..
D’ autres pourront le faire a votre place
cordialement
et brzzz l’avait copié où?
si vous saviez le français, vous sauriez que coreligionnaire signifie de la même religion, et que jadis Tariq Ramadan avait mis Taguieff dans une liste de noms où il était le seul à ne pas être le coreligionnaire des autres…
Ce n’ est pas vous, qui passez votre temps a copier coller qui allez nous faire ce reproche non?
D’ ailleurs ce n’ est pas un copier coller du site du CRIF ( decidemment c’ est une obsession chez vous) mais de l’ excellent site brzzz…
Le Gall : ” taguieff est un nuisible comme beaucoup de ses correligionnaires!”
et vous de répondre : ” taguieff n’ est pas juif, Monsieur l’ antisémite..”
cela ne vous fait pas horreur?
D’ autant plus que vous répondez vous même a son auteur qu’ il est antisémite..
Remarquez votre réponse est troublante..
Vous niez le fait que taguieff soit juif, ce dont on s’ en fout d’ ailleurs, mais vous ne reprenez pas l’ internaute sur le fond, a savoir la nuisibilite de certains…
Encore une fois vous voilà démasque!
Encore une fois je vous le demande, ces propos me choquent, quand comptez vous les faire disparaitre de ce blog?
Ils constituent un délit
cordialement
“propos antisémites“? où ça?
j’ai déjà lu ce copié-collé, sur le site du CRIF sauf erreur…
Schlomo je vous serai reconnaissant de ne pas publier à l’avenir ce genre de propos antisémites !!! Ils sont tout simplement scandaleux et son auteur s’expose à des poursuites pénales !
D’autre part je souhaite revenir sur cette affaire Taguieff: ce monsieur, honorable intellectuel est est d’autant plus odieuse qu’elle se fonde non pas sur un texte publié par le chercheur, mais sur une phrase de facture polémique qu’il avait lui-même supprimée de son « mur » de Facebook, en principe censé permettre à chacun de converser librement avec ses seuls « amis ». Ses discussions étaient en réalité surveillées par des professionnels de l’inquisition et de la délation travaillant au service des diffamateurs d’Israël, et attendant le « dérapage verbal ».
La pointe polémique épinglée par les délateurs, si elle sollicite bien la métaphore du « serpent venimeux » (d’inspiration voltairienne), ne relève en aucune manière de la stigmatisation d’un groupe humain. Elle exprime l’indignation sincère d’un citoyen devant les appels à la haine (« Israël assassin !) et à la discrimination (campagne BDS) lancés contre l’État juif par des personnages publics parfois estimables qui, sur ce « front », semblent perdre toute mesure. Taguieff n’a pas caché sur son « mur » de Facebook qu’il était plus qu’attristé de voir un Stéphane Hessel s’engager aux côtés d’extrémistes israélophobes qui exploitent cyniquement son prestige social. La stratégie des « antisionistes » radicaux consiste à instrumentaliser ce personnage, célébré comme une « icône » et un « militant de la paix », pour lui faire jouer le rôle d’un légitimateur des appels à la haine. Accuser en permanence Israël de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité », tout en faisant les yeux doux au Hamas (avec lequel il faudrait « négocier »), n’est-ce pas là une manière de « cracher son venin » avec bonne conscience, au nom de la tolérance et des droits de l’homme ? Quoi qu’il en soit, Taguieff, en supprimant sa phrase polémique, a reconnu qu’elle était outrancière. Mais les sycophantes, dans leur acharnement à condamner le coupable de parole sacrilège, n’en ont pas tenu compte.
Aujourd’hui, les tenants d’extrême gauche du politiquement correct à la française veulent faire taire ceux qui n’entonnent pas le refrain obligatoire de la haine contre l’État juif. C’est pourquoi les réseaux « antisionistes », gauchistes ou islamistes, ont relayé la chasse aux sorcières lancée contre Taguieff. Le terrorisme intellectuel n’a pas disparu en France après la chute du système soviétique, il s’est adapté à l’esprit du temps. Ce sont moins les partis politiques que les réseaux d’influence qui l’exercent. Notamment ceux qui se sont constitués sur la base d’un engagement propalestinien inconditionnel et exclusif, donnant volontiers dans une violence qui, elle, ne reste pas dans les limites du symbolique. À côté des organisations propalestiniennes, gauchistes ou islamistes, s’est mis en place un réseau d’intellectuels et de journalistes qui se mobilise toutes les fois qu’il s’agit de mener une campagne contre Israël ou contre les personnalités s’opposant à la diabolisation de l’État juif.
parce que vous croyez que Taguieff est juif? erreur grossière monsieur l’antisémite…
Taguieff est un nuisible, comme beaucoup de ses correlégionnaires.
ce blog
Et a part copier, coller et penser sous forme de slogans tu fais quoi dans la vie?
c’est la méthode Coué?
Les propos de taguieff sont pertinents et véridiques…