L’UEJF annonce la tenue de plusieurs événements ayant pour thème “les
relations inter-religieuses”. Trois conférences ont été prévues:
Vendredi 3 Décembre à 13h à l’Université Paris X – Nanterre : Amphi G
Bâtiment G
Mercredi 8 Décembre à 19h à l’Université Lyon II – Lumière
Jeudi 9 Décembre à 14h à l’Université Paris XIII – Villetaneuse
Avec:
Dominique SOPO, Président de SOS Racisme
Arielle SCHWAB, Présidente de l’UEJF
Baki YOUSSOUFOU, Président de la Confédération Etudiante
Henri COHEN SOLAL, Président fondateur de l’Institut Beit Ham
Shabi AMEDI, Directeur de la section jeunes de la Mairie de Jérusalem
et les joueurs de l’équipe d’Abou Gosh.

L’association EPICES des étudiants de Paris XIII a souhaité réagir et
intervenir lors du débat. Voici le tract qu’elle a co-signé avec la CUP
et l’AURDIP:
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Le 05 décembre 2010
Communiqué de la Coordination Universitaire pour la Palestine

Non aux manœuvres de dissimulation du conflit au Proche-Orient !

Le 2 décembre 2010, l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) a lancé un communiqué de presse pour annoncer la tenue de plusieurs événements ayant pour thème “les relations inter-religieuses”, dans le but de contrer “les logiques d’importations du conflit et de musellement d’Israël” sur les “universités sensibles”, où des “militants choisissent de défendre la cause palestinienne par le boycott, la violence et la haine d’Israël”. Trois conférences ont été prévues au sein des universités de Paris X – Nanterre, Lyon II, et Paris XIII –Villetaneuse.

Nous, membres de la CUP (Coordination Universitaire pour la Palestine), sommes outrés par la démagogie et l’hypocrisie d’une telle initiative que nous considérons comme une manœuvre d’occultation de la réalité politique en Palestine. Il est malheureusement nécessaire de rappeler à l’UEJF que le conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux mais fondamentalement un conflit politique. Le fait qu’Israël développe une stratégie de colonisation, une guerre démographique, un apartheid et une logique séparatiste (Mur, checkpoints, routes de contournement) à l’encontre de la population
palestinienne, relève bel et bien, et avant tout, du politique et non du religieux.

L’initiative organisée par l’UEJF donne à penser que la situation au Proche Orient pourrait se régler en ouvrant un vague “processus de dialogue”, par le biais de l’invitation d’une équipe de jeunes footballeurs d’une ville arabe-israélienne. La recherche de la paix n’est pas une question de quelconque rapprochement entre deux communautés en mal de compréhension. Elle est le corollaire d’une recherche de justice, par ailleurs exigée par les Nations Unis depuis bien longtemps. La paix ne pourra s’obtenir que si les conditions d’autodétermination du peuple palestinien sont réunies. Nous parlons de Palestiniens occupés, méprisés, expulsés, emprisonnés, dont tous les droits pourtant internationalement reconnus, sont bafoués quotidiennement.

Aussi, puisqu’il s’agit de football, l’UEJF omet de nous informer qu’Israël entrave par divers moyens le développement du sport palestinien : isolement des sportifs, restrictions des déplacements, interdictions d’entrée de matériels dans les Territoires palestiniens, etc. Le Président de l’UEFA (plus haute instance du football européen) Michel Platini a dénoncé en septembre dernier cet état de fait en menaçant Israël d’exclusion de cette instance : “Nous les avons acceptés (israéliens) en Europe et leur avons garanti les conditions d’adhésion. Ils doivent respecter le message des lois et réglementations, faute de quoi leur présence en Europe n’aura pas lieu d’être”.

Enfin, l’UEJF parle de “violence”, de “haine”, de “musellement”, dont ferait preuve le mouvement de solidarité avec les Palestiniens, à l’encontre de l’État d’Israël, notamment dans les “universités sensibles”. Nous répondons à ces accusations illégitimes qu’Israël, quatrième puissance militaire du monde, est le principal moteur de la violence dans l’ensemble de la région du Proche-Orient. Du nettoyage ethnique de 1947 jusqu’au massacre de Gaza en décembre 2008 / janvier 2009, Israël s’est livrée à de multiples exactions à l’encontre des Palestiniens. Par sa politique d’expansion coloniale et de morcellement
des Territoires, Israël a fait en sorte qu’il ne reste aujourd’hui plus que 8% du territoire de la Palestine historique.

La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre l’État d’Israël) est probablement le moindre mal que l’on pourrait infliger à l’État d’Israël, en tant que moyen de pression pour qu’il cesse l’occupation militaire, la colonisation et l’apartheid. Inspirée de la campagne de Boycott du régime d’apartheid sud-africain, cette campagne pacifiste et internationale est soutenue par des centaines de personnalités engagés comme l’ambassadeur Stéphane Hessel, ancien déporté et co-écrivain de la Déclaration des Droits de l’Homme en 1948, par des militants de l’apartheid en Afrique du Sud, et par des syndicats de travailleurs de nombreux pays, et par des militants israéliens
anti-coloniaux.

Nous demandons à l’UEJF de cesser immédiatement leur logique de déni et d’occultation de la réalité politique au Proche-Orient, qui constitue selon nous un nouvel obstacle à l’établissement de la paix. Il est temps d’employer les termes appropriés, tels que COLONISATION, CRIMES CONTRE L’HUMANITE, APARTHEID, et d’arrêter cette politique de l’autruche, afin de prendre véritablement en considération les souffrances et les injustices que vivent les Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem, d’Israël et de Gaza. Rien ne nous étonne venant de l’UEJF, et de son principal partenaire pour cette initiative, SOS Racisme : nous connaissons leur travail de “normalisation” du conflit, dont le but est de blanchir Israël de toutes ses responsabilités ; nous connaissons
leurs liens étroits avec des organisations extrémistes telles que le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui assurent à l’État d’Israël un travail de lobbying et un soutien inconditionnels. Mais la CUP, dans sa lutte contre l’impérialisme et pour la justice au Proche-Orient, entend bien dénoncer, et dénoncera systématiquement, ce genre d’entreprises de détournement des réalités politiques.