Le titre est une allusion à un slogan de l’époque franquiste alors que l’amiral Carrero Blanco avait sauté avec sa voiture sur une bombe de ETA qui l’avait projeté en haut des immeubles.
Hélas, Franco est mort dans son lit, après une longue agonie, il est vrai et muni des Saints Sacrements de l’Église…
Et Arik Sharon est branché-intubé à la maison…
Médiapart
En Egypte, la démocratie est sur Internet et les réseaux sociaux !
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Le Caire, de notre envoyé spécial
Après la Tunise, l’Egypte ? Hors de question, si l’on en croit l’exclamation du ministre égyptien des affaires étrangères. «Ces discours sur une contagion tunisienne, c’est un non-sens, un non-sens!» Voilà pour la réaction officielle.
Mais l’inquiétude est extrêmement vive au Caire. Mercredi, un homme tentait de s’immoler devant le bâtiment abritant le conseil des ministres. Le septième en quatre jours… Le premier est un propriétaire d’une sandwicherie, âgé de 49 ans. Dimanche, il avait expliqué qu’il n’avait plus d’argent pour acheter du pain, avant de s’asperger d’essence devant le Parlement. A la même heure, le président Moubarak convoquait une réunion avec son conseil de sécurité pour évaluer la situation dans le pays.
Depuis, la police est déployée aux alentours de l’ambassade de Tunisie au Caire. Dimanche, une manifestation y était convoquée par plusieurs partis d’opposition et de nombreux mouvements citoyens. Bloqués, une cinquantaine de responsables de partis annonçaient la création d’un «parlement populaire». Parmi eux, toute la gamme ou presque des oppositions, des Frères musulmans au parti très institutionnel Wafd, en passant par les groupes d’activistes tels que Kefaya (Ça suffit !).
Il ne manquait que la nouvelle bête noire du régime Moubarak, Mohamed El Baradei. L’ancien directeur de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA), prix Nobel de la paix pour son rôle visant à empêcher la guerre d’Irak, plaide depuis des mois pour un changement de régime en Egypte et une réforme de la constitution qui lui permettrait de se présenter à l’élection présidentielle de 2011, cet automne.
Mohammed El Baradei s’exprime et rassemble d’abord sur les réseaux sociaux. Ce même lundi, c’est sur Twitter qu’il demandait «une transition pacifique du pouvoir, seul moyen d’éviter la répétition en Egypte d’un scénario à la tunisienne». Sa page Facebook «El Baradei, président de l’Egypte en 2011» compte plus de 240.000 «amis» (sa page ici). Et c’est d’abord par Internet qu’il a pu rassembler près de 1 million de signatures sur une pétition demandant une révision de la constitution.A quelques mois de l’élection présidentielle de 2011, qui doit voir un Hosni Moubarak, âgé de 82 ans, malade voire à l’agonie, se succéder à lui-même, la révolution tunisienne pourrait bouleverser la donne. Au pouvoir depuis trente ans, le vieux Raïs tente de préparer le terrain à son fils, Gamal Moubarak. A moins que l’armée et les quelques grands hommes d’affaires qui tiennent l’économie du pays ne s’entendent sur un autre successeur, tant le scénario d’une «dynastie Moubarak» effraie jusqu’au cœur du pouvoir.
Cette oligarchie qui, avec Hosni Moubarak et l’armée, a aujourd’hui fait main basse sur le pays se maintiendra-t-elle ? Malgré la violence de la répression mise en œuvre depuis quelques mois, l’Egypte est une cocotte-minute. Plus grand pays arabe, il est aussi le plus fragile, avec une société civile qui émerge bruyamment, poussée par une jeunesse qui étouffe et une classe moyenne urbaine qui n’en peut plus de vivre sous la férule du parti présidentiel, de l’armée et des services.
Le Caire montre chaque jour tous les signes d’exaspération vis-à-vis d’un régime dont l’autoritarisme est pris d’assaut de tous côtés. Manifestations, grèves, sitting sont réprimés par une police réputée pour ses violences et tortures et une justice bien souvent aux ordres. La loi instituant l’état d’urgence est en vigueur depuis trente ans. Les élections législatives de novembre ont été une comédie électorale. Le mouvement islamiste des Frères musulmans a pu ainsi être éliminé du Parlement. Le PND, le parti présidentiel, y dispose de plus des deux tiers des sièges.
Loin de cette vie politique « officielle » totalement sous contrôle, d’autres espaces se sont créés. Le Web et les réseaux sociaux mobilisent des populations entières pour des débats en pleine liberté. On pourrait juger le phénomène anecdotique dans un pays ou une large majorité de la population demeure illettrée et vit dans la misère. «L’Egypte a la blogosphère la plus active du monde arabe, le plus grand nombre de comptes Facebook et le plus gros usage de Twitter», dit une diplomate européenne chargée de la «veille du web» égyptien.
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Dès 2005, un mouvement citoyen naissait et prospérait uniquement sur le web : «Kefaya» («Assez !»). Puis, ce fut en 2008 le mouvement du 6 avril qui rassemble encore aujourd’hui 70.000 inscrits sur Facebook, essentiellement des jeunes. Outre Mohamed El Baradeï, les Frères musulmans ont eux aussi créé une galaxie de sites dont un site d’information particulièrement performant… et consulté (la version anglaise est consultable ici).
Avec 17 millions d’internautes, avec plus de dix millions de comptes Facebook, avec un réseau Twitter plus utilisé que dans les pays européens, c’est sur le numérique que se discutent et s’inventent les futurs de l’Egypte. Ces derniers mois, le pouvoir a fermé des journaux, en a fait racheter d’autres, a multiplié les poursuites contre des journalistes, a fait supprimer des émissions télévisées. Il vient d’expulser les équipes d’Al Jazeera (version anglaise ici), a interdit aux chaînes satellitaires de diffuser en direct pendant les élections, il a imposé aux opérateurs téléphoniques des mécanismes de contrôle des SMS. Il tente de faire de même sur Internet et les réseaux sociaux.
Au Caire, nous avions rencontré il y a quelques semaines, avant le déclenchement de la révolution tunisienne, quelques acteurs de cette nouvelle démocratie numérique : avocat, journaliste, étudiant, militant d’ONG, ils bloguent, ils écrivent, ils se battent pour les libertés. Portraits, ci-dessous et pages suivantes.
1. Gamal Eid, vigie des libertés et des blogueurs
Dans le centre du Caire, Gamal Eid est une indispensable vigie. Cet ancien avocat, qui a travaillé avec l’association Human Rights Watch, est depuis 2004 le responsable de «The arabic network for human rights information» (version anglaise ici). Cette association de défense de la liberté d’information est la plus importante dans le monde arabe. Régulièrement poursuivi, Gamal Eid se demande chaque matin s’il pourra rentrer chez lui le soir. A la tête de son réseau de surveillance des libertés, son humour masque difficilement de solides inquiétudes.
«Le gouvernement est bien plus dangereux aujourd’hui qu’en 2004/2005 parce que la situation est très instable. Elle est inédite pour le pouvoir : les gens ont moins peur, il n’y a jamais eu autant de manifestations, le pays est en ébullition. Tout le monde sent bien qu’un monde s’achève, personne ne veut du fils Moubarak, de nouveaux réseaux se créent. L’élection présidentielle de 2011 sera la plus importante depuis celles des années 1960.»
En vieil habitué des procès contre la presse, Gamal Eid est aujourd’hui l’un des défenseurs des nombreux blogueurs harcelés par le pouvoir.
«Les journalistes peuvent être poursuivis, arrêtés, mais rarement emprisonnés. Ce n’est pas le cas des blogueurs qui sont moins protégés par la loi. En mai, trois d’entre eux étaient en prison. L’un d’eux a été condamné à trois ans de prison et une lourde amende pour avoir écrit un poème de six strophes jugé insultant pour le président Moubarak… Dans un autre procès, un juge a tenté d’interdire 49 sites internet d’un coup !»
La législation et son interprétation sont à géométrie variable. En vigueur depuis trente ans, la loi proclamant l’état d’urgence, réaménagée l’an dernier et certes adoucie pour certaines dispositions concernant la presse, donne au pouvoir de larges marges de manœuvre.
«Ce n’est pas la loi qui gouverne, ce sont les décisions politiques. Mais cela dépend aussi pour partie du juge, des actualités du moment, des tensions politiques. C’est ce qu’a expérimenté Mohamed El Baradei quand il s’est lancé dans l’action politique. Si les quatre grands partis d’opposition sont divisés sur le soutien à lui apporter, les activistes et beaucoup de journalistes le soutiennent et cela lui a causé de nombreux problèmes. Car il mobilise sur les réseaux, ce que n’avait pas anticipé le pouvoir.»
Les publications numériques sont pourchassées. Beaucoup plus difficiles sont les contrôles des réseaux sociaux et du premier d’entre eux en Egypte, Facebook.
«Je crois que Youtube, Facebook, Twitter, Flickr changent beaucoup de choses : car on ne peut pas arrêter les informations qui transitent par là. Regardez l’Iran, ce sont les manifestations iraniennes qui ont lancé la mode Twitter dans tous les pays de la région.»
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2. Mahmoud Abdel Monem, l’explorateur des Frères musulmans
30 ans, un visage d’adolescent, un phrasé lent et attentif, Mahmoud Abdel Monem est l’un des blogueurs les plus connus d’Egypte. Tellement connu qu’il est aussi depuis trois ans journaliste et l’un des meilleurs spécialistes des Frères musulmans. Jusqu’à l’automne, il a travaillé dans un journal d’opposition, le quotidien Al Dostour, avant que ce dernier ne soit racheté par un homme d’affaires. Le rédacteur en chef a été licencié sur-le-champ et une partie de l’équipe a quitté le journal.
Mahmoud Abdel Monem a ouvert un blog en 2006 pour raconter les suites de son emprisonnement avec 1.500 frères musulmans et une cinquantaine de militants du mouvement Kefaya. Il était alors militant des Frères musulmans et avait d’ailleurs déjà été emprisonné en 2003, «torturé et battu pendant trois jours», affirme-t-il.
«En 2006, j’ai été emprisonné pendant six mois, sans procès. La sécurité intérieure m’a simplement considéré comme prisonnier politique et interné à la prison Tora, qui était d’ailleurs à peu près correcte. En 2007, j’étais invité au Soudan, ils m’ont arrêté à l’aéroport et j’ai été détenu deux mois à la prison El Melkhem, où c’était très dur. Depuis 2008, je suis interdit de sortie du territoire, je n’ai pas pu me rendre au Maroc ou aux Etats-Unis. J’attends une décision du procureur général et la sécurité intérieure m’appelle régulièrement : je dois avoir peur !»
De ce séjour en prison avec 1.500 frères musulmans en 2006, Mahmoud Abdel Monem va faire le matériau de son blog qui va rapidement compter des milliers de visites par jour.
«C’était un bon sondage, il y avait les sympathiques, les doctrinaires, les antipathiques. J’ai voulu montrer la diversité des itinéraires, des projets, j’ai voulu raconter qu’il y avait aussi des gens normaux ! Que ce mouvement n’était pas fermé, dogmatique. Le blog m’a permis de faire quelque chose de plus personnel. Aujourd’hui, il est évidemment plus politique, j’analyse les évolutions des mouvements islamiques.»
Le jeune homme ne cache pas s’être éloigné du mouvement des Frères musulmans et dit sa fascination pour ce qui se passe en Turquie et la façon dont l’AKP, le parti musulman conservateur du premier ministre Erdogan, y exerce le pouvoir.
«Mais je continue à penser que les Frères musulmans sont un rempart contre les extrémistes et Al-Qaïda. Ils accompagnent l’évolution de la société égyptienne qui se dirige, en termes de valeurs, vers le conservatisme pour tenter d’échapper à l’autoritarisme de ce régime. C’est bien ce régime qui utilise voire aide au développement des salafistes !
«Moi, je me définis comme musulman modéré et réformateur. C’est pour cela que je regarde l’AKP turc avec beaucoup d’admiration. Au sein de la confrérie des Frères musulmans, les modernisateurs ne pèsent plus rien, le mouvement s’est replié, est moins dans une stratégie politique. Il est une des grandes forces de ce pays mais ne rentrera pas dans une confrontation directe avec le pouvoir Moubarak.»
3. Esraa Abdel Fatah Ahmed
Depuis quelques semaines, le site Elma7rosa.net est de nouveau accessible : des blogs, et surtout une radio internet qui constitue le cœur de l’activité. Mais il y a surtout Facebook et Twitter. A moins de 30 ans, Esraa Abdel Fatah est l’une de ces jeunes activistes qui sont le cauchemar du régime. Se définissant comme « media coordinator », Esraa n’est pas seulement une «geek», virtuose des nouveaux outils du numérique, mais une militante des droits civiques engagée dans plusieurs associations.
La principale est l’«Egyptian democratic academy», liée à l’«Egyptian democratic institute». Des ONG, financées par une fondation allemande (Friedrich Nauman Foundation), et dont l’unique mission est de promouvoir la démocratie et les organisations de la société civile. Les jeunes y sont formés aux médias (radios, vidéos, blogs), aux règles basiques d’organisation, aux batailles juridiques, au monitoring des élections.
Tout en pianotant sur son Blackberry, Esraa surveille Facebook sur un autre écran. «Facebook, Twitter, mais les gens vivent là-dessus ! Tout le monde est là, pourquoi faire un site isolé ? Les jeunes n’achètent pas de journaux, tout est sur les réseaux, c’est le seul moyen de diffuser rapidement une information», assure-t-elle.
Esraa est l’une des initiatrices d’un mouvement né sur le web, le «Mouvement du 6 avril». «A l’origine, c’est un groupe Facebook qui a appelé à une grève en mars 2008 pour protester contre la hausse des prix alimentaires. Nous avons été arrêté le 6 avril, moi j’ai fait dix-huit jours de prison puis j’ai été libérée sur décision du procureur général. Mais le groupe existe toujours et il compte aujourd’hui près de 70.000 inscrits. Ce sont essentiellement des jeunes, dont beaucoup sont étudiants.»
Esraa Abdel Fatah trouve, grâce aux outils du web, les moyens de contourner des partis jugés sclérosés et des formes de militantisme contrôlées. «Ce régime est solide, les gens ont peur d’une répression qui est bien plus forte depuis quelques années. Le pouvoir nous accuse d’être des suppôts de l’étranger, veut nous salir et dénonce sur tous les tons Internet. Mais je pense que notre société suffoque, que les gens prennent peu à peu conscience. La situation est donc assez imprévisible et je crois que l’engagement d’El Baradei dans la politique égyptienne a réveillé beaucoup de choses.»
L’extrême nervosité du régime envers ces mobilisations citoyennes s’est encore vérifiée le 15 janvier. Ce jour-là, la police interpellait vingt militants, dont Esraa Abdel Fatah, deux blogueurs célèbres, Wael Abbas et Chahinaz Abdel Salam, pour les empêcher de pénétrer dans la ville de Nagaa Hammadi. Ils venaient simplement faire part de leur solidarité aux familles des six coptes tués lors de la fusillade du 6 janvier. Ils ont été immédiatement remis dans un train partant vers Le Caire.
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4. Wael Abbas, le révélateur des tortures policières
Wael Abbas est sans doute l’un des blogueurs les plus radicalement engagés contre le régime et les plus connus. A plus de 30 ans, il a déjà quinze ans de militantisme derrière lui. Mais son coup d’éclat est la publication sur le web, en 2005, de photos et de vidéos montrant la violence des répressions: tabassage sauvage dans les manifestations et tortures ordinaires dans les commissariats (son blog ici).
«J’ai publié des photos terribles de tortures, des blessures des victimes, plus de vingt-cinq vidéos. L’impact a été énorme. C’est la première fois qu’il y avait une mise en cause aussi directe du pouvoir. Et c’était juste après les révélations des tortures menées par les Américains dans la prison irakienne d’Abou Ghraib. Imaginez l’effet, les gens ont immédiatement fait le rapprochement !»
Pour Wael Abbas, les blogueurs ont largement contribué au réveil de journaux assoupis ou redoutant les assauts de la censure et de la sécurité nationale. «Les blogs ont repoussé les limites de nos libertés, les journaux d’opposition auparavant très hésitants ont été obligés de suivre un peu», dit-il.
Ayant travaillé comme journaliste pour des agences de presse étrangères, Wael Abbas est aujourd’hui «blacklisté» : trop risqué même pour des étrangers de travailler avec lui. «J’ai été arrêté plusieurs fois et chaque fois retenu plusieurs heures. J’ai été condamné deux fois à six mois de prison puis acquitté par la suite. Trois blogueurs sont aujourd’hui emprisonnés dont un depuis quatre ans.»
Wael Abbas dit essayer «couvrir des événements que les autres médias ne couvrent pas, des manifestations contre Gamal Moubarak, des affrontements entre musulmans et chrétiens…» «Ou alors, je lance des analyses et des thèmes de débats et les gens discutent sur mon blog. Je veux provoquer les prises de conscience. Ces blogs ne suffiront évidemment pas à changer la société mais ils permettent d’informer, de débattre, de révéler, et ils forcent les autres médias à réagir. La société civile égyptienne doit être plus forte : il faut remplacer la mosquée et le gouvernement !»
Relativement protégé par sa notoriété, régulièrement invité à l’étranger pour des conférences, Wael Abbas veut «croire qu’un processus s’enclenche». «Moubarak a congelé le mouvement démocratique pendant trente ans, de plus en plus de gens, même au sommet, comprennent que cela ne peut plus durer ainsi.»
5. Ibrahim Mansour, le journaliste passé sur Internet
Ibrahim Mansour vient justement de vivre «ce qui ne peut plus durer», selon Wael Abbas. Rédacteur en chef du quotidien d’opposition Al Dostour, il a vu ce journal pour lequel il se battait depuis cinq ans brutalement racheté un mois avant les élections législatives de novembre. Dans la foulée, l’acquéreur, un homme d’affaires, leader d’un de ces partis dits d’opposition mais attentif à ne pas rompre avec le régime, renvoyait Ibrahim Mansour et le directeur du quotidien, Ibrahim Eissa, l’un des journalistes les plus célèbres du pays. En 2007, Ibrahim Eissa avait été poursuivi pour avoir évoqué la santé d’Hosni Moubarak et posé quelques questions gênantes dans son journal. Cette fois, le limogeage soudain visait à empêcher la publication d’un long article critique de Mohamed El Baradei.
Ibrahim Mansour a été soutenu par une partie de la rédaction de ce quotidien incisif et influent. L’équipe s’est depuis réfugiée sur le web pour préparer le lancement d’un grand site d’information sur Internet (consultable en arabe ici). «J’ai toujours travaillé comme si c’était le premier et le dernier jour. Al Dostour était un journal libéral qui dénonçait la répression et la corruption et voulait aider à préparer l’alternance de régime. Nous allons continuer.»
«Depuis trente ans, nous vivons avec cette loi sur l’état d’urgence. Notre liberté est basée seulement sur le courage des gens, nous devons l’arracher chaque jour. Alors oui, nous avons soutenu El Baradei car nous pensons qu’il peut porter intelligemment une force de changement et que ce processus risque d’être long. Car il y a dans ce pays une situation de chaos, avec un régime totalement opaque où même le groupe qui gouverne avec Moubarak ne sait pas ce qui va se passer ensuite. Et, en attendant, c’est la sécurité qui gouverne ici alors que l’Egypte mérite une vraie gouvernance démocratique.»
Après la presse papier, dans le viseur des services de sécurité et fortement dépendante de grands annonceurs liés au pouvoir, le développement de sites d’information sur Internet est la nouvelle menace que va devoir affronter le régime Moubarak. «Les blogs ont pesé lourd, reconnaît Ibrahim Mansour, des journaux les ont soutenus et je crois à un fort impact de ce nouveau système. Même si ce n’est pas lors des prochaines élections présidentielles, le changement politique me semble désormais inévitable.»
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Esraa Abdel Fatah Ahmed n’est aucunement représentative des femmes tunisiennes qui ne portent ni voile ni burqa !!!