Anselm Kiefer au Musée Würth à Erstein
Magnifique exposition d’œuvres de Anselm Kiefer, peintre allemand né en 1945, qui vit et travaille en France à Bajarc.
Dans la première salle, de très grands formats, une peinture épaisse, d’où émergent des objets inclus, des tons terreux, mais éclatant de couleurs plus vives quand on s’attache aux détails; des ciels, des ciels étoilés, avec comme les lignes des groupes d’étoiles, des avions de plomb, des branchages. Les titres renvoient à la mythologie grecque. Mais on y voit aussi bien l’ombre géante de Maozedong, le bras levé comme dans une image connue à l’époque et l’inscription Que cent fleurs éclatent, et des roses noicies, sortent de leurs tiges plantées dans la croûte picturale.
Dans le fond, un poème de Celan, Lait noir de l’aube… inscrit en allemand et en traduction française fait face à une œuvre de taille plus habituelle, où de la paille figure les cheveux de la Margarete nommée par le poète.
Au premier, nous attend le Dormeur du Val de Rimbaud, une toile à l’horizon très haut vers lequel convergent des sillons par deux points de fuite distincts.
Des champs parfois blancs de neige ou d’autres marron, sont marqués par des bâtons de bois, certains peints, d’autre incorporés dans la masse picturale.
Des chaise de jardin, sortent du tableau. Une boule comme une tête est posée sur l’une d’elles.
Puis, retour en arrière temporel, on a des toiles et des photographies des années 1970, avec un Kiefer qui se représente, à divers endroits, toujours seul faisant le salut nazi, comme, est-il dit, pour sentir ce qu’on peut sentir en ces lieux et dans cette posture. Il revisite ainsi l’histoire allemande qu’il n’ a pas vécue et que l’école n’a pas, selon ses dires, vraiment enseignée.
Des photographies gouachées, le donnent à voir encore, mais sous l’égide de la phrase de Kant “Le ciel étoilé au-dessus de ma tête et la loi morale dans mon cœur”
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