Ce mercredi midi, à Sélestat, une centaine de salariés d’Amcor Flexibles ont manifesté et bloqué l’autoroute au niveau d’un rond-point proche de leur usine, à l’Est de la ville.
Ce conflit avec leur direction autour des augmentations de salaire depuis 6 semaines, n’est que la partie visible d’une série de mesures qui depuis des années étranglent chaque jour un peu plus les salariés: licenciements, dégradations physiques et morales des conditions de travail, recours annoncé au chômage partiel -qui, comme chacun sait, est une méthode de nivellement des salaires vers le bas en les alignant sur ceux de pays plus “rentables”…
De son côté, le groupe Amcor affiche, comme une provocation de plus, ses excellents résultats…
Ci-dessous le tract distribué hier par les salariés de l’intersyndicale:
Depuis le 23 février 2012 les salariés de la société Amcor Packaging Sélestat sont en conflit avec la direction, les grèves à répétition sont leur quotidien. Pour une meilleure compréhension de la situation voici quelques chiffres :
Le groupe dans lequel nous travaillons réalise des bénéfices énormes d’ailleurs il s’en vante sans retenue via la communication interne en ces termes : Nous nous sommes surpassés !
Les résultats ont progressé de 42 % par rapport à l’an dernier dépassant les prévisions budgétaires de 12,5 millions d’euros.Le site de Sélestat n’est pas en reste avec 30 % de progression !
Malgré ces millions de profit engrangés, le jour de la première rencontre pour les négociations salariales obligatoires (NAO).
La direction n’a proposé qu’une augmentation générale des salaires de 1,2 %
A cela s’est ajouté du chômage partiel, ce sacro saint nouvel outil de gestion financière. Peu importe pour nos dirigeants si l’entreprise Amcor Sélestat ainsi que le groupe Amcor affichent une santé financière radieuse. Leur stratégie financière vise à utiliser le chômage partiel comme un outil de gestion financière afin d’augmenter la rentabilité de l’entreprise et non pas pour faire face à réel besoin. Le plus scandaleux reste sans doute que AMCOR bénéficiera en plus d’aides de l’état (argent public) accordé aux entreprises dans de telles circonstances.
Au cours des cinq années qui viennent de s’écouler nous avons subi de multiples plans sociaux ainsi qu’un chantage systématique à l’emploi.
Avec de telles pressions comment imaginer qu’à un moment la colère des salariés n’explose pas ? Malgré notre obstination à vouloir négocier, malgré le fait d’avoir levé le blocage de l’usine pour obtenir un redémarrage des négociations, malgré l’intervention de la sous préfecture rien n’y a fait !
L’action que nous menons ce jour a un objectif précis : « se faire entendre par les pouvoirs publics ».
Médiatiser le problème et appeler au soutien de la population devrait faire réagir les politiques…Nous précisons bien « devrait » car le Maire de Sélestat, sans même avoir pris le temps de venir discuter avec les salariés, a condamné purement et simplement dans la presse le fait que nous devions nous battre pour obtenir un salaire décent .
Nous nous battrons aussi longtemps que notre Direction ne cèdera pas à nos revendications légitimes !
Nous ne demandons pas une carte de membre au Fouquet’s mais juste un salaire pour vivre dignement.
Entre la misère et la révolte, les salariés d’AMCOR ont choisi…