Du texte, du son, de l’image F2C
http://www.youtube.com/watch?v=P7yH4Bi5xxw
De même que les DNA, le choix a été fait par la Feuille de Chou de ne publier aucune image de tombe taguée afin de ne pas alimenter les sites de glorification nazie.
Ce jeudi, à partir de 12h30, au lendemain de la profanation nocturne, s’est tenue une brève cérémonie au cimetière israélite de Strasbourg-Cronenbourg, devant le monument aux déportés qui se trouve à l’entrée.
Arrivé un peu en avance, vers midi, afin de voir si des tombes familiales avaient été taguées et souillées de croix gammées, ou renversées, j’ai pu constater,sous une neige et un froid auschwitziens que ces lâches actions malveillantes avaient pris pour cible des tombes plutôt monumentales, comportant une pierre levée.
Sur une assez grande superficie, barrée par un cordon rouge et blanc diposé pour les besoins de l’enquête, près d’une trentaine de tombes avaient été, soit souillées d’une croix gammée, soit renversées. L’une d’elle au moins portait l’inscription en allemand “Juden Raus“.
Comme l’ont dit aussi bien Georges Yoram Federmann, dans un communiqué, que le grand rabbin René Gutmann, de vive voix, s’en prendre aux morts, c’est s’en prendre à l’humanité même, y compris celle des criminels.
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Un important service d’ordre était présent, tant à l’extérieur de l’enceinte qu’à l’intérieur, composé de policiers en civil, en uniforme, et de membres de la communauté juive.
Les gens ont commencé à affluer pendant que des personnalités politiques, religieuses et consistoriales faisaient un tour du cimetière pour constater les dégâts.
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Un peu avant le début de la cérémonie, le cortège des personnalités arriva en groupe pour se disposer devant la partie droite du monument qui porte les noms des déportés et victimes juives de l’extermination. Un micro avait été installé.
Après la profanation du cimetière israélite de Strasbourg-Cronenbourg
Strasbourg-Cronenbourg –
28 janv. 2010
cérémonie officielle en présence du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux…
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On eut la surprise de voir parmi elles, un ministre de l’intérieur, dont la présence républicaine aurait semblé aller de soi, s’il ne s’agissait d’un certain Brice Hortefeux, qui s’était illustré il y a quelques semaines par des propos racistes à l’égard des Arabes.
Nos amis musulmans de la Grande Mosquée étaient présents à côté de moi, et à vrai dire, comme je le leur ai confié, je me sentais mieux avec eux qu’avec ceux de ma tribu. Voir le texte du blog précédent.
Personne ne pipa mot, mais comme me l’a dit un voisin, alors que je murmurais “raciste“, surveillé de près par des officiers de police en civil, d’ici et d’ailleurs, “ce n’est ni le lieu ni le moment“.
Admettons!
Mais on ne peut s’empêcher de penser que ce ministre, qui avait d’ailleurs été honoré par quelques organisations juives irresponsables et islamophobes, (mais sans la présence du CRIF), par un prix de l’antiracisme (on croit rêver!) n’avait vraiment pas sa place ici et maintenant, alors que le prétendu débat sur une introuvable identité nationale, excluante, juste destinée, croient-ils, à récupérer les voix de l’extrême-droite fascisante, -mais entre la copie et l’original, on verra bien qui va y gagner-, fait rage et réveille, comme cette profanation le démontre, les plus basses œuvres de la peste brune.
Se succédèrent les paroles du président du Consistoire du Bas-Rhin, du rabbin Gutmann, les chants et prières de M. Jasner, l’allumage de la flamme, puis le traditionnel kaddish pour finir.
Les personnalités, dont M. Hortefeux, se rendirent enfin en cortège auprès des tombes profanées où les photographes ont fait leur travail.
C était fini.
On a gardé pour la fin, par respect pour les morts, et parce que l’essentiel devait être dit d’abord, le début de contrôle policier qu’on a subi: à peine arrivé devant les portes du cimetière, deux policiers en civil m’ont stoppé puis ils ont demandé à un collègue au uniforme de procéder à un contrôle.
Celui-ci a annoncé une palpation… Je me suis étonné et j’ai dit que je venais vérifier si des tombes familiales faisaient partie du lot profané. A ce moment, l’un des civils a dit à son collègue, c’est bon, et j’ai pu entrer, non sans être suivi en permanence par un chien de garde en civil, le foulard relevé jusqu’au nez et qui ne m’a pas lâché d’une semelle, même lorsque j’ai déposé, selon le rite, un petit caillou sur une des tombes, jusqu’au début de la cérémonie, où il s’est placé à proximité de moi.
Si les tombes étaient aussi bien gardées, cela se saurait. Et si les nazillons, d’Alsace, tous “logés”, comme on dit, et connus des services de police , étaient surveillés aussi bien que les présumés gauchistes, il y aurait peut-être moins de profanations.
Adrien Zeller n’était plus là, comme à Brumath, pour dire: “Nous sommes tous des juifs alsaciens.”
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