Plaidoyer en faveur d’un concept controversé
par Alain Gresh
Très logiquement, alors qu’il appelle, par exemple, à s’interroger sur la compatibilité entre l’islam et la démocratie, Manuel Valls refuse l’utilisation du mot “islamophobie”. Contribuant d’un côté à attiser la suspicion à l’égard des musulmans, il leur refuse de l’autre l’un des instruments essentiels pour lutter contre la stigmatisation qu’ils subissent : le mot pour la désigner. Au-delà des intentions douteuses du Ministère de l’Intérieur, qui s’inspire d’ailleurs directement des arguments fantaisistes de Caroline Fourest, l’utilisation du mot islamophobie a suscité un débat légitime, qui mérite approfondissement. Le terme est-il le mieux à même de rendre compte de certains phénomènes que nous connaissons en France, et plus largement dans le monde occidental ? Dans le texte qui suit, publié il y a maintenant dix ans, Alain Gresh propose quelques éléments de réponse.
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